Périlleuse et délicate mission que de vous vanter la troisième et dernière saison des Invincibles sans brûler deux punchs. Deux grosses surprises qui ébranleront, vous verrez bien, les fondations de New Big City.

Des indices? Carlos (Pierre-François Legendre) en bavera encore, toujours retenu entre les griffes acérées de Lyne-la-pas-fine (Catherine Trudeau), la grande prêtresse d'un mouvement féministe visant à rendre plus «matures» nos quatre super antihéros préférés. Notez bien l'heure: l'action décolle maintenant les mercredis, à 21 h, sur les ondes de Radio-Canada. Début: le 14 janvier.

 

Deux ans après leur voyage raté à Punta Cana, les Invincibles vivent tous en couple. P-A avec Marie-Ange, Steve avec Cynthia, Rémi avec Vicky et Carlos avec Lyne. Le hic? Les blondes en ont ras le (bip) de leurs ados attardés de copains. À la fin du premier épisode, une cascade d'événements disgracieux jette une lumière peu flatteuse sur Rémi (Rémi-Pierre Paquin) et Steve (Patrice Robitaille), ce qui force les quatre Invinciblettes à unir leurs forces pour les punir. Dehors les boys pour une semaine de réflexion.

Jetés à la rue, P-A et Rémi échouent chez Steve. Et c'est le bonasse Carlos qui sert d'intermédiaire entre les épouses en colère et leurs jules repentants. À la fin du deuxième épisode, la caméra nerveuse de Jean-François Rivard zoome sur un détail très intriguant: Lyne, Vicky, Cynthia et Marie-Ange portent toutes un bracelet bleu, un clin d'oeil à la montre-jouet que les gars ont arborée pendant toute la première saison. Quel type de pacte ont-elles scellé? Parole de la terrifiante Lyne-la-pas-fine, «les choses vont changer pour cette race de sous-hommes».

Dans cet ultime envol des Invincibles, les femmes portent maintenant capes et collants de superhéroïnes. Soyez attentifs, le générique d'ouverture du deuxième épisode - très rose bonbon - a même été relooké à la Charlie's Angels et Sex and the City. Psyro, Magellan, Phantoman et Capitaine Liberté cèdent alors leurs cases à Dark Evil-Hin (Lyne), Nurse Atomik (Cynthia), Leather Angel (Marie-Ange) et Vick-O-Tron (Vicky). Même les auteurs de la série ont exceptionnellement féminisé leurs noms pour ce délicieux épisode, soit Françoise Létourneau et Jeanne-Françoise Rivard.

Voici quelques éléments qui ne bousilleront pas votre écoute de cette savoureuse série. L'égoïste en chef P-A (excellent François Létourneau) bosse toujours comme psychologue au CLSC. Un événement troublant avec une patiente capricieuse (Janine Sutto) lui causera de gros ennuis. Et il n'a pas changé d'un iota ce P-A, égocentrique à un point jamais vu à la télévision. On prend un vilain plaisir à le détester.

Sorti de sa dépression, Steve continue de pratiquer du sexe olé-olé (genre: une toile enduite d'huile) avec Cynthia-la-prof. Craquera-t-il encore pour des hommes? Réponse: oui. La santé de Rémi (Rémi-Pierre Paquin) vacille et ses années de brosse le rattrapent. «Vous ne passerez pas le cap de la cinquantaine», prévient même son médecin. Est-ce pour cette raison que Rémi porte un chandail frappé du logo «Deadline»?

Si les deux premiers épisodes représentent bien le reste de la saison, nous passerons un hiver très amusant avec ces Invincibles et Invinciblettes. Vraiment, c'est de la télévision bien bricolée et portée par une distribution impeccable.

Et pas la peine de mobiliser les troupes sur Facebook: «Il n'y aura pas de film ou de quatrième saison des Invincibles», tranche François Létourneau. «C'est une trilogie», souffle Jean-François Rivard.

Bye Bye 2008: Véro avait été prévenue

Radio-Canada a averti Véronique Cloutier deux fois plutôt qu'une: saupoudrer des blagues sur Nathalie Simard dans le Bye Bye, ça ne passera pas, mais pas du tout, de la part de la fille de vous-savez-qui.

«Nous avions énormément de réserves et nous avions beaucoup prévenu Véronique à cet égard-là. Nous avons discuté et nous avons décidé de challenger les limites du public. Peut-être que là, nous nous sommes trompés», explique la directrice générale de la programmation de Radio-Canada, Louise Lantagne, glissant même le mot «erreur» dans son laïus.

Résultat? Environ 800 commentaires défavorables ont déboulé à la SRC et 28 plaintes ont atterri au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). «Le public a dit que oui, nous sommes allés trop loin. Je le reconnais. Et je me soumets aux limites du public», note Louise Lantagne.

Mais pas question, pour l'an prochain, d'éradiquer le côté caustique et décapant du Bye Bye. «C'est une tradition, c'est une institution», plaide Louise Lantagne.

Et Véro et Louis défonceront-ils l'année prochaine avec les télé- spectateurs de Radio-Canada? «RBO nous a signifié qu'ils ne sautaient leur tour que pour un an, alors nous allons commencer à discuter avec eux», souligne Louise Lantagne.

Radio-Canada n'a pas tapé sur les doigts de l'équipe de création de son controversé Bye Bye. «Ils ne sont pas barrés ici. Pas du tout. Je trouve que Véro est une imitatrice extraordinaire. Et les auteurs sont extrêmement talentueux. Nous avons choisi ces gens-là parce que nous croyions à leur talent et à leur audace», reconnaît Louise Lantagne.

La patronne des programmes de la SRC a cependant admis hier ne pas avoir tout vu et tout lu le Bye Bye avant sa mise en ondes, car «des sketchs sont arrivés entre Noël et le jour de l'An».

Chose certaine, pas de direct pour le Bye Bye 2009. Maintenant que la tempête s'essouffle, quoi de neuf dans Virginie?

Gros lundi de télé

Radio-Canada a visé dans le mille en redémarrant lundi ses séries de fiction, qui ont presque toutes franchi le cap du million de téléspectateurs. Le retour attendu des Parent a intéressé 1 122 000 personnes, L'auberge du chien noir a accueilli 1 067 000 fans et le programme double des Boys a diverti 1 172 000 mordus. À Télé-Québec, Tactik a aussi connu un bon départ avec une audience évaluée à 245 000 téléphiles.

Quant au premier Téléjournal de Céline «J'arrive» Galipeau, il a cloué 460 000 personnes devant leur téléviseur entre 22 h et 22 h 30. À RDS, la finale du championnat mondial de hockey junior, qui a couronné le Canada, a captivé 602 000 fans.