Décalage horaire aidant, le duel Canadien-Canucks cadrait parfaitement dans les 5 à 7 animés d'un jeudi à Vancouver.La bière, les ailes de poulet et les bouchées de sushi plus populaires que les ailes sur la côte du Pacifique sont passées de travers lorsque Roberto Luongo s'est retrouvé cul par-dessus tête sur le premier but du Canadien. Le gardien de Saint-Léonard a eu beau imputer sa chute à Tomas Plekanec qui livrait une belle bataille devant le filet, les reprises ont confirmé que Luongo n'a jamais été touché.

Je ne suis pas certain, mais j'ai cru entendre des «Chou» et non des «Lou» trancher dans l'ovation que les partisans du Tricolore ont accordée à Frédéric St-Denis pour souligner de belle et bonne façon son tout premier but dans la LNH. Lorsque Luongo, visiblement en déséquilibre devant son but, presque mal à l'aise, assurément en carence de confiance, s'est bêtement agenouillé pour accorder un but à Raphael Diaz sur un tir anodin de la pointe en fin de premier tiers, la réaction venue de l'Ouest a chassé tous les doutes. C'étaient bien des «Chou» et non des «Lou» qui se sont rendus au Centre Bell.

Les détracteurs de Luongo, et Dieu sait qu'ils se multiplient comme un virus cette année à Vancouver, ont profité de l'entracte pour implorer Alain Vigneault de garder le gardien de 64 millionsau banc au profit de son adjoint Cory Schneider.

Quand Luongo a gaspillé la confiance que lui a témoignée Alain Vigneault en faisant cadeau d'un but sur un autre tir anodin le neuvième seulement du Canadien , Schneider n'était plus l'adjoint aux yeux des fans des Canucks, mais bien le numéro un. Remarquez qu'il l'est déjà pas mal... Les déboires de Luongo sont au centre d'une histoire sur deux publiées dans les journaux de Vancouver. Les partisans qui adulaient Luongo encore hier et se disent maintenant hantés par les 10 années qui restent à son contrat.

Pendant qu'on le lapidait de critiques à Vancouver, Luongo a réalisé un, deux, trois arrêts pour le mettre en confiance. Ses coéquipiers ont répondu en marquant un, deux et trois buts pour porter le match en prolongation.

Et lorsque Luongo a levé les bras au ciel pour souligner son troisième arrêt consécutif et du coup, sa victoire aux dépens de joueurs du Canadien et de partisans du Tricolore plus médusés encore, les «Chou», c'est du Centre Bell qu'ils sont sortis et non de Vancouver. Luongo n'a pas encore gagné la guerre qui l'oppose à ses détracteurs. Mais avec une troisième victoire de suite, il vient de gagner au moins une bataille. Quant au Canadien...