Avouez que la situation frise l'absurde. TQS loue encore des locaux et des studios dans un édifice du Vieux-Montréal appartenant à... Quebecor, groupe propriétaire de sa grande rivale TVA.

Avec le sauvetage de l'entreprise par les frères Maxime et Julien Rémillard de Remstar, fini ces folles extravagances: TQS emménagera dans de nouveaux locaux, confirme le porte-parole du Mouton noir, Daniel Granger. «Il y a beaucoup de travail qui se fait, mais le calendrier n'est pas encore arrêté. Au plus tôt, on parle d'un déménagement au printemps 2009», précise-t-il.

Pour aboutir où? Mystère. Chose certaine, de gros travaux ont déjà été entrepris dans l'immeuble de Remstar, rue Saint-Paul Ouest, pour héberger les studios d'où TQS diffusera sa nouvelle émission matinale dès la semaine prochaine. Qui l'animera? L'ex-VJ de MusiquePus, Valérie Simard, entourée des humoristes Dominic Paquet et François Maranda. Son titre et son contenu (léger et comique, selon nos infos) n'ont pas été dévoilés officiellement, TQS gardant la «surprise» pour son grand lancement de programmation prévu demain.

Le producteur de l'émission réveille-matin du Mouton noir, Joël Quesnel, de la boîte Nexzo, n'a pas rappelé hier. TQS loge dans l'édifice de Quebecor, coin McGill et Saint-Jacques, depuis septembre 1999. Avec la fermeture de la salle de rédaction, les frères Rémillard héritent d'énormément d'espace inoccupé. Combien de temps reste-t-il au bail les liant à Quebecor? «C'est une information privée», nous a-t-on répété hier.

Le studio construit chez Remstar pourrait-il éventuellement accueillir la table de 110 %? Autre mystère. Les rumeurs de corridors faisaient aussi état d'un possible changement de nom pour TQS, doublé d'un relookage d'image. Faux, dit Daniel Granger: TQS reste TQS. La programmation automne-hiver du Mouton noir sous la houlette de Remstar débutera dimanche avec la mise en ondes de Loft Story 5.

Les chiffres du dimanche

La tornade Céline Dion n'a pas du tout ravagé les cotes d'écoute de l'émission reine de Radio-Canada, Tout le monde en parle. Score final: 1 706 000 fans pour Céline sur les Plaines, contre 1 438 000 fidèles à Guy A. Lepage et Dany Turcotte. Solide bataille. Découverte (702 000) et Laflaque (767 000) de la SRC ont aussi résisté à la tempête de TVA. En fin de soirée, l'émission Dieu merci! piège Éric Salvail a été vue par 1 369 000 téléspectateurs. Et les satanés Bloopers ont encore attiré beaucoup de curieux: 1 277 000, pour être plus précis.

Samedi soir, Le moment de vérité de Patrice L'Ecuyer a intéressé 683 000 personnes, tandis que 3600 secondes d'extase de Marc Labrèche a réuni 412 000 accros devant leur téléviseur.

Le triomphe de la qualité

Deux séries quasi confidentielles ont triomphé aux Emmys dimanche soir, soit Mad Men de la chaîne câblée AMC et 30 Rock du réseau NBC. La saison dernière, Mad Men n'a intéressé qu'un maigre 1,5 million d'Américains et 30 Rock, mettant en vedette la craquante Tina Fey, a bien failli passer à la déchiqueteuse tellement ses cotes d'écoute ont été faméliques.

Dieu merci, l'Académie américaine de la télévision n'a pas été influencée par ces chiffres désastreux et a récompensé la finesse, l'originalité et l'audace de ces deux produits, qui ont été de gros coups de coeur à la casa Dumas. Voilà pourquoi des galas comme les Emmy ou les Gémeaux existent: pour braquer les projecteurs sur des émissions moins canons, mais qui explosent en qualités artistiques.

Bien sûr, une cérémonie qui récompense des séries peu populaires (Mad quoi?) ne caracolera pas en tête du palmarès de Nielsen: la soirée des Emmy, massacrée par les critiques, a récolté ses pires cotes d'écoute (12,2 millions) depuis 1990.

Maintenant, faudrait peut-être que les créateurs de télé américaine se concoctent une fête à la hauteur de leur talent. Chez nous, avant de frapper le gros lot avec Véronique Cloutier et Louis Morissette, le gala des Gémeaux a dépéri pendant plusieurs années. On ne souhaite pas aux Emmy une disette aussi pénible.