Deux buts, trois points, des ovations aussi nombreuses que chaleureuses: il ne manquait que le titre de joueur du match pour compléter le triomphe de Daniel Alfredsson dans le cadre d'un week-end des étoiles qui gravitait autour de lui.

N'eut été des quatre arrêts réalisés par Tim Thomas à ses dépens en troisième période et d'un tir qui a frappé le poteau, Alfredsson aurait pu compléter son tour du chapeau, guider son équipe à la victoire et hériter de ce titre qui aurait auréolé une fin de semaine parfaite.

Mais bon! Bien au-delà de la défaite de 12-9 encaissée aux mains d'Équipe Chara et du titre de joueur du match que Marian Gaborik méritait d'emblée avec ses trois buts et quatre points, Alfredsson a quitté la Place Banque Scotia heureux et comblé en raison de l'appui inconditionnel que les partisans des Sénateurs, ses partisans, lui ont offert du début à la fin de la rencontre.

On a même perçu une émotion évidente dans sa voix et dans ses yeux lorsque le capitaine des Sénateurs a reconnu qu'il aimerait bien prolonger «le plus longtemps possible» sa grande carrière au cours d'une entrevue accordée sur la patinoire après la rencontre. Une entrevue entrecoupée de cris et d'applaudissements venant des quatre coins de la Place Banque Scotia.

«Je suis sur un nuage en ce moment. Je suis renversé par l'envergure que la fin de semaine du match des Étoiles a prise. C'est une belle reconnaissance pour tout ce que j'ai fait au cours de ma carrière et je suis très heureux d'avoir pu vivre cette expérience devant nos fans, entourés de mes coéquipiers [Jason Spezza, Milan Michalek, Erik Karlsson].»

«Vous avez vu le respect affiché par les joueurs de notre équipe à l'endroit de Daniel. Ils le cherchaient en troisième période, ils tenaient à lui donner l'occasion d'aller chercher ce troisième but», a ajouté Jason Spezza après la rencontre.

Thomas passe à l'histoire

Dans le vestiaire voisin, Tim Thomas n'était pas trop peiné pour Alfredsson. Il faut dire que Thomas avait un objectif bien précis à atteindre: devenir le premier gardien de l'histoire de la LNH à remporter une quatrième victoire au match des Étoiles. Cette victoire, le gardien des Bruins l'a obtenue en stoppant 18 des 21 rondelles tirées sur son filet.

«J'avais demandé à Carey (Price) et Jimmy (Howard) d'obtenir la troisième période. Dans ce genre de match, c'est souvent au dernier tiers que ça se décide. Je le réalise beaucoup plus maintenant que c'est fait, mais je tenais beaucoup à cette victoire. Bien plus qu'à priver Alfredsson d'un tour du chapeau. Mais vous savez comment ça se passe dans ces matchs: on donne un but et boom! boom! boom! on s'en fait passer trois autres vite fait. C'est ce que je tenais à éviter.»

Crosby: une année perdue!

Bien qu'il n'était pas à Ottawa en fin de semaine, Sidney Crosby a fait parler de lui presque autant que s'il avait chaussé les patins avec les autres étoiles de la LNH.

Surtout qu'en lisant les nouvelles reliées à la découverte toute récente des «blessures» aux vertèbres cervicales dont il souffre, on peut conclure que Crosby aurait pris part à la rencontre si elles avaient été diagnostiquées il y a un an.

Pourquoi un an?

Parce que ce n'est certainement pas en entrant en collision avec son coéquipier Chris Kunitz ou en étant frappé par David Krejci lors de son huitième et dernier match de la saison, le 5 décembre dernier, que les vertèbres de Crosby ont cédé.

Alors quand?

Le 1er janvier 2011, à la Classique hivernale opposant les Penguins aux Capitals, à Pittsburgh, lorsque David Steckel l'a frappé? Quatre jours plus tard, lorsque le défenseur Victor Hedman l'a coincé par derrière contre la baie vitrée?

Ça semble plus réaliste.

Comment expliquer alors que les Penguins et tous les médecins auxquels ils ont fait appel pour soigner la pierre d'assise de leur équipe sur la patinoire et sur les panneaux publicitaires n'aient pas relevé ces blessures?

Si tel est le cas, ce diagnostic raté aura carrément fait perdre un an à Crosby. Car, s'il avait été traité d'une façon optimale l'an dernier, Crosby serait sans doute revenu au jeu plus vite et ne serait pas, comme il l'est encore aujourd'hui, aux prises avec les contrecoups d'une commotion et les complications qui en découlent au niveau de la nuque.

C'est inquiétant. Vraiment. Surtout que plusieurs cas récents de commotions cérébrales ont démontré que des complications aux vertèbres cervicales non décelées par les médecins étaient directement responsables des séjours prolongés de joueurs de la LNH.

En septembre dernier, La Presse présentait justement le point de vue du physiothépareute sportif Maxime Gauthier, qui a remis sur patins les hockeyeurs Simon Gagné - alors qu'il jouait à Tampa Bay - et Matthew Lombardi en diagnostiquant et en traitant des blessures aux vertèbres cervicales.

«Après trois, six, huit mois, la commotion peut être suivie par des dysfonctions cervicogéniques qui, si elles ne sont pas traitées, stagnent la réhabilitation des athlètes à 85% ou 90% et les laissent avec des troubles de vision, d'équilibre et des maux de tête. Des symptômes qui s'apparentent à ceux normalement associés à une commotion», indiquait Maxime Gauthier, qui aurait bien aimé avoir l'occasion de vérifier si Crosby souffrait des mêmes complications que Gagné et Lombardi.

Comme il semble très plausible que ce soit le cas, Crosby, son agent Pat Brisson et les Penguins devraient peut-être imiter le Lightning et les Maple Leafs et permettre à leur joueur de profiter de traitements qui ont fait leurs preuves.

Photo: Reuters

Daniel Alfredsson a quitté la Place Banque Scotia heureux et comblé en raison de l'appui inconditionnel que les partisans des Sénateurs, ses partisans, lui ont offert hier.