Louis Morissette souriait abondamment hier. D'abord, a) le gala des prix Gémeaux qu'il a concocté avec Véronique Cloutier a été regardé par 1 436 000 téléspectateurs dimanche soir et b) il a présenté aux journalistes-qui-couvrent-la-télé les deux premiers épisodes de la troisième et dernière saison de C.A., maintenant déménagée les jeudis à 21h30.

Commençons avec la fête de la télévision. Celle organisée par Véro a éclipsé celle d'André Robitaille en 2007, qui avait alors rallié 937 000 téléphiles. En raccourcissant sa soirée et en lui injectant une forte dose de punch, Véronique Cloutier a fait grimper l'audience de 53%. Tout un bond. «Véro était dans une forme splendide», note Louis Morissette.

 

La responsable des dramatiques de la SRC, Francine Allaire, a qualifié ce gala de «tour de force», vantant au passage «l'écriture vive, mordante et musclée» de Louis Morissette. Oui, la cérémonie a cartonné, mais elle a tout de même été chauffée par La poule aux oeufs d'or: spécial country de TVA, qui a réuni 1 124 000 fans devant leur téléviseur. C'est beaucoup de monde (note à moi-même: ne jamais sous-estimer le pouvoir d'attraction de La poule). À 21h, l'émission qui fouinait dans les coulisses de Dieu merci! a intéressé 777 000 téléspectateurs.

L'Académie a déjà demandé au tandem Cloutier-Morissette de revenir à la barre des Gémeaux l'an prochain. «Véro, ça lui tente, c'est certain. Elle est animatrice. Moi, je ne sais pas où je vais être en 2009», explique Louis Morissette, qui planche sur une série télé avec Jean-François Asselin (François en série). Son titre: Plan B.

Pour clore le chapitre des Gémeaux, j'ai contacté Amélie Grenier hier pour mieux comprendre les remerciements, comment dire, plutôt vulgaires qu'elle a échappés lors du pré-gala relayé en après-midi par Canoe.tv. Récompensée pour son rôle de soutien dans Les Lavigueur: la vraie histoire, la comédienne, qui campait l'épouse de Jean-Guy, a remercié Yve Lavigueur d'avoir «chié ses tripes» dans le livre ayant servi de trame de base à la série télé.

«C'était imagé. C'était une image de ce que Yve Lavigueur avait pu vivre. C'était la première fois que je gagnais un trophée et je m'étais préparé un texte. Mais cette phrase-là, je ne l'avais pas écrite. C'était spontané. Les gens qui me connaissent n'ont pas été choqués. Probablement qu'au prochain gala, ma spontanéité, je la garderai pour moi», confie Amélie Grenier, qui coanime aussi Deux filles le matin avec Mélanie Maynard sur les ondes de TVA.

Du côté de C.A., l'action reprend ce jeudi (21h30) sans Yannick (Antoine Bertrand), exilé à Toronto pour oublier Sarah (Isabelle Blais) qui a rejeté ses avances. Son coloc Jean-Michel (Louis Morissette), semi-dépressif, s'emmerde à ce point qu'il fréquentera une collègue de bureau, Annie (Emmanuelle Laroche), qui ne correspond pas du tout à ses critères corporels très rigides. Comprendre: Annie a des hanches. Donc, elle n'est pas ISO-Jean-Michel.

La troisième saison de C.A. amène un nouveau personnage hyper détestable, arrogant, prétentieux et méprisant: Raphaël (Stéphane Gagnon), le nouveau copain de Maude (Sophie Bourgeois). Et évidemment, qui dit snob gau-gauche du Plateau, dit journaliste. Raphaël bosse pour Focus, un hebdomadaire montréalais branché sur l'underground. Sa présence dans le c.a. provoquera des flammèches. «Je comprends rien quand il parle», se plaindra Martin (Alexandre Goyette) dans le premier épisode. C'est que Raphaël trippe sur Lars Von Trier, boit du vin à 50$ la bouteille et croit que la banlieue abrutit les gens.

Et Raphaël adore Björk, «une gothique qui chante comme un chat qu'on égorge», corrigera Jean-Michel. Voyez? Louis Morissette se paie la traite sur le dos des obscurs membres de la fameuse clique du Plateau.

Côté couples, Sarah a peut-être pardonné l'infidélité de Martin, mais elle ne l'a pas oubliée. Elle ira même confronter la serveuse - Christelle - avec qui son copain l'a trompée. Côté amitié, celle du célèbre quatuor s'effrite. Survivra-t-elle? «C'est la saison la plus mature de C.A.. Je l'avoue: le changement d'heure m'insécurise. Nous faisions 800 000 les lundis à 21h30. Il faut maintenant que les gens nous suivent les jeudis soir», détaille Louis Morissette, qui se consacre maintenant à l'écriture du Bye-Bye 2008.

Derrière la caméra, Podz livre encore une série glamour, dorée et très vivante. Les fans de C.A. ne déchanteront pas. Si les deux premiers épisodes représentent bien le reste de la saison, je ne raterai aucune de leurs réunions. À condition qu'Occupation double ne déborde pas trop, bien sûr.

Retour éclatant de Labrèche

Je me suis bien bidonné, samedi soir, quand Marc Labrèche a revêtu la «fameuse robe» de Julie Couillard pour le retour de 3600 secondes d'extase. Cette entrevue exclusive, en exclusivité exclusivement à TVA, dixit un faux Paul Larocque (excellent Patrice Coquereau) a été truffée de «couillardises» comme les «cérémonies portocolaires» et «wô, tsé, la motardise, wô là». Cette fois-ci, le jeu en valait le chapeau. Vraiment. Marc Labrèche a aussi repris les chic habits de la ministre Monique Jérrrôme-Forrrget, en visite chez les pauvres d'Outremont, de même que ceux de Louise-Josée Mondoux, notre vendeuse de cossins préférée.

Mais comme l'an dernier, je trouve que les chroniqueurs, dont Paul Houde et André Sauvé, alourdissent et ralentissent le rythme de l'émission. Par contre, La globe-trotter académie de Bruno Blanchet s'annonce très amusante. Vous pouvez revoir l'émission (493 000 téléspectateurs samedi) jusqu'à demain sur le site web de Radio-Canada.

Pour joindre notre chroniqueur: hugo.dumas@lapresse.ca