Les amateurs de hockey qui souhaitaient un règlement du conflit de la Ligue nationale comme cadeau-surprise devront se contenter des autres suggestions de leur liste. À quelques heures du réveillon, il y a 100 fois plus de chances que le vrai père Noël - oui, il existe, je me suis même déjà assis sur ses genoux - fasse escale chez ces partisans anxieux que Gary Bettman et Donald Fehr enterrent la hache de guerre après l'avoir utilisée pour séparer en deux parts égales la bûche placée au centre de la table.

Même s'ils ont tous les deux assuré être prêts à se voir pour autre chose qu'un échange de cadeaux, il est acquis que Bettman et Fehr ne se croiseront pas aujourd'hui. Ni demain. Il est toutefois possible qu'ils évitent la cohue du Boxing Day pour reprendre les négociations le 26. Contrairement aux amateurs qui se saignent à l'ouvrage ou se serrent la ceinture pour s'offrir ou offrir en cadeau des billets de hockey, Bettman et Fehr n'ont pas besoin de profiter des soldes pour avoir ce qu'ils veulent - peu importe ce qu'ils veulent.

Ils pourront donc se permettre de jouer du coude autour de la table des négociations pendant que les amateurs joueront du coude dans les allées de leurs magasins préférés. Et comme ils ne se sont pas fait mourir à l'ouvrage depuis deux semaines et qu'il reste moins de trois semaines pour sauver la saison, il commencerait à être temps qu'ils se mettent au travail. Ne serait-ce que pour donner l'impression qu'ils tiennent vraiment à régler le conflit, qui marque aujourd'hui ses 100 jours, et non simplement gagner le duel de titans qu'ils se livrent depuis le décret du lock-out, le 15 septembre.

Championnat mondial junior

Il est toujours impossible de prédire la date du dénouement heureux, ou malheureux, du conflit qui paralyse la LNH depuis trop longtemps, mais il est facile de promettre que le Championnat mondial de hockey junior, qui se met en branle le 26 décembre, offrira du hockey de haut niveau.

La qualité du hockey qui y sera disputé servira de prologue plus qu'intéressant si la LNH reprend ses activités d'ici la mi-janvier. Regroupés dans un seul et même trio, Jonathan Huberdeau, Ryan Nugent-Hopkins et Peter Scheifele pourraient rivaliser avec plusieurs premiers trios dans la LNH. Ils devraient donc faire des miracles pour Équipe Canada junior au cours des prochains jours. S'ils répondent aux attentes, ces trois jeunes formeront le meilleur trio canadien dans les rangs juniors depuis que Sidney Crosby a évolué en compagnie de Patrice Bergeron et Corey Perry, en 2005. De quoi faire saliver les partisans des Panthers, qui attendent Huberdeau avec impatience en Floride. Ceux des Jets ont eu un avant-goût de ce que Scheifele avait à leur offrir l'an dernier. Quant à Nugent-Hopkins, il a déjà sa place parmi les jeunes prodiges dont les Oilers d'Edmonton regorgent à l'attaque.

Dommage pour les partisans du Canadien, mais Charles Hudon, choix de cinquième ronde du Tricolore l'été dernier, suivra la compétition du Québec. Blessé au dos, l'espoir du Canadien et pierre angulaire des Saguenéens de Chicoutimi cette saison a dû déclarer forfait.

Tremplin pour Tourigny

Et si la LNH annule la saison? À défaut de servir de prologue, le Championnat du monde de hockey junior demeurera le tremplin de choix vers la LNH.

Les attaquants Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin avec Équipe Canada, le défenseur américain Seth Jones, les Finlandais Rasmus Ristolainen (défenseur) et Aleksander Barkov (centre), tout comme le centre suédois Elias Lindholm tenteront de solidifier ou d'améliorer leur rang de sélection pour le prochain repêchage d'entrée dans la LNH.

Ce tremplin servira aussi la cause des entraîneurs. À sa deuxième participation à titre d'adjoint, André Tourigny espère que ce tournoi lui permettra de gravir les échelons qui le rapprochent de ses objectifs. S'il espère être à la barre d'Équipe Canada junior, Tourigny vise toujours les rangs professionnels.

Même s'il ne bénéficie pas de l'attention médiatique accordée à Patrick Roy et qu'il n'a pas l'expérience des rangs professionnels de Benoit Groulx (Olympiques de Gatineau), Tourigny jouit d'une excellente réputation au Québec et au Canada. Sa deuxième expérience avec Équipe Canada junior le fera connaître, ainsi que Mario Duhamel, qui a troqué temporairement son poste d'entraîneur-chef des Voltigeurs à Drummondville pour l'un des postes d'adjoint de Steve Spott, autour de la LNH.

«Je suis très heureux à Rouyn et dans la LHJMQ, mais les rangs professionnels demeurent mon objectif», a souligné Tourigny, que j'ai joint avant son départ vers l'Europe, la semaine dernière.

Si l'expérience des prochains jours ne le propulse pas directement vers les rangs professionnels, peut-être qu'une nomination au poste d'entraîneur-chef d'Équipe Canada junior le permettrait.

Alain Vigneault et Benoit Groulx, qui dirigeaient les Olympiques de Hull à l'époque, ont fait le saut dans les rangs professionnels après avoir reçu une telle proposition de Hockey Canada. Vigneault s'est retrouvé à la droite de Rick Bowness lors de l'entrée des Sénateurs d'Ottawa dans la LNH, en 1992-1993, alors que Benoit Groulx a hérité des Americans de Rochester lorsqu'ils sont devenus le club-école des Panthers de la Floride.

«Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Mais pour l'instant, ça ne compte pas. Ce qui compte, c'est le Championnat qui commence dans quelques jours et l'objectif que nous partageons tous, qui est de rentrer à la maison avec une médaille d'or au cou. Après, on verra!»