Le Canadien a mis la main sur un joueur intéressant en obtenant René Bourque en retour de Michael Cammalleri. Plus costaud que Cammalleri, affichant des statistiques similaires à celles du petit ailier, Bourque coûte aussi beaucoup moins cher, avec un salaire moyen de 3,3 millions en comparaison des 7 millions promis à Cammalleri les deux prochaines années. Une économie annuelle de 2,7 millions dont le Tricolore aura bien besoin pour jongler avec les contrats à distribuer l'été prochain.

Qui sait ce que deviendront Patrick Holland, le jeune attaquant obtenu avec Bourque et le choix de deuxième ronde qui les accompagne?

Tout ça est bien beau.

Mais le Canadien aurait-il pu toucher davantage?

La question vaut la peine d'être posée. Car deux organisations sises dans l'ouest des États-Unis ont confirmé que Cammalleri les intéressait grandement. Elles auraient d'ailleurs déposé des offres au Canadien si elles avaient su qu'il était sur le marché.

Et qui sait si les Ducks d'Anaheim en raison des liens étroits qui unissent Cammalleri et leur nouvel entraîneur-chef Bruce Boudreau - il l'a dirigé avec les Monarchs de Manchester, club-école des Kings de Los Angeles - n'auraient pas ajouté leur nom à la liste des équipes intéressées. Ce faisant, monsieur Gauthier et le Canadien auraient profité d'une surenchère qui leur aurait permis de maximiser cette transaction.

On ne le saura jamais. Et c'est dommage. Car, en effectuant cette transaction à la hâte, le Canadien s'est privé de cette surenchère.

S'il est acquis que les discussions préliminaires avec les Flames avaient cours depuis quelques semaines, Jay Feaster, leur DG, a confirmé qu'elles avaient repris au cours des dernières heures.

Plusieurs partisans et observateurs comparaient René Bourque à Erik Cole hier. Vrai que les deux joueurs sont de statures similaires et qu'ils sont en mesure de s'imposer le long des bandes et devant le filet. On dit toutefois que Bourque est plus paresseux que Cole.

«C'est faux», a insisté le collègue Eric Duhatschek du Globe and Mail à Calgary. «Quand il fonctionne à plein régime, Bourque est un joueur de premier plan. Gros, fort, doté d'un excellent tir, il est l'un des meilleurs patineurs du club. Peut-être le plus rapide. Mais quand il se met au neutre, on ne le voit plus. C'est pour cette raison qu'on se demande encore s'il fait partie des six premiers attaquants ou des six derniers», a ajouté Duhatschek.

Je ne sais pas pour vous, mais je croyais dur comme fer qu'il me décrivait Andrei Kostitsyn... On verra à compter de demain quel René Bourque débarquera avec le Canadien.

Subban aiguise la patience de la LNH

P.K. Subban a évité une mesure disciplinaire pour sa mise en échec à l'endroit de David Krejci en troisième période du match de jeudi à Boston. Au bureau de Brendan Shanahan, à New York, on a jugé que le coup était légal et que l'extension du bras en direction de la tête du joueur de centre des Bruins ne constituait pas un coup à la tête.

Le défenseur du Canadien ne s'en tire toutefois pas complètement indemne. Selon des informations obtenues hier, Subban a reçu, ou recevra sous peu, une mise en garde de la LNH qui n'a pas prisé le fait qu'il se soit permis de narguer les joueurs des Bruins après l'échauffourée qui a suivi sa solide mise en échec. Une échauffourée au cours de laquelle le défenseur s'est recroquevillé sur la patinoire, les bras au-dessus de la tête, pour éviter Andrew Ferrence qui s'est rué sur lui pour venger Krejci.

Dans les coulisses, on soutient que l'attitude affichée par Subban, l'un des joueurs les plus détestés par ses adversaires dans la LNH - selon un sondage publié cette semaine par Sports Illustrated -, fait jaser dans les bureaux de la Ligue.

Chez le Canadien, Randy Cunneyworth a reconnu que son défenseur devait contenir ses émotions. «Je n'aime pas le chamaillage qui a suivi la mise en échec. P.K. s'impose physiquement lors des derniers matchs. Il a asséné une solide mise en échec hier et une autre aux dépens de Barrett Jackman (Blues de St.Louis) mardi. Il représente une menace sur le plan physique et nous savons tous ce qu'il est capable d'accomplir offensivement. Il doit seulement apprendre à choisir ses actions. C'est une question d'expérience», a indiqué l'entraîneur-chef du Tricolore.

S'il ne fait pas de doute que Subban peut distribuer de solides mises en échec, sa manie de narguer les adversaires pourrait avoir des conséquences au sein de son propre vestiaire. Car, s'il allume souvent les feux, Subban n'est pas en mesure de les éteindre. Ce n'est surtout pas son mandat. Mais ses coéquipiers obligés de le défendre et/ou victimes des contrecoups de l'attitude de Subban pourraient cesser de l'appuyer. D'où l'importance aux yeux de Randy Cunneyworth de faire comprendre à Subban l'importance de contenir les débordements inutiles comme celui survenu à Boston jeudi.

Imaginez Gauthier derrière le banc...

Retenu à Montréal pour des raisons personnelles, Randy Cunneyworth a rejoint son équipe quelques heures seulement avant l'affrontement contre les Bruins. Que serait-il arrivé si l'entraîneur-chef n'avait pu arriver à temps au Garden? Randy Ladouceur aurait sans doute pris la relève. Mais je ne peux m'empêcher d'imaginer Pierre Gauthier debout derrière le banc des joueurs pour entendre: «Prochain-next, le trio de monsieur Plekanec, en attente, le trio de monsieur Desharnais», sans oublier un succulent: «Voulez-vous bien me dire à quoi vous pensiez sur ce jeu, monsieur Emelin...»

Le Canadien reçoit les Sénateurs ce soir et les Rangers de New York demain. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais s'il encaisse deux revers ce week-end, il faudra peut-être l'enterrer dès lundi...