Le Canadien va bien. Non! Il va très bien. Sa première place tout en haut du classement de l'Association de l'Est, sa séquence de matchs sans défaite en temps réglementaire qu'il pourrait prolonger à 12, ce soir à Uniondale contre les Islanders, et la première étoile de la dernière semaine dans la LNH décernée à Max Pacioretty, hier, confirment avec éloquence ces succès du Tricolore.

Le Canadien va bien. Non! Il va très bien. Sa première place tout en haut du classement de l'Association de l'Est, sa séquence de matchs sans défaite en temps réglementaire qu'il pourrait prolonger à 12, ce soir à Uniondale contre les Islanders, et la première étoile de la dernière semaine dans la LNH décernée à Max Pacioretty, hier, confirment avec éloquence ces succès du Tricolore.

Sans l'ombre d'un doute, le Canadien représente la plus belle surprise de la première moitié de saison dans la LNH.

Si ce n'était des Blackhawks de Chicago, Michel Therrien et l'état-major du Tricolore, Max Pacioretty et ses coéquipiers ne se contenteraient pas des titres déjà enviables de plus belle surprise et d'équipe de l'heure dans l'Est. Ils formeraient l'équipe de l'heure dans le circuit tout entier. Rien de moins.

Mais voilà: il y a les Hawks. Des Hawks à qui ce titre revient de plein droit. Un titre qu'il est impossible de même songer à leur retirer, voire à leur demander de partager amicalement avec le Canadien.

22 de passés, 14 à venir

Car s'il est vrai que tout va bien à Montréal, tout va encore mieux à Chicago.

Revenus de l'arrière en fin de troisième période dimanche pour niveler les chances 1-1 dans le match qui les opposait aux Red Wings, à Detroit, les Hawks l'ont finalement emporté 2-1 en tirs de barrage.

Ce faisant, ils ont prolongé à 22 leur séquence de matchs consécutifs sans défaite en temps réglementaire depuis le début de la saison. C'est bien sûr un record. Un record qui éclipse chaque jour davantage l'ancienne marque (16) établie par les Ducks d'Anaheim au début de la saison 2006-2007.

Histoire de donner à cet exploit l'ampleur qu'il mérite, le Canadien, malgré tous les succès qu'il multiplie, n'est qu'à mi-chemin de la séquence qui fait vibrer Chicago au diapason de ses Blackhawks.

Pour l'égaler, la troupe de Michel Therrien devrait soutirer un point dans ses 11 prochaines parties. Ça veut dire qu'elle ne devrait pas perdre en temps réglementaire d'ici le 27 mars prochain.

Au moins!

Car à Chicago, bien qu'on savoure la séquence actuelle, personne ne veut s'en satisfaire. À la une du cahier de sports du Chicago Tribune, sous une grosse et belle photo de Patrick Kane et Brandon Saad célébrant le but égalisateur du match de dimanche dans le plus bel uniforme - le chandail blanc des Hawks - de tous les sports professionnels confondus, un graphique bien en vue donnait le ton: 22 de passés, 14 à venir.

Pourquoi 14? Parce que c'est le nombre de matchs sans défaites en temps réglementaire dont les Hawks ont besoin pour éclipser le record de 35 que détiennent les Flyers de Philadelphie depuis la saison 1979-1980.

On est encore loin de la coupe aux lèvres. Très loin. Car pour éclipser les Flyers, les Hawks devront gagner ou perdre en prolongation ou en fusillade d'ici le 4 avril prochain alors qu'ils recevront les Blues de St. Louis. C'est long, un mois.

Dans le plaisir

Au lieu de se laisser impressionner par le gigantisme de ce défi qui se dresse devant eux, les joueurs des Hawks se motivent avec les objectifs à court terme que propose chacune des parties au calendrier.

Tenez! Ce soir, alors que le Wild fera escale au United Center, les Blackhawks n'amorceront pas la rencontre avec la crainte de voir le Minnesota mettre un terme à leur début de saison exceptionnel. Ils se consacreront à établir un record d'équipe avec une dixième victoire consécutive au cours d'une même saison.

«Nous sommes tous transportés par ce qui arrive depuis le début de la saison. Au lieu de se figer devant le défi, on veut tous être le joueur qui marquera le but qui gardera notre séquence bien en vie», a déclaré Patrick Kane aux journalistes qui l'entouraient dans le vestiaire des Hawks dimanche après-midi.

«Un après-midi de plaisir», s'est d'ailleurs assuré d'ajouter Kane qui, en plus de marquer le but égalisateur, a enfilé celui qui a fait la différence en tirs de barrage.

«Un match grandiose», a plutôt qualifié l'entraîneur-chef Joel Quenneville, qui a jonglé avec sa formation au cours de la rencontre pour résister aux Wings. Quenneville a d'ailleurs utilisé à profusion Patrick Kane au dernier tiers.

«Il y a des gars à qui tu n'oses pas demander de retourner sur la patinoire trop rapidement. Juste à voir leur visage, tu sais qu'ils ne peuvent pas t'en donner. Avec Patrick, c'est différent. Tu n'as pas à le lui demander. Il te regarde et tu sais qu'il veut déjà y retourner.»

S'il est vrai que les Hawks jouent dans la bonne humeur, il serait farfelu de prétendre que ces succès ont été simplement transportés dans leur vestiaire par le vent fort qui déferle sur Chicago.

À Detroit, dimanche, les Hawks ont réalisé leur cinquième remontée de la saison en troisième période pour pousser la rencontre en prolongation. C'est énorme.

Et ce n'est pas tout: bien qu'ils aient affronté des équipes moins coriaces en début de saison - Kings, Coyotes, Stars et Blue Jackets - lors de leurs cinq premières parties, ils ont disputé ces quatre matchs sur la route.

Après un bref retour à Chicago, où ils ont encore battu les Red Wings de Detroit 2-1 - cette fois en prolongation -, les Hawks ont fait des escales consécutives au Minnesota, à Vancouver, Calgary, San Jose, Phoenix encore et Nashville, où ils ont maintenu un dossier de quatre gains et deux revers en tirs de barrage.

Pour multiplier les succès comme ils le font, les Hawks comptent sur une formation de premier plan. Autant à l'attaque qu'en défensive. Ils comptent aussi sur un duo de gardiens qui soulevaient pourtant des questions, voire des doutes, avant la saison. Le Montréalais Corey Crawford (11-0-3), qui a accordé plus de deux buts une seule fois cette année, et le très surprenant Ray Emery (8-0-0) font taire tous ceux qui doutaient d'eux.

Réputée pour ses bars qui vibrent au rythme des notes créées par les Buddy Guy, Muddy Waters et autres dieux du Blues, Chicago vibre surtout au rythme des Hawks, ces temps-ci. Avec le duel Hawks-Wild de ce soir et celui de demain contre l'Avalanche du Colorado, c'est donc au United Center qu'il faudra être pour assister à la prolongation d'une séquence historique, ou au début d'une autre...