Brendan Shanahan a esquissé un large sourire lorsque je lui ai mentionné, mercredi midi, à Boca Raton, que Max Pacioretty était le candidat du Canadien en lice pour le trophée Bill Masterton.

«Cette nomination confirme son amour du hockey. La fierté, la combativité, mais surtout l'amour de son sport permet de revenir d'une blessure comme celle dont il a été victime l'an dernier», a commenté le vice-président responsable de la sécurité des joueurs de la LNH.

Pacioretty, est-il besoin de le rappeler, a subi des fractures aux vertèbres cervicales après le 8 mars 2011 lorsque le capitaine des Bruins, Zdeno Chara, l'a projeté tête première dans la baie vitrée séparant les bancs des deux équipes au Centre Bell.

Shanahan a perdu son sourire «net, frette, sec» lorsque je lui ai demandé s'il aurait sanctionné Chara contrairement à ses prédécesseurs qui ont eux passé l'éponge. «No comment!» que le préfet de discipline a répliqué.

J'aurai au moins essayé!

Le retour en force et en forme de Pacioretty cette année représente un exploit phénoménal. Ses 30 buts et bientôt 60 points le confirment d'ailleurs amplement.

Mais si je comprends que plusieurs de mes collègues l'aient inscrit dans la course au trophée Bill Masterton, je considère que David Desharnais était un meilleur candidat chez le Canadien.

Pourquoi?

Parce que Max Pacioretty est un premier choix au repêchage. Il a toujours été une vedette en devenir. Son sentier pour se rendre à la LNH était donc droit et pavé en comparaison à celui très sinueux et rocailleux que Desharnais a emprunté.

Le «trop» petit joueur de centre n'a jamais été repêché. Il s'est tapé des séjours obligés dans la Ligue de la Côte Est et la Ligue américaine où plusieurs - je faisais partie du groupe - croyaient qu'il stagnerait.

À cause de son talent, oui, mais surtout à cause de son caractère, de sa combativité, du dévouement à l'endroit de son sport, Desharnais a fait mentir tous ceux qui doutaient de lui. Avec les résultats convaincants dont on est témoins cette année.

Dans un passé récent, ces critères étaient pris en considération dans la remise du Bill Masterton. Aujourd'hui, ce trophée se retrouve très souvent entre les mains de joueurs qui ont effectué le plus beau retour après une blessure sérieuse.

Ayant voté en faveur de Saku Koivu qui a gagné ce trophée en 2002, saison qui a suivi sa victoire aux dépens du cancer, il serait difficile de m'inscrire en faux contre cette façon de faire.

Et bien que je souhaite à Pacioretty de soulever le Masterton à Las Vegas en juin prochain, je demeure convaincu que David Desharnais remplissait mieux les critères fondamentaux associés à ce trophée.

Cela dit, il les remplira tout aussi bien l'an prochain...