Ça sentait la Coupe et le pop-corn au Centre Bell, hier. Rien de plus normal, car la Coupe Stanley partageait la vedette avec les joueurs du Tricolore dans le cadre de la grande journée FestiFan à l'intérieur du domicile du Canadien.

Quant à l'odeur de pop-corn, il fallait voir les centaines d'enfants plonger à deux mains dans les sacs tenus par autant de papas et de mamans pour comprendre que le Centre Bell était pris d'assaut par une autre catégorie de partisans. Des partisans beaucoup plus jeunes que les soirs de match. Des partisans de plusieurs origines ethniques qu'on ne voit pas les soirs de match. Ou beaucoup moins.

Il faut dire que le Centre Bell était plus facilement accessible hier. Ce n'était pas gratuit. Loin de là. Il fallait dépenser entre 20$ pour un billet d'admission générale et 250$ pour le traitement VIP donnant un accès privilégié aux joueurs du Tricolore et à la précieuse Coupe Stanley.

Mais en deux heures passées autour du Centre Bell, je n'ai entendu aucune doléance sur l'argent réclamé aux quelque 4500 partisans, argent destiné à la Fondation des Canadiens pour l'enfance et au Manoir Ronald McDonald. Et j'avais les oreilles grandes ouvertes.

Au lieu d'entendre des plaintes, ce sont des «C'est P.K.», «Regarde: c'est nous à l'écran géant», «Je veux une photo avec Youppi!» que j'ai entendus. Youppi et l'annonceur maison Michel Lacroix étaient les «vedettes» les plus courues sur la patinoire (admission générale) puisque les joueurs étaient juchés sur les étages des loges ou dans les couloirs pour y jouer avec des partisans ayant payé de petits extras...

Belle ironie, plusieurs mamans étaient assises côte à côte sur le banc du Canadien où elles donnaient le boire à des bébés trop petits pour savoir que ce banc est habituellement occupé par d'autres bébés. De grands bébés, gâtés pourris en plus, mais des bébés quand même...

Après des escales successives à Ottawa et New York, après le revers de samedi contre les Rangers et les arbitres Dean Morton et Tim Peel qui n'avaient d'yeux que pour eux au Madison Square Garden, les joueurs du Canadien ne semblaient pas le moindrement froissés par ce dimanche de congé passé au Centre Bell.

Il faut dire qu'ils n'avaient rien à craindre. Les jeunes partisans venus les voir, leur parler, les toucher n'avaient pas la moindre intention de les critiquer. Et avec quatre victoires à leurs cinq derniers matchs, le Canadien s'est libéré des critiques qui l'étranglaient lorsqu'il n'affichait qu'une victoire après huit rencontres.

Gros lundi pour Pacioretty

Après une soirée productive samedi à New York - un but et sept tirs -, Max Pacioretty frappera un grand coup cet après-midi.

Sorti indemne de l'assaut de Zdeno Chara qui aurait pu mettre un terme à sa carrière, le confiner à un fauteuil roulant ou pis encore en l'envoyant tête première dans la cloison séparant les deux bancs, le 8 mars dernier, au Centre Bell, Pacioretty passera à l'attaque. Non! Il ne mettra pas de pression sur la justice pour que des accusations soient déposées contre son agresseur. Pacioretty fera quelque chose de beaucoup plus constructif. Il associera son nom à une campagne de sollicitation afin de doter l'Hôpital général de Montréal d'un équipement de pointe dans l'analyse des commotions cérébrales. Il imitera l'ancien capitaine du Canadien Saku Koivu qui, après avoir vaincu le cancer qui l'a attaqué en 2001, a amassé des millions pour doter l'Hôpital général de Montréal d'un appareil de tomographie. Cet équipement (PET-Scan) à la fine pointe de la technologie permet de détecter les tumeurs cancéreuses à l'intérieur du corps beaucoup plus rapidement et avec beaucoup plus de précision que les appareils d'imagerie par résonance magnétique.

Poignet solide

Pour revenir au hockey, les sept tirs obtenus par Pacioretty lors du match de samedi ont atténué les craintes d'une blessure au poignet plus sérieuse que le Canadien ne le laissait entendre.

Avant la rencontre de samedi, Pacioretty dominait le Canadien avec 42 tirs. Il s'était toutefois contenté d'un petit tir dans chacune des trois rencontres qui ont suivi sa blessure subie en fin de rencontre lors de la visite des Panthers de la Floride au Centre Bell, le 24 octobre.

Tout un contraste avec les 39 obtenus au fil des 9 premières rencontres. Un contraste que Pacioretty a effacé avec ses sept tirs et le but, son cinquième de la saison, qu'il a marqué en début de deuxième période pour amorcer une remontée du Tricolore. Une remontée que le Canadien n'a pas couronnée de points au classement, mais une remontée qui lui a permis d'éviter l'affront d'une raclée aux mains des Rangers.

Mauvaise soirée ou grand complot?

Un mot pour finir avec ce duel Canadien-Rangers: sur tous les fronts et toutes les tribunes, plusieurs partisans, commentateurs et journalistes ont critiqué le travail des arbitres samedi soir.

Dean Morton et Tim Peel ont été aussi intransigeants à l'endroit du Canadien que souples à l'égard des Rangers. C'était assez évident. De là à concevoir des théories de complot et de prétendre que la LNH réclame, et obtient, un traitement de faveur à l'endroit des Rangers, il y a un fossé tellement large et profond qu'il faudrait se garder de tenter de le traverser. Au risque de s'y engouffrer...

Photo: Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Erik Cole signe un autographe à un partisan visiblement heureux de rencontrer le nouvel attaquant du Canadien, dans le cadre du FestiFan.