Quand les portes des vestiaires s'ouvrent devant les journalistes les matins de match, ils sont très souvent, trop souvent en fait, accueillis par la directive de ne pas parler au gardien partant. Des fois qu'on le sortirait de sa bulle...

À Toronto c'est différent. Complètement ! C'est au jeune gardien James Reimer que le directeur des communications a dû donner un ordre hier matin: «Après ta prochaine réponse, tu files à la douche», a lancé Pat Park. Reimer a répondu avec un large sourire.

«Si je n'interviens pas, il va passer l'après-midi avec vous.» De toute évidence, ça ne l'aurait pas dérangé. Car, après avoir multiplié les entrevues, expliqué pourquoi il a perdu 10 kilos au cours de l'été, pourquoi il a attendu jusqu'à 12 ans avant de joindre sa première équipe de hockey, et à quel point il est prêt à aider les Leafs à sortir de leur médiocrité, Reimer était au sommet de sa forme en début de match.

Une chance pour les Leafs. Car sans ses arrêts, ses poteaux qui l'ont aidé et un manque évident d'opportunisme du Canadien, Montréal aurait pu mettre le match hors de portée dès la première période. Ce n'est pas arrivé. De fait, c'est tout le contraire qui est arrivé, alors que les Leafs ont remercié leur gardien en marquant deux fois. C'était bien assez pour gagner.

Les Leafs se sont améliorés. Ils ont une bonne défensive, des gars explosifs en attaque. Ils avaient besoin d'un bon gardien. Ils l'ont trouvé. Reimer l'a prouvé avec ses 20 victoires en 37 matchs l'hiver dernier. Avec ses 32 arrêts réalisés aux dépens du CH pour signer son deuxième jeu blanc en carrière, il a clairement démontré avoir l'intention de poursuivre sur cette lancée.

À l'autre bout, Carey Price a effectué tout plein de gros arrêts lui aussi. Il aurait bien mérité un petit but en guise de remerciement. Il l'attend encore. Ça viendra peut-être dimanche à Winnipeg. Peut-être...

Quel flair!

Dans la catégorie des prédictions à oublier, ma sélection de Joe Colborne à titre de recrue de l'année dans la LNH viendra en tête de liste. Obtenu des Bruins en retour de Tomas Kaberle à la date limite des transactions l'hiver dernier, Colborne, un choix de première en 2008 (16e sélection), a été victime de la première vague de coupures au camp des Leafs. Méchante prédiction! Je tenterai de faire mieux l'an prochain. Promis.