Vous êtes déçus? Vos favoris l'étaient aussi après la défaite en fusillade encaissée aux mains des Bruins. Il faut dire que cela en fait pas mal. Pas mal trop! Le Canadien a maintenant perdu 8 fois en tirs de barrage contre deux petites victoires seulement. Très loin, à l'autre bout du spectre, les Bruins ont un dossier de 7-1. Méchante différence!

Au-delà de la déception, vous et vos favoris avez plusieurs raisons d'être positifs ce matin. Vraiment! D'abord, c'est tout un match de hockey que les deux équipes ont disputé. Et si, après deux périodes, un peu tout le monde et les statistiques aussi donnaient le Canadien pour mort, il s'est diablement bien débattu au dernier tiers. Bon! Les Bruins sont encore invaincus cette saison (26-0-0) lorsqu'ils s'offrent une avance de deux buts dans un match et lorsqu'ils mènent après deux périodes (23-0-0). Mais le Canadien lui a servi toute une frousse.

Le point échappé ne changera rien à la course pour une place en séries. Une course perdue depuis longtemps déjà. Mais le point arraché récompense plusieurs joueurs à commencer par Mathieu Darche qui a disputé son meilleur match en carrière dans l'uniforme du Canadien. Il récompense aussi l'entraîneur-chef Randy Cunneyworth. Pourquoi Cunneyworth?

Parce que son message passe. Il a surpris amateurs et observateurs en gardant Scott Gomez et Andrei Kostitsyn au sein de sa formation. Après les performances désolantes de derniers matchs et surtout l'explosion de colère qui a marqué l'entraînement de mardi, Gomez et Kostitsyn ont donné un fort match à leur coach. Ils n'ont pas marqué, mais ils ont été combatifs et efficaces à chacune de leurs présences. Ou presque...

La colère de Randy Ladouceur et la menace de suivre le match du haut de la galerie de presse ont certainement aidé. Mais la fougue associée au retour au jeu de Ryan White a grandement contribué au survoltage de ces deux joueurs. Un survoltage qui était ô combien nécessaire.

Gomez et Kostitsyn ont compris le message. Pour combien de temps? Qui sait? Mais ils l'ont au moins compris.

On peut dire la même chose de P.K. Subban. Subban n'a rien fait de spectaculaire hier. Mais tout ce qu'il a fait, il l'a bien fait. Même très bien fait. Sa passe servie à Mathieu Darche sur le premier but était sensationnelle. Ses mises en échec étaient percutantes. Ses présences efficaces. Subban était le meilleur joueur sur la patinoire hier. Aurait-il finalement compris le principe selon lequel les petites choses bien faites sont bien meilleures que les coups d'éclat ratés?

Un message n'a pas été saisi cela dit. Celui que la LNH a servi en imposant une suspension de cinq matchs à Brad Marchand pour sa tentative de blesser Sami Salo avant la pause du Match des étoiles. La peste des Bruins y est allée d'une autre mise en échec sournoise et dangereuse en fauchant, par-derrière en plus, les genoux d'Alexei Emelin en fin de période médiane. Espérons que le prochain message de la LNH sera plus sévère encore.