Si le passé est garant de l'avenir, les Rangers de New York soulèveront la Coupe Stanley en juin. Ne pariez pas votre maison sur cette prédiction. Pas même le cabanon qui se trouve derrière. Car une prédiction demeure ce qu'elle est: une prédiction.

Et comme j'avais prédit, il y a deux semaines à peine, une grande finale Boston-Vancouver avec la Coupe dans les mains des joueurs des Canucks, vous avez toutes les raisons du monde de douter de moi. Ou à tout le moins, d'être sceptiques.

Pourquoi crois-je que les Rangers m'aideront à confondre les sceptiques?

Parce que maintenant qu'ils ont évité le naufrage en première ronde, qu'ils se sont payé une frayeur en laissant les Sénateurs d'Ottawa prendre les devants 3-2 dans la série qui s'est terminée en sept matchs, jeudi, à New York, les Rangers pourront récolter les dividendes.

«La première ronde est souvent la plus difficile. La plus dangereuse», a d'ailleurs reconnu John Tortorella après la victoire des Blueshirts.

Des commentaires semblables à ceux que Claude Julien et Alain Vigneault ont tenus l'an dernier lorsque leurs Bruins et leurs Canucks, deux clubs champions de leur Association qui affrontaient une équipe de huitième place, ont joué avec les poignées de leurs cercueils en première ronde.

Après avoir vu le Canadien prendre les devants 2-0 dans la série, les Bruins ont eu besoin de trois victoires en prolongation, dont l'une lors du tout dernier match, pour franchir une série qui devait n'être qu'une formalité.

Même chose pour les Canucks. Contre les Blackhawks de Chicago, ils s'étaient offert une avance rapide de 3-1 qu'ils ont bêtement laissé filer avant de sauver la face, et le job de leur entraîneur-chef, en gagnant la septième et décisive partie... en prolongation, grâce à Alex Burrows.

Pas question de prétendre que tout est déjà joué pour les Rangers et que, comme les Bruins et les Canucks l'an dernier, leur victoire difficile en première ronde les propulsera en grande finale.

Ça non!

Mais avec Henrik Lundqvist devant le filet, avec un groupe de défenseurs de premier plan mené par Dan Girardi, et une attaque teigneuse, rapide et efficace qui attend encore l'éveil de ses canons Brad Richards et Marian Gaborik, les Rangers ont ce qu'il faut pour battre les Capitals en deuxième ronde.

Ils ont aussi tous les outils nécessaires pour vaincre ensuite les Flyers en finale d'Association et priver les Predators de Nashville d'une première Coupe Stanley.

Mais avec quatre prédictions envoyées cul par-dessus tête en première ronde, il est, disons, essentiel de rester très humble à l'aube de la deuxième.

Bryzgalov: de moins mauvais à meilleur

Exception faite de la série Philadelphie-Pittsburgh, où ce n'est pas le meilleur gardien, mais le moins pire qui a gagné, la première ronde a permis de confirmer qu'il est impossible de soulever la Coupe Stanley sans une bonne performance de son gardien.

Cela dit, si Ilya Bryzgalov n'est pas en mesure d'au moins égaler les performances de Martin Brodeur, les Flyers auront encore besoin de la magie de Claude Giroux pour gagner. La présence de ce leader qui s'est hissé parmi les meilleurs joueurs du monde devrait suffire aux Flyers pour battre les Devils en deuxième ronde.

Mais une fois en finale contre Henrik Lundqvist, Bryzgalov ne pourra plus se satisfaire de performances ordinaires.

L'entrée en scène aussi remarquable que remarquée de Braden Holtby, le troisième gardien des Capitals, a aussi rappelé que les performances sont bien plus importantes que le nom de celui qui les accomplit.

Cela dit, malgré les prouesses de Holtby et même si Ovechkin, Semin et Backstrom devraient finir par jouer à la hauteur de leurs réputations et des salaires qu'ils empochent, je ne vois pas comment les Caps pourraient résister aux Rangers.

Quatorze matchs de 1-0

C'est dans l'Ouest qu'on devrait assister aux meilleurs duels de gardiens. Aux meilleurs duels tout court.

Les Bruins et les Capitals viennent d'établir un nouveau record de la LNH avec sept matchs qui se sont conclus par un écart d'un seul but.

Parce que j'écris ce texte vendredi matin, à bord du train assurant la liaison New York-Boston, je n'ai pas la moindre idée de l'allure ou de l'issue du premier duel opposant les Coyotes aux Predators.

Mais le record signé par les Bruins et les Capitals en première ronde pourrait fort bien être égalé.

Car, avec des équipes aussi solides en défense et des gardiens aussi bons que Pekka Rinne et Mike Smith d'un côté et Jonathan Quick face au duo Brian Elliott et Jaroslav Halak de l'autre, les séries Los Angeles-St.Louis et Phoenix-Nashville pourraient nous offrir 14 matchs qui se termineront par des scores de 1-0.

Ne riez pas! Ça pourrait arriver.

Ne pleurez pas non plus! Car ça ne voudrait pas nécessairement dire que les deux équipes ont offert un jeu terne. Mais plutôt que les gardiens en présence ont été sensationnels. Et ça, c'est toujours un gage de bon spectacle.

Mais avec des matchs aussi serrés, il est plus ardu encore de proposer des gagnants et des perdants, sans risquer de tomber dans ce deuxième camp. J'espère toutefois des victoires de Nashville et St.Louis et une victoire des Predators en finale dans l'Ouest.

Faites, ou refaites, vos jeux! Bonnes séries.