TVA a gagné ses élections. Oui, encore. Entre 20 h et minuit lundi, 924 000 téléspectateurs ont syntonisé le «vrai» réseau, où Pierre Bruneau et Claude Charron ont livré les résultats avec aplomb et précision.

C'est quasiment deux fois plus qu'à Radio-Canada, où Bernard Derome et Michel C. Auger ont guidé 499 000 personnes dans cette soirée qui a finalement été plus palpitante que prévu.

 

Rappelez-vous. À 20 h 34, nous étions tous prêts à fermer nos téléviseurs: Radio-Canada et TVA couronnaient - en stéréo - le gouvernement libéral de Jean Charest. Et majoritaire, en plus.

Puis, vers 21 h 30, la belle assurance de nos chefs d'antenne a pris une (mini) débarque quand un seul siège séparait les rouges de l'opposition officielle. Le frousse électorale a duré une bonne demi-heure. Les analystes s'embourbaient dans diverses conjectures. Ce qui m'amène à poser de nouveau la question qui tue: TVA, CTV et Radio-Canada ont-ils joué avec le feu en dégainant trop rapidement? Imaginez si Pierre Bruneau et Bernard Derome avaient dû réviser leurs pronostics. Malaise.

Du côté des chaînes spécialisées, LCN et RDI, qui relayaient la programmation de leurs chaînes principales, ont respectivement été regardées par 136 000 et 152 000 mordus de politique.

À l'occasion des élections fédérales du 14 octobre dernier, TVA avait retenu 877 000 téléspectateurs à son antenne, contre 590 000 qui avaient préféré la SRC. «Si l'on compte les présidentielles américaines, c'est trois en trois pour TVA. Nous sommes très fiers», indique la porte-parole de TVA, Nicole Tardif.

Chez Radio-Canada, c'était loin d'être la déprime. «Nous sommes très satisfaits. Ç'a été une très belle soirée pour Bernard Derome», note la porte-parole de la SRC, Guylaine O'Farrell.

Et les autres réseaux, comme Télé-Québec et TQS, qui n'ont pas offert de programmation électorale? Mettons que rien n'a vraiment décollé. Au Mouton noir, 379 000 téléspectateurs ont suivi CSI: NY et 185 000 autres se sont branchés sur le premier épisode de la série américaine Pushing Daisies. À Télé-Québec, l'écoute s'est effondrée entre 20 h et minuit, l'émission la plus populaire (Atomes et neurones) ne récoltant que 44 000 convertis.

Restons dans les chiffres. Dimanche soir, l'émission spéciale L'heure de vérité à TVA a cartonné: 2 085 000 téléspectateurs ont assisté à la crucifixion de Samuel par ses anciens camarades de Terrebonne, avec Cédrik en tête du peloton d'exécution. Une payante séance de lavage de linge sale, finalement.

Le spécial téléréalité de Dieu, merci! a rivé 1 475 000 amateurs devant leur poste, tandis que La cour des grands en rappel a intéressé 898 000 personnes.

À Radio-Canada, les meilleurs moments de Tout le monde en parle ont rassasié exactement 1 000 000 de téléphiles. Et les audiences d'Et Dieu créa... Laflaque ne dérougissent pas: 847 000 fidèles ont dévoré le dernier épisode. Chez TQS, le gala de couronnement de Loft Story 5 a été vu par 892 000 accros.

Frissons d'hiver!

Si vous raffolez des épisodes des Rescapés, vous adorerez l'émouvante série québécoise S.O.S., que lance Canal D au retour des Fêtes. Première diffusion: le mercredi 7 janvier, à 21h.

Découpé en huit épisodes d'une heure, S.O.S. raconte la vie de gens ordinaires qui, confrontés à la mort, ont accompli des gestes extraordinaires. Du genre: sauver des invalides d'un couvent en flammes à Roberval.

Le premier épisode raconte un voyage de chasse sur le réservoir Laforge-1, dans le Grand Nord, qui a viré à la catastrophe. C'était à Noël 2006. Chevauchant chacun une rutilante motoneige, Céline Loubert, son copain Marco Bédard, ainsi que les frères Alain et Martin Baillargeon traquaient le caribou par un froid sibérien de 38 degrés en dessous de zéro. Puis, crac! , la glace a cédé. Céline et Alain ont alors coulé à pic, avant d'être rescapés par leurs camarades. Transis, ils sont ensuite repartis sur les deux motoneiges n'ayant pas été avalées par le réservoir.

Et comme dans un mauvais film, la glace s'est de nouveau brisée, plongeant Céline (encore elle!) et Marco dans les eaux glacées. Encore une fois, ils s'extirperont de peine et de misère de leur trou, pour trouver refuge sur une petite île. Ils attendront les secours pendant une heure et quarante-cinq minutes, détrempés, gelés et sur le bord de mourir d'une crise cardiaque. Heureusement, ils survivront tous. Hier, au visionnement de presse, un des héros de l'épisode, Martin Baillargeon, pleurait à chaudes larmes. Ses deux enfants le consolaient.

Dans les semaines suivantes, S.O.S. reconstituera une panne de motomarine sur le lac Saint-Jean, un hold-up dans une caisse pop de Baie-des-Sables, en Gaspésie, un sauvetage de deux fillettes dans les eaux du Richelieu, une explosion sur un chantier de construction à Kuujjuaq et le célèbre incendie qui a ravagé la mine de cuivre de Murdochville, en avril 1987.

Basée sur de vrais événements, cette série a été pilotée par Yves Thériault, spécialiste des documentaires à caractère social. Il a réalisé Libérée, le choix de Nathalie Simard et publié, à l'hiver 2005, un livre sur les ratés du système des libérations conditionnelles, Tout le monde dehors!