Les boys ont manqué de gaz lors de leur premier saut sur la patinoire de Radio-Canada. Même Rémy Girard, qui interprète le coach Stan, a admis à Tout le monde en parle que les auteurs des textes - minces comme des lames de Bauer - ont patiné sur la bottine.

Alors, à quoi s'attendre pour la deuxième saison des Boys, qui démarrera à Radio-Canada le lundi 5 janvier à 21 h? Moins de vaudeville, plus de hockey. Sage décision. Après avoir visionné les deux premiers épisodes hier matin, j'étais pourtant prêt à décerner deux ou trois punitions pour cabotinage. Mais rendu au troisième, qui donne beaucoup de glace à Marc Messier et son truculent Bob Chicoine, j'ai changé mon bâton d'épaule. Assez pour me clouer à mon téléviseur toutes les semaines? Faudra voir.

 

Plus de six mois ont passé depuis la victoire des Boys au Million Dollar Tournament de Las Vegas. Et ce n'est plus un secret de vestiaire: le personnage du gardien de buts Fernand, alias Monsieur Statistique, disparaît de la série pour de bon. Son interprète, Paul Houde, manquait de temps pour abattre tous ses boulots: animateur au 98,5 FM, juge au Cercle, etc.

La cause de la mort brutale et quasi burlesque de Fern? Il chutera au fond d'un trou d'homme. Sa veuve, la pétillante Lisette (Sylvie Potvin), ne braillera pas longtemps sur son urne. Elle a a) empoché l'assurance-vie de 100 000 $ et b) craqué pour Gerry (Pierre Verville), un gérant de comptoir à crème glacée qui officie aussi comme nouveau cerbère des Boys.

De son côté, Bob anime Dans le chaudron, une émission de recettes «pour les hommes seuls qui mangent directement dans le chaudron». Un concept ingénieux. Et remarquant que plusieurs plis disgracieux sillonnent son visage, Bob consultera un chirurgien plastique (formidable François Papineau), qui lui injectera un arsenal chimique de Botox et de collagène pour remplir toutes ses cavités creusées par le temps.

«Si t'as pas écrit Bébé jajou la toune, ça prend ça pour pogner des petites jeunes», explique sèchement ce docteur au visage couleur carotte. Bang!

Attendez d'admirer - au troisième épisode - la nouvelle face remontée/soufflée de Bob. Une scène hyper drôle. Chez les autres coéquipiers des Boys, mettons que le moral se compare au coup de patin de Guillaume Latendresse: pas fort du tout. Le fils de Mario (Patrick Labbé), le petit Saku, n'entend plus. La santé de Méo (Pierre Lebeau) vacille. Il vendra même son salon funéraire.

Et sans vouloir en beurrer une couche de plus, sachez que l'équipe de Stan croupit dans la cave de la ligue Tempo. L'équipe à battre? Le Rousseau, comme dans Rousseau Sports, qui commandite la comédie aux côtés de Molson Ex, Réno-Dépôt et Le Journal de Montréal.

C'est d'ailleurs au sein du Rousseau que Stan repêchera sa nouvelle recrue, soit le jeune et rapide Philippe (Patrice Bélanger), un BCBG branché Bluetooth et BlackBerry. Contrairement à la première saison, chacun des nouveaux épisodes des Boys se boucle après 30 minutes. Donc, l'intrigue ne se déploiera pas sur les 14 nouveaux épisodes, permettant aux téléspectateurs plus volages de s'y accrocher au passage.

Cette deuxième année des Boys marque le retour de Louis Saïa à la réalisation et à l'écriture des textes, lui qui avait largué son équipe de garage, en 2001, après les trois premiers films.

Qu'a-t-il pensé du saut des Boys du grand au petit écran? «Je trouvais que c'était un peu trop humoristique. J'aimais mieux avoir un côté plus réaliste, plus dramatique. On est revenus à la base des Boys», indique Louis Saïa.

En plus des gags bien gras, Les boys explorent aussi le refus de vieillir, le sentiment d'être dépassé, la paternité et la maladie. C'est l'absence de ce volet plus humain, moins clownesque, qui a plombé la première année, tout de même été suivie par 1 352 000 amateurs, pour 37 % de parts de marché. Score impressionnant.

Parmi les apparitions surprises, vous verrez Yvon Lambert, Guy Carbonneau, Gregory Charles, Pierre Falardeau et... Alex Kovalev. En plus de manier la rondelle comme un magicien, il prodiguera plusieurs bons trucs à nos Boys. Et, lui, il parle français. Dans les dents, Saku Koivu!

Pour mousser ce retour au jeu, Radio-Canada a rendu disponible l'intégralité de la première saison des Boys sur son site web. Une initiative réjouissante pour les fans de télé de rattrapage.

Tandem Roxy/Grosse vie

La Grosse vie de Normand Brathwaite déménage. Après les Fêtes, la sitcom en grosse difficulté de la SRC jouera tout de suite après Roxy, soit les mardis à 21 h 30.

Hier, les journalistes-qui-couvrent-la-télévision ont demandé à la patronne des programmes de Radio-Canada, Louise Lantagne, ses impressions sur Grosse vie. Sa réponse: «Je préfère ne pas dire ce que j'en pense». Lumière rouge, ici.

Louise Lantagne craint-elle les poursuites en diffamation dans la foulée du jugement ayant condamné Mario Clément, le fossoyeur de Félix? Ou a-t-elle peur de recevoir des tomates (ou des souliers, c'est la dernière mode) si elle exprime publiquement son affection pour la comédie de Normand? Pas évident à déchiffrer.

Chose certaine, Les hauts et les bas de Sophie Paquin, qui a complété hier sa troisième année, devrait revenir en ondes l'an prochain. Pour Les étoiles filantes, c'est bel et bien fini.

 

Photo: Radio-Canada

Cette deuxième année des Boys marque le retour de Louis Saïa à la réalisation et à l'écriture des textes, lui qui avait largué son équipe de garage, en 2001, après les trois premiers films.