Neuf longues années après avoir été repêché par le Wild du Minnesota, Patrick Bordeleau a finalement joint la Ligue nationale. Il s'est fait une niche dans le vestiaire de l'Avalanche du Colorado qui tentera, encore ce soir, de freiner la séquence historique de matchs sans défaite en temps réglementaire des Blackhawks de Chicago.

Mercredi, au United Center, Bordeleau et ses coéquipiers ont vu les Hawks combler un recul d'un but au dernier tiers pour se sauver avec la victoire grâce au filet de Daniel Carcillo avec 50 secondes à faire au match.

Une défaite crève-coeur. Une autre pour l'Avalanche qui, selon le Québécois de 26 ans, a encore été victime du manque de confiance et de conviction qui mine son équipe. «Ça n'a pas de bon sens de perdre des matchs comme on en perd cette année. Nous sommes bien meilleurs que ce que notre fiche l'indique. Regarde les gars qui jouent sur nos trois premiers trios. On devrait marquer bien plus de buts. On dirait qu'il nous manque la confiance nécessaire pour marquer. Pour gagner. Quand on tire de l'arrière, on dirait qu'on ne croit pas être en mesure de revenir. Quand on est en avance en troisième période, on dirait qu'on a tellement peur de la perdre qu'on cesse de jouer», analysait Bordeleau, croisé dans le vestiaire de l'Avalanche, mercredi, à Chicago.

Bordeleau n'affiche qu'un point cette saison. Avec ses 6'6 et 220 livres et surtout son penchant avoué pour les bagarres, Bordeleau assume un rôle précis au sein d'un quatrième trio qu'il complète avec Chick Kobasew et Cody McLeod.

C'est d'ailleurs en raison de son physique et de sa capacité à jeter les gants avec succès que Bordeleau vient en tête de liste des joueurs réclamés en renfort par les partisans du Canadien, qui considèrent les joueurs de leur équipe trop petits.

Bordeleau entend l'appel de ces partisans. «C'est le fun de savoir que mon nom circule comme ça. Après tant d'années à avoir fait le tour des ligues mineures - dans les ligues de la côte Est et américaine - l'Avalanche vient de me donner ma première chance. Si l'Avalanche m'offre un contrat de la Ligue nationale, peu importe le montant, peu importe la durée, je vais le signer sur-le-champ plutôt que profiter de l'autonomie complète l'été prochain», assurait Bordeleau.

«J'ai bien compris»

Patrick Bordeleau était de retour au sein de la formation de l'Avalanche mercredi après avoir regardé un match du haut de la galerie de presse.

«J'ai été mis en pénitence parce que j'avais écopé d'une mauvaise pénalité. Pour un gars comme moi, une mauvaise pénalité, ce n'est pas d'en avoir trop mis sur une mise en échec ou d'avoir passé un gant au visage d'un adversaire. Une mauvaise pénalité, c'est accrocher ou faire trébucher un adversaire. Je n'ai pas le droit de me rendre coupable de ça. J'ai bien compris.»

S'il admet bien aimer son rôle de bagarreur, Bordeleau sait très bien que les portes du vestiaire de l'Avalanche ou des 29 autres équipes de la LNH demeureront fermées s'il n'est pas capable de se briller sur la patinoire.

«Il n'y a plus de place dans la LNH pour les George Laraque et les gars qui ne sont là seulement pour se battre. Dans le junior, je ne me battais pas. Je sais jouer au hockey. Je complète mes passes. J'atteins le filet quand je tire. Je récoltais ma part de points - 23 buts, 56 points en 67 matchs en 2005-2006 - à Val-d'Or. Je viens d'arriver dans la Ligue et je veux y rester. Mes chums me disent que ce serait le fun de me voir avec le Canadien. C'est vrai que ce serait le fun. Mais je leur réponds de ne pas trop s'énerver.»