Dire que le Canadien a eu la main heureuse à Pittsburgh l'été dernier lorsqu'il a profité de la troisième sélection pour repêcher Alex Galchenyuk est un euphémisme.

Bien qu'il soit bien trop tôt pour sauter à une telle conclusion, les prochaines années pourraient même démontrer que les Oilers d'Edmonton et les Blue Jackets de Columbus ont commis des erreurs en préférant Nail Yakupov et Ryan Murray à Galchenyuk.

On verra!

Ce qui est clair, c'est qu'après seulement 19 secondes d'écoulées hier matin, Galchenyuk avait déjà prouvé son grand talent de fabricant de jeux en préparant le premier des huit buts marqués par les Américains contre des Allemands, qui n'étaient pas de taille.

Il a aussi démontré la puissance et la précision de son tir à mi-chemin du premier tiers en marquant le troisième but de son équipe.

Dès les premières secondes de la période médiane, Galchenyuk a combiné vitesse et combativité alors qu'il a forcé un défenseur allemand à l'erreur en l'obligeant à virer sur un dix cents pour tenter de lui échapper. L'Allemand a perdu l'équilibre. Il a aussi perdu la rondelle. Galchenyuk l'a vite remise devant le filet pour offrir un but facile à son compagnon de trio Riley Barber.

Je sais que Galchenyuk et son équipe n'affrontaient que les Allemands. Des Allemands qui, en plus de ne pas être de taille, étaient encore sous le coup de leur revers de 9-3 aux mains du Canada mercredi matin. Je sais aussi que dans cette victoire, Ryan Nugent-Hopkins s'est permis une performance de cinq points (un but) et que le Québécois Jonathan Huberbeau et le Canadien Ryan Strome ont imité Galchenyuk avec un but et deux passes chacun.

Le meilleur depuis Koivu

Mais Galchenyuk est plus jeune. Il aura 19 ans le 12 février. Malgré tout, il ne cesse d'impressionner. Dans toutes les facettes du jeu.

Ses 27 buts, 61 points et le différentiel de "16 qu'il affiche en 33 matchs avec le Sting de Sarnia cette saison donnent raison à tous les dépisteurs qui assuraient qu'il aurait devancé Yakupov ou Murray n'eût été de la blessure au genou qui l'a contrait à ne disputer que deux matchs de saison régulière l'an dernier.

Et s'il connaît un championnat mondial junior à l'image de son début de saison en Ontario, Galchenyuk confirmera que le Canadien a repêché, l'été dernier, son jeune attaquant le plus prometteur depuis Saku Koivu (21e sélection) à Québec en 1993.

Galchenyuk est-il prêt pour la LNH?

Ses statistiques le laissent croire. Mais comme il a perdu une saison l'an dernier, j'espère qu'il retournera à Sarnia après son séjour à Oufa.

Surtout que la question la plus difficile quant au développement de Galchenyuk, c'est l'an prochain qu'elle se posera. En raison de son âge, Galchenyuk devra passer directement de Sarnia à Montréal si le Canadien décide de le sortir des rangs juniors. Si la tendance se maintient, Galchenyuk obligera le Canadien à prendre cette décision.

Le repêchage de 2013

Bien que facile, la victoire américaine d'hier a permis d'apprécier la stature du défenseur Seth Jones qui fera la lutte à Nathan MacKinnon pour le tout premier choix du prochain repêchage.

Décrit par plusieurs dépisteurs comme un futur Chris Pronger, Jones a fait honneur à cette comparaison hier. On a déjà hâte de le voir contre le Canada, dimanche matin à 4 h 30, et la Russie, ce matin à 9 h. Ça promet!

En passant, le Tricolore pourra difficilement profiter d'un choix hâtif lors du prochain repêchage l'été prochain au New Jersey pour mettre la main sur Nathan MacKinnon, Seth Jones, voire Jonathan Drouin.

Si Gary Bettman et Donald Fehr trouvent un moyen de s'entendre et sauvent ce qu'il reste de la saison 2012-2013, le Canadien ne terminera quand même pas 15e dans l'Est, 27e au classement général deux ans de suite. Quoique...

S'il n'y a pas de saison?

Non! Le Canadien ne pourra profiter de la troisième sélection comme ce fut le cas l'été dernier. Ce serait trop beau.

Si la saison est annulée et que la LNH s'en remet aux paramètres qui ont dicté le repêchage de 2005, une loterie déterminera l'ordre de sélection. Les Penguins de Pittsburgh avaient alors touché un gros lot nommé Sidney Crosby. Le Canadien, qui s'était hissé en cinquième place, en avait profité pour mettre la main sur Carey Price.

En 2005, les 30 équipes ont reçu trois boules à leur effigie. Avant de les insérer dans le boulier, ces équipes avaient dû en remettre une pour chaque tout premier choix obtenu lors des quatre saisons précédentes ou pour toute participation aux séries lors des trois saisons précédentes. Tous les clubs comptaient au moins une boule dans le boulier.

Si les mêmes règles du jeu s'appliquent en cas d'annulation de la saison cette année, le Canadien devra remettre deux boules à la LNH en raison de ses présences en séries lors des deux premières saisons de Jacques Martin à titre d'entraîneur-chef.

Comme le Canadien, 14 équipes devraient donc se contenter d'une seule boule dans le boulier.

Qui partirait gagnant? Columbus.

Non seulement les Blue Jackets profiteraient des trois boules données par la LNH, mais ils en ajouteraient deux: une des Rangers de New York, qui ont cédé leur prochain choix de première ronde à Columbus en retour de Rick Nash; une autre des Kings de Los Angeles en retour de Jeff Carter.

Derrière les Blue Jackets, on retrouverait Calgary, Caroline, Dallas, Minnesota, Toronto et Winnipeg qui profiteraient de trois boules puisqu'ils n'ont pas mis la main sur un tout premier choix lors des quatre derniers repêchages et qu'ils ont tous été exclus des séries lors des trois dernières saisons.

Six clubs - Anaheim, Colorado, Floride, New York Islanders, St. Louis et Tampa Bay - auraient deux boules dans le boulier. Quant aux Rangers et aux Kings de Los Angeles, ils seraient exclus.

Il reste une vingtaine de jours pour éviter l'annulation de la saison et cette loto-repêchage. Faites vos jeux!