TVA, qui se targue d'être le «vrai réseau», a roulé dans la farine tous les journalistes-qui-couvrent-la télévision. D'un bord à l'autre. À l'endroit, à l'envers, sur le côté, nous avons été trompés. Comment? Voici l'histoire croustillante.

Nous sommes lundi midi, en marge du point de presse sur le gala Artis. La vice-présidente programmation de TVA, France Lauzière, s'assoit à notre table. Parle, parle, jase, jase, nous la questionnons sur les tensions qui existeraient entre la puissante équipe de Star Académie et celle, moins agressive, de La cour des grands concernant le partage des invités participants à ces deux émissions phares de TVA.

 

France Lauzière refuse de commenter la chose, promettant qu'elle nous rappellera le lendemain pour éclaircir la situation. Parfait, conviennent les journalistes-qui-couvrent-la-télévision. La conférence téléphonique, prévue mardi, a été repoussée à mercredi, pour finalement s'évaporer de l'agenda culturel. Pourquoi? TVA ne discute pas publiquement de sa régie interne.

«Nous demandons à toutes les productions d'avoir le contenu le plus original possible. Nous travaillons dans les meilleurs intérêts de TVA», répond mécaniquement la porte-parole du réseau, Nicole Tardif.

Dans le cas qui nous concerne, les «meilleurs intérêts de TVA» se traduiraient-ils en deux mots, soit Star Académie? Voulant créer un effet de rareté, Julie Snyder et sa troupe des Productions J auraient demandé à plusieurs artistes, dont Marie-Mai, de s'effacer pendant plusieurs semaines afin de resurgir avec fracas à Star Académie 4, qui décolle en février 2009.

Ces longues ententes d'exclusivité ne permettent pas aux chanteurs de jouer dans La cour des grands de Gregory Charles, pourtant membre de la grande famille TVA, ou dans toute autre émission de variétés, autant à Radio-Canada qu'à Télé-Québec.

Soyons clairs: la primeur sur des invités a toujours existé et existe encore en télévision. Mais étirée sur une aussi longue période? Et à l'intérieur d'un même réseau? Mettons que ça crée beaucoup de frictions.

Surtout que les équipes de La cour des grands et de Star Académie ont croisé le fer une première fois le printemps dernier à propos de la sélection de leurs candidats respectifs. Dans le concept original de La cour des grands, la fourchette d'âge des chanteurs que Gregory Charles espérait recruter oscillait entre 7 et 17 ans. Un premier communiqué de presse en spécifiait tous les détails le 30 avril 2008.

Puis, la volte-face. Quelqu'un quelque part dans l'organigramme de TVA a appuyé sur le bouton panique: quoi, Gregory Charles pige dans le même bassin de talent que Star Académie? Scandale!

Conséquence? La cour des grands a été forcée de fixer à 12 ans l'âge maximum pour pousser la note avec Gregory Charles. Selon TVA, cette décision a été prise pour éviter la «confusion» chez les téléspectateurs. Un deuxième communiqué dictant les nouvelles règles de La cour des grands a été publié le 7 mai 2008.

Aux Productions J, le porte-parole de Julie Snyder, Louis Noël, tranche: «Nous n'avons rien à voir là-dedans. S'il y a une guerre, nous ne le savons pas.»

Joint hier soir, Gregory Charles a confié: «Quand je me suis embarqué dans La cour des grands, c'était de 7 à 17 ans. Le changement d'âge n'a pas été une affaire réjouissante pour moi. Mais j'ai n'ai aucun rapport avec Julie Snyder ou Star Académie. S'il y a une chicane entre recherchistes, moi, je ne suis pas proche de ça. Ce n'est pas de mon ressort. Ma gang à moi, ce sont ceux qui participent à la formation pédagogique des jeunes.»

Selon une source bien informée, les ententes d'exclusivité de Star Académie ont provoqué «un debooking d'enfer» à La cour des grands, qui a dû remplacer en catastrophe plusieurs chanteurs et chanteuses déjà contactés. «Tout le monde marche sur des oeufs dans cette histoire-là», glisse un autre espion à TVA. Aux Productions J, on refuse de commenter ces fameuses clauses.

En bout de ligne, le changement d'âge a été bénéfique pour La cour des grands: les jeunes y pètent le feu. Pas mal plus qu'aux Auditions de Star Académie. En passant, j'adore le juge Pierre Marchand, alias Pierre Méchant. Il vole carrément le show.

Entendu à..

Occupation double 5, la brune Claudia, frustrée de ne pas avoir été choisie comme coup de coeur des gars: «Moi, ça me fait chier solide.» De la grande classe. Chez Loft Story 5, la blonde Myriam, fan des liaisons amoureuses et linguistiques. «Ça va t'être chumy chumy icitte».

TQS dans la dèche

Les nouvelles émissions du Mouton noir périclitent. La journée de mardi a été particulièrement désastreuse, autant pour Deux laits, un sucre (10 000 téléspectateurs, contre 447 000 pour Salut, bonjour, aïe!), Monsieur Showbiz (22 000) que Le retour de Benoît Gagnon (53 000). Heureusement, la quotidienne de Loft Story 5 a remonté à 687 000 personnes. Occupation double (1 484 000) a été l'émission la plus populaire de la soirée.

Chez Guy A.

L'avocat Claude F. Archambault discutera de ses récents ennuis professionnels à Tout le monde en parle, dimanche soir. Jack Layton et Serge Laprade y seront aussi, de même que l'humoriste Pierre Légaré, le chanteur Martin Deschamps, la journaliste Emmanuelle Latraverse et l'animatrice France Beaudoin. À Dieu, merci!, Éric Salvail accueille Jean-Nicolas Verreault, André Sauvé, Sylvie Moreau et Benoît Brière. Chez Laflaque, vous verrez la nouvelle marionnette de Nicolas Sarkozy.