On la sentait venir comme une moufette en trop bonne santé: l'élimination du Canadien est maintenant confirmée. Sa défaite de 4-1 aux mains des Flyers de Philadelphie sonne le glas à une saison minée depuis le début.

Ce faisant, le Canadien a égalé un record peu enviable : celui du plus grand nombre de défaites encaissées en une saison. Un total qui s'élève à 47. Trente-quatre en temps réglementaire et 13 autres en prolongation (4) ou tirs de barrage (9).

La pire saison du Canadien jusqu'ici s'était déroulée en 2000-2001 alors que le Tricolore avait encaissé 40 revers en temps réglementaire et six autres en prolongation. Il n'y avait pas de fusillade à l'époque. Cette saison 2000-2001 a été la pire de l'histoire moderne du Canadien qui s'était contenté d'une récolte de 70 points.

Il en revendique déjà 71 cette année. Et bien qu'il soit éliminé, le Tricolore devrait bien en ajouter quelques-uns lors de ses six derniers matchs au calendrier.

Du moins j'espère...

À moins que le Canadien ne plonge vers les profondeurs et qu'il se retrouve avec 40 revers en temps réglementaire pour la troisième fois seulement de son histoire. Il a établi cette triste marque en 1983-1984 également.

Unités spéciales

Pourquoi le Canadien a perdu hier?

Parce que contrairement à Craig Anderson et aux Sénateurs d'Ottawa, Ilya Bryzgalov et les Flyers de Philadelphie n'ont pas fait de cadeau à Erik Cole et ses coéquipiers hier.

En plus, le Canadien a perdu le duel le plus important quant à l'issue d'un match : celui des unités spéciales. Non seulement le Canadien a été blanchi en cinq avantages numériques, mais il a permis trois buts aux Flyers de Philadelphie. Trois! C'était la première fois de la saison que la meilleure équipe de la LNH lorsqu'elle se défend à court d'un homme était victime de trois buts en désavantages numériques dans une même partie.

Ça devait arriver à un moment donné.

Pas question de fustiger le Canadien pour autant. Bon! Je ne comprends toujours pas pourquoi Randy Cunneyworth a dépêché Ryan White pour disputer la mise en jeu - il l'a d'ailleurs perdue aux mains de Claude Giroux - qui a conduit au premier but en attaque massive des Flyers. Vrai que Tomas Plekanec ne pouvait s'en charger, car il était au cachot, mais il me semble que Petteri Nokelainen aurait été un meilleur choix.

En passant, le Tricolore a complété sa soirée avec deux mises en jeu gagnées seulement en 10 occasions en désavantage numérique. Il n'a remporté que 44 % (28 sur 64) des mises en jeu disputées tout au long de la rencontre.

Pour le reste, le Canadien a été victime de son élimination. Quand une équipe sait que c'est fini, elle baisse les bras dès qu'elle réalise que l'opposition sera féroce. Qu'elle prend le match au sérieux et qu'elle n'a pas l'intention de l'échapper.

En plein ce que les Flyers ont fait hier.

On s'ennuie de Kaberle...

Cela dit, le Canadien s'est contenté de trois petits tirs au but lors de ses cinq attaques massives. C'est peu. C'est même trop peu si l'on considère qu'il a aussi obtenu une double supériorité pendant 81 secondes.

Ça devient ridicule quand on considère que les Flyers ont tiré une fois de plus que le Canadien alors qu'ils se défendaient pourtant à quatre contre cinq. Au moins, le Canadien n'a pas accordé de tir à cinq contre trois.

Simonac! On se console comme on peut.

En passant, le Canadien se défendait sans Tomas Kaberle pour une sixième partie de suite hier. Malgré tout le mal qu'on a dit de lui depuis son arrivée à Montréal, Kaberle a quand même trouvé le moyen de faire avancer l'attaque massive. Lentement, bien sûr, mais quand même...

Depuis qu'il a quitté l'équipe pour aller appuyer sa conjointe qui a donné naissance au nouveau membre de la famille la semaine dernière à Toronto, le Canadien s'est contenté de deux buts en 21 attaques massives.

Pas fort!

Kaberle revendique trois buts et 22 points depuis qu'il s'est joint au Canadien. Douze de ces points (un but) sont venus en avantages numériques.

Sa présence aurait peut-être aidé un brin... ou deux!

Ah oui! Kaberle ne prolonge pas son séjour au chevet du poupon parce qu'il y a eu des complications lors de la naissance. Selon les informations recueillies, la mère et le bébé se portent bien.

C'est le père qui ne va pas. Il souffre les complications reliées à une légère commotion cérébrale subie avant d'obtenir son congé parental.

Il devrait rejoindre l'équipe sous peu.

On verra!

L'effet Staubitz...

Cela m'amène à la source de réjouissance qui semble animer bien des amateurs : Brad Staubitz et Ryan White. Oui les deux bonhommes s'acquittent très bien de leur tâche, oui ils laissent tomber les gants, affichent du cran et permettent à leurs coéquipiers de grandir de quelques centimètres sur la patinoire. Remarquez que ce n'a pas trop paru à Philadelphie. Mais tant que le Canadien gagnera quelques échauffourées et qu'il perdra les batailles des unités spéciales, les vraies batailles, celles qui comptent dans l'issue des rencontres, il accumulera les défaites et ratera les séries.

Mais bon! Si ça permet à quelques partisans d'afficher un brin de fierté à l'endroit de leur club favori, on ne les privera pas ce petit plaisir. Surtout qu'en fait de petits plaisirs, les partisans du Canadien n'ont pas été gâtés cette année.

Record pour Gorges

Personnellement, j'aime mieux me réjouir des six tirs bloqués par Josh Gorges. Six «arrêts» qui lui ont permis d'établir un nouveau record du Canadien avec 230 rondelles bloquées. Un record qui appartenait à Mike Komisarek depuis la saison 07-08 alors qu'il avait bloqué 227 tirs. Comme quoi cette statistique n'est pas une garantie d'une grande saison et d'une grande carrière si l'on considère ce que la carrière de Mike Komisarek est devenue à Toronto où il se sent bien loin d'Andrei Markov.

Mais dans le cas de Gorges, ce record démontre son dévouement entier à la cause de son équipe.

Une équipe qu'il aide bien plus en plongeant devant des tirs qu'en jetant les gants. On en a d'ailleurs eu une très nette indication hier, lorsque Gorges s'est retrouvé dans le mauvais coin du ring en engageant un combat ô combien inégal avec le défenseur géant Pavel Kubina.

Faut croire qu'on ne peut pas toutes les gagner...