On peut dire merci à Louis Leblanc. Un gros merci! Car jusqu'à ce qu'il marque son but magnifique sur une belle échappée amorcée par une brillante passe de Frédéric St-Denis en toute fin de deuxième période, on plaignait les pauvres amateurs de hockey et/ou partisans du Canadien qui s'étaient offerts une soirée au Centre Bell.

Jusqu'à ce but de Leblanc, son 5e de la saison, une version XXX de la Bec-O-Cam occupait la première place sur la liste des faits saillants de la soirée.

C'est vous dire...

Je pourrais aussi parler de la Tam-Tam-Cam, cette belle invention qui permet aux partisans qui le désirent de frapper sur des tambours qui apparaissent sous leurs yeux par la magie de l'écran géant. Peut-être trop habitués de voir leurs favoris rater le filet, ces partisans n'arrivent pas à toucher la cible eux non plus.

Quoi dire d'autre sur le match d'hier?

Ah oui! Il y a ce petit bonhomme - section 111 rangée EE - qui n'a rien vu du geste héroïque de sa mère qui a bloqué une rondelle égarée avec son bras gauche afin de lui offrir un beau cadeau. Pauvre maman! Fiston, trop jeune pour être accusé d'ingratitude, a gardé les deux mains sur et dans son sac de barbe à papa. Une gâterie qui l'intéressait bien plus que la rondelle et que le semblant de partie de hockey qui se déroulait sous ses yeux. Il s'est repris en troisième. Après tout, il ne pouvait gaspiller de si bons sièges.

Parlant de sièges, impossible de vous dire combien il y avait de bancs vides au Centre Bell hier. Pourquoi? Parce qu'il y en avait trop.

Les billets sont vendus. Sans doute. Mais les détenteurs de ces billets ne viennent pas. Pis encore: ils n'arrivent pas à les refiler aux voisins ou aux cousins. Pendant que Québec vibre au rythme de «J'ai ma place» à Montréal on s'enlise au rythme de «Qui veut ma place?»

Trêve de plaisanteries: le Canadien étant éliminé il est normal que les matchs soient moins intenses. Moins palpitants. Je veux bien.

Mais quand j'ai remarqué que Mike Blunden, Lars Eller et Ryan White partageaient le troisième trio, qu'Aaron Palushaj, Petteri Nokelainen et Brad Staubitz évoluaient au sein du quatrième et que Blake Geoffrion n'arrivait pas à se faire une place dans cette formation digne de la Ligue américaine, je me suis dit: le prochain directeur général du Canadien est mieux d'avoir la main heureuse au repêchage, sur le marché des joueurs autonomes et celui de transactions. Sinon, l'an prochain, à pareille date, on parlera encore de la Bec-O-Cam, de la Tam-Tam-Cam et des bancs vides, car le Tricolore sera déjà éliminé de la course aux séries.