Je ne sais pas si vous étiez au Centre Bell ou devant votre télé pour être témoin de l'assaut de Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty.

Pas question de revenir sur le coup comme tel: il était salaud, il aurait dû être suivi d'une suspension très sévère qui n'est jamais venue. Je vais arrêter là.

Ce que je veux souligner, c'est la façon dont Pacioretty est revenu de cette épreuve. Le 8 mars 2011, j'étais tout près de la porte du vestiaire du Canadien pour y effectuer une intervention à TSN dans le cadre du deuxième entracte. Quand Chara a écrasé la tête de Pacioretty contre la baie vitrée séparant les bancs occupés par les deux équipes, un bruit sourd s'est fait entendre sous les gradins. Le bruit de l'impact d'abord, suivi par les murmures des spectateurs effrayés par l'image de Pacioretty étendu inconscient sur la patinoire.

Dès cet instant, on savait que c'était grave. Non! Très grave. Toutes les questions étaient permises: Pacioretty s'est-il fait casser le cou? Pourra-t-il patiner à nouveau? Pourra-t-il simplement marcher?

Pour être bien franc, c'est seulement quand on m'a glissé à l'oreille que Pacioretty affichait des signes vitaux forts et réguliers que j'ai cessé d'imaginer le pire.

Mais j'étais à ce moment loin, très loin, de croire que Pacioretty reprendrait un jour sa place au sein de l'alignement. J'étais plus loin encore de croire qu'il la reprendrait comme si cet assaut avec les conséquences qu'il a entrainées - fractures aux vertèbres cervicales - ne s'était jamais produit.

Au lieu de célébrer le premier anniversaire de l'assaut, c'est le retour en forme et en force de Max Pacioretty qui doit être célébré.

Fort d'une soirée de deux buts et une passe, l'Américain a atteint le plateau des 30 buts et 54 points. Des sommets personnels, des sommets chez le Canadien cette année.

Pacioretty a profité d'un filet désert et d'un très beau jeu de P.K. Subban pour fracasser la barre des 30 buts.

L'Américain est devenu le premier joueur du Canadien depuis Alex Kovalev (35 buts, en 2007-2008) à atteindre ce plateau. Un plateau que trois autres joueurs seulement ont atteint depuis la saison 1996-1997 : Mark Recchi (34 buts en 96-97, 32 buts en 97-98), Richard Zednik (31 buts en 02-03) et Michael Ryder (30 buts en 2005-2006). Pacioretty enfilera les saisons de 30 buts. Il se rendra même à 40 sur une base régulière. Il pourrait même devenir le tout premier joueur du Tricolore à marquer 50 buts depuis Stéphane Richer (51 en 1989-1990). Quant au plateau de 60, Guy Lafleur qui l'a atteint en 1977-1978 peut dormir tranquille...