Sidney Crosby n'est pas encore assuré de soulever pour la deuxième fois la Coupe Stanley. Mais en renforçant une équipe qui était déjà pas mal forte, voire redoutable, le directeur général Ray Shero vient de faire des Penguins de Pittsburgh un choix logique pour succéder aux Kings de Los Angeles à titre de champions des séries éliminatoires.

Car oui, je crois qu'une équipe succédera aux Kings, qui ne répéteront pas leur conquête-surprise du printemps dernier.

À 34 ans, Brenden Morrow n'est plus jeune. Mais il est encore solide et capable de marquer des buts. Le rêve réalisable d'enfin boire du champagne dans la Coupe Stanley le rendra meilleur encore. C'est une excellente nouvelle pour Evgeni Malkin et James Neal, qui seront ses compagnons de trio lorsque Malkin reviendra au jeu. C'est une bien mauvaise nouvelle pour le Canadien et les Bruins de Boston qui doivent maintenant se demander quoi faire pour répliquer aux Penguins afin de rivaliser avec eux dans la dernière ligne droite de la saison régulière et en séries.

Le Canadien a effectué un bon coup en réclamant Jeff Halpern pour solidifier son quatrième trio et améliorer la qualité de son jeu en désavantage numérique.

Mais on peut avancer sans trop de risques de se tromper qu'il faudra davantage de punch au sein des trois premiers trios pour rivaliser avec les Penguins. Et aussi avec les Bruins, qui lorgnaient Morrow et qui ne resteront pas les bras croisés.

Les Penguins lancent aussi un avertissement sérieux aux Blackhawks de Chicago, aux Ducks d'Anaheim et aux autres clubs de l'Ouest qui considéraient qu'une fois champions de leur association, ils auraient déjà les deux mains sur la Coupe Stanley.

Morrow ne s'amène pas seul à Pittsburgh. Les Penguins ont aussi obtenu les services du vétéran défenseur Douglas Murray des Sharks de San Jose.

Pas question de prétendre que Murray apportera autant à sa nouvelle équipe que Morrow. Mais bien qu'il soit loin d'être rapide, l'imposant défenseur suédois servira de bon second à Brooks Orpik pour protéger les gardiens des Penguins et relever les défis défensifs.

Le plus beau de l'affaire pour les Penguins, c'est qu'ils n'ont pas chèrement payé ces deux acquisitions. Oui! Joe Morrow - premier choix, 23e sélection, en 2011 - est un défenseur très prometteur. Mais les Penguins sont parmi les mieux nantis en fait de joueurs d'avenir à la ligne bleue dans la LNH.

La liste commence avec Derrick Pouliot et Brian Dumoulin. Ils ont repêché le premier avec le choix de premier tour que les Hurricanes de la Caroline leur ont offert - avec Dumoulin - dans le cadre de la transaction qui a permis à Jordan Staal d'aller rejoindre son frère Eric. Simon Després et Olli Maatta, des choix de première ronde en 2009 et 2012, et Scott Harrington s'ajoutent à cette liste, ce qui explique pourquoi les Penguins n'ont pas rechigné à l'idée de céder un jeune Morrow pour en obtenir un plus vieux. Et des choix de deuxième tour en 2013 et 2014 pour Murray.

Deuxième gifle pour Boucher

Guy Boucher a encaissé un dur coup lorsque Steve Yzerman l'a congédié à titre d'entraîneur-chef dimanche. Il en a encaissé un plus dur encore lorsque son ancien patron a confirmé hier soir l'embauche de Jon Cooper pour le remplacer à la barre du Lightning de Tampa Bay. Si Yzerman avait opté pour l'expérience et la réputation de Lindy Ruff, Boucher aurait pu se dire que le combat était inégal. Mais en offrant le poste à un entraîneur-chef de qualité - il a remporté la Coupe Calder l'an dernier, dans la Ligue américaine, avec le club-école du Lightning qui est premier au classement cette année encore - qui n'a cependant pas la moindre expérience dans la Ligue nationale, il confirme que sa décision de remplacer Boucher n'était vraiment pas motivée par un besoin immédiat de gagner. Qu'elle était bel et bien motivée par une quête de bâtir sur des bases plus solides l'avenir de son équipe. Quitte à repartir à zéro...

Semin couvert d'or

Les Hurricanes avaient trouvé la formule magique pour s'assurer de performances constantes du talentueux, mais nébuleux attaquant russe Alexander Semin: lui faire signer un contrat d'une saison.

La formule a finalement sauté au visage de Jim Rutherford. Le DG des Hurricanes a pris la LNH par surprise en consentant une prolongation de contrat de cinq ans à Semin. Contrat qui lui permettra d'encaisser le salaire qu'il touche cette année (7 millions) pour chacune des cinq prochaines saisons. Je veux bien croire que les 30 points (8 buts) de Semin militent en sa faveur. Comme son grand talent. Mais c'est un pari très risqué pour un joueur dont la motivation personnelle a souvent été remise en question. Je ne le souhaite pas à Kirk Muller, aux Hurricanes qu'il dirige avec doigté et à leurs fans, mais maintenant qu'il est couvert d'or, Semin pourrait se mettre au neutre jusqu'en 2017-2018 lorsque viendra le temps de prouver à nouveau sa valeur pour obtenir un autre contrat. Si jamais il tient encore à jouer rendu là.