Marc Bergevin n'annoncera pas l'identité du nouvel entraîneur-chef du Canadien de Montréal aujourd'hui. Il ne l'annoncera pas demain non plus.

La semaine prochaine? Au cours de la finale de la Coupe Stanley? C'est possible, mais peu probable. Et si cela se produit, Bergevin avisera la LNH par courtoisie, histoire de ne pas porter ombrage à la grande finale.

Mais attention, on pourrait aussi attendre jusqu'au repêchage - le 22 juin à Pittsburgh - voire après l'ouverture du marché des joueurs autonomes, avant de connaître l'identité du prochain entraîneur.

Pourquoi? Parce que contrairement aux prétentions du frère de la belle-soeur d'un serveur inconnu dans un restaurant tout aussi inconnu qui tient d'une très bonne source que Bob Hartley est déjà sous contrat avec le Canadien, Marc Bergevin n'a pas encore décidé qui sera son coach.

«J'ai rencontré plusieurs candidats. J'ai parlé plus d'une fois à certains de ces candidats. Vendredi, ou peut-être lundi, je vais m'asseoir avec mes nouveaux adjoints Rick Dudley, Larry Carrière et Scott Mellanby pour leur dévoiler les noms qui sont sur ma liste. On va discuter de ces noms. Je vais écouter leurs commentaires et leurs conseils sur chacun des candidats que je rencontrerai à nouveau. Après ces rencontres, je prendrai ma décision. Combien de temps ça prendra? Je ne sais pas. Une semaine, deux, trois? Ça n'a pas d'importance. Il n'y a rien qui presse», a indiqué Marc Bergevin à sa sortie de sa première réunion des directeurs généraux de la LNH, hier, à New York.

Voilà qui devrait freiner le vent de folie qui déferle sur Montréal depuis une semaine. À tout le moins l'apaiser.

Lorsque j'ai indiqué à Bergevin que c'est justement l'absence d'informations qui ouvre la porte aux rumeurs loufoques qui se propagent sur les réseaux sociaux et même certains médias qui se prétendent sérieux, le DG du Canadien s'est contenté de sourire.

«Je respecte la passion des partisans et des médias, mais ça prendra le temps que ça prendra et personne ne m'obligera à aller plus vite que j'ai l'intention d'aller. Mais vous pouvez assurer tout le monde que ce ne sera pas cette semaine», a lancé Bergevin en guise de seul commentaire formel.

Le «personne» lancé par Bergevin inclut son homologue Jay Feaster, des Flames de Calgary, avec qui Bob Hartley a eu deux rencontres selon ce que Vincent Damphousse a avancé mardi soir à l'Antichambre sur RDS.

«Vous m'apprenez cette information. Elle ne me met pas plus de pression», a indiqué Bergevin.

Roy peut sortir de l'ombre

Marc Bergevin n'a pas identifié ses candidats. Il a convenu que la liste de noms que lui et son propriétaire Geoff Molson sont les seuls à connaître compte au moins deux candidats et moins de 15!

Bergevin a toutefois écarté la condition selon laquelle tous les candidats doivent avoir de l'expérience dans la LNH. «Je sais qui je veux avoir comme coach. Je sais quelles qualités il doit avoir et l'expérience à titre de coach dans la LNH ne compte pas.»

Cette affirmation relance la candidature de Patrick Roy. Celui qui trônait tout en haut des sondages à titre de favoris des partisans s'est retrouvé dans l'ombre de Michel Therrien et de Bob Hartley au cours des dernières semaines.

Est-ce que le candidat pourrait être un parfait inconnu? Être Larry Robinson qui agit à titre d'adjoint de Peter DeBoer derrière le banc des Devils?

«Tout est possible», s'est contenté de répondre Bergevin.

Cela dit, Robinson ne pouvait plus supporter la pression de diriger les Devils lorsqu'il a quitté son poste en 2005-2006. S'il ne pouvait composer avec la pression au New Jersey, imaginez ce que ce serait à Montréal.

Un DG mal rasé

Marc Bergevin a retrouvé plusieurs anciens coéquipiers autour de la table des directeurs généraux qu'il occupait pour la première fois hier.

«Ils m'ont réservé une ovation», a lancé Bergevin à la blague à sa sortie de cette première rencontre.

Cela dit, ils auraient pu lui imposer une amende. Car s'il est bien vu d'afficher une barbe en finale de la Coupe Stanley dans un vestiaire, ce l'est beaucoup moins devant le commissaire Gary Bettman.

«Ç'aurait été pire d'arriver en retard», a plaidé Bergevin lorsqu'on lui a demandé de commenter son «look» de joueur et non de directeur général. «Mon vol entre Toronto et New York a été annulé hier (mardi). Il a été encore retardé ce matin. J'étais plus préoccupé par mon heure d'arrivée que par mon allure», a ajouté Bergevin qui est retourné à Toronto dès la réunion terminée.

Il y a rejoint son recruteur-chef Trevor Timmins pour établir les derniers préparatifs en vue du repêchage.

«Le jeune qu'on va choisir - le Tricolore détient la troisième sélection - est à Toronto cette semaine pour les évaluations menées par la LNH. Je veux voir les candidats sur la glace. Je veux entendre leurs réponses quand je vais leur poser des questions. Le choix du prochain coach est très important. Mais le repêchage l'est aussi. Et c'est le repêchage qui prime cette semaine», a conclu Bergevin avant de mettre fin à la conversation.

En passant, et au risque d'ouvrir la porte à d'autres folles rumeurs, Marc Bergevin a convenu hier qu'il était ouvert à toutes les possibilités en vue du repêchage: incluant celle d'échanger son premier choix. Mais bon! Ne partez pas en peur tout de suite...

Photo: Reuters

«Personne ne m'obligera à aller plus vite que j'ai l'intention d'aller», a dit hier Marc Bergevin en parlant de son choix du prochain entraîneur du Canadien.