Pour la première fois en cinq ans, Vincent Lecavalier termine un camp d'entraînement sans être miné par une blessure ici, par une douleur là.

Des traitements de pointe donnés par son physiothérapeute personnel Maxime Gauthier l'ont débarrassé de tous les petits bobos qui l'ont ralenti au cours des dernières saisons. Le respect à la lettre d'un entraînement adapté au fait que le grand adolescent repêché au tout premier rang de la LNH en 1998 est maintenant âgé de 31 ans permet à Lecavalier de rivaliser avec tous ses coéquipiers, et adversaires, en matière de forme physique.

En santé et en grande forme, Lecavalier entend donc faire mentir ceux qui prétendent qu'après 12 ans à Tampa et une conquête de la Coupe Stanley, il est maintenant sur la pente descendante.

«Dans le hockey d'aujourd'hui, 31 ans, ce n'est pas vieux. Je ne me suis jamais aussi bien senti. Je n'ai jamais été en aussi bonne forme. Non seulement je ne considère pas être sur la pente descendante, mais je ne crois pas avoir encore atteint mon plein potentiel», a lancé Vincent Lecavalier, croisé à l'aréna de Saint-Jovite où le Lightning fait escale cette semaine.

«Je suis en santé physiquement. Plus encore, je le suis aussi mentalement. Je n'ai plus à me soucier des conséquences des blessures que j'ai subies en séries depuis quelques années. Je ne pense plus à ce qui va m'arriver si j'encaisse un mauvais coup ou si je fais un faux mouvement. Je n'ai qu'à penser à jouer au hockey. C'est un gros changement», d'ajouter le grand joueur de centre.

Lecavalier pourra appuyer ses prétentions d'une solide performance dès ce soir au Centre Bell. Il pourra récidiver devant les amateurs de hockey de Québec lorsque le Canadien et le Lightning termineront leur calendrier préparatoire samedi, au Colisée.

Soutenu et poussé par Boucher

Fort des 52 buts qui lui ont permis de soulever le trophée Maurice Richard et d'une récolte de 108 points, Lecavalier s'est battu avec Sidney Crosby et Joe Thornton dans la course au titre de meilleur joueur de la LNH en 2006-2007. Ses 40 buts et 92 points la saison suivante l'ont maintenu au sein de l'élite.

Mais voilà: trois années au cours desquelles il n'a pu atteindre le plateau des 30 buts et une récolte de 54 points l'an dernier ont poussé Lecavalier dans l'ombre du jeune Steven Stamkos et de l'infatigable Martin St-Louis.

Parce que St-Louis et Stamkos livrent un duel aux jumeaux Sedin, des Canucks de Vancouver, pour le titre de meilleur duo d'attaquants de la LNH, il serait facile de conclure que Lecavalier, malgré son retour en santé et en forme, est maintenant condamné à les seconder.

Erreur!

Entraîneur-chef du Lightning, Guy Boucher a d'ailleurs froncé les sourcils en hochant la tête lorsqu'on lui a demandé si Vincent Lecavalier était maintenant un acteur de soutien.

«Si tu pouvais entrer dans notre vestiaire avant un match, tu verrais que le nom de Vincent est en haut du tableau. Il est notre capitaine. Il est notre leader. Pour moi, c'est sacré. Et ce n'est pas seulement un symbole. Vincent est à sa place en haut du tableau», a répliqué Boucher.

On veut bien. Mais dans les faits, Stamkos et St-Louis ne sont-ils pas les fers de lance du Lightning?

«St-Louis et Stamkos ont excellé pour nous. Vincent a été très fort en séries. Maintenant en forme et en santé, Vincent excellera. Il va démontrer qu'il peut reprendre sa place en haut du peloton. Qu'il n'a pas encore atteint son apogée. Et je peux t'assurer qu'il aura toute la glace nécessaire pour exceller», a répliqué Boucher.

Aucun souci, aucun tracas

Si Boucher a vivement défendu son capitaine, Lecavalier n'a pas bronché devant les questions liées à son statut. Signes de confiance et de grande maturité.

«Ça fait longtemps que je ne me tracasse plus avec ce genre de considérations. Martin et Steven sont incroyables à voir aller. Ce serait fou de les séparer. Je serai associé à Teddy Purcell. Avec le joueur qui complétera notre trio, je peux t'assurer qu'on prendra les moyens pour aider l'équipe. Le reste ne compte pas», a plaidé Lecavalier.

En santé, en grande forme, confiant en ses moyens et en ses coéquipiers, Vincent Lecavalier amorce donc sa 13e saison dans la LNH heureux, sans tracas ni souci.

En fait, non! D'ici quelques semaines, sa fille Victoria qui n'a pas encore 2 ans aura un petit frère. La quête d'un prénom, les couches à changer, les biberons et les nuits entrecoupées de visites dans la chambre du nouveau-né compliqueront alors un peu la vie du capitaine du Lightning. «Tout ce qui compte, c'est qu'il soit en santé. Si en plus le bébé est aussi facile que notre fille l'a été, tout le reste sera juste agréable.»

À commencer par jouer au hockey...

Comme l'a expliqué Mathias Brunet dans ses conseils aux «poolers» dans notre numéro de mardi, il est parfois judicieux de sélectionner un joueur qui a une saison ordinaire à faire oublier. Ceux qui ont misé sur le grand numéro 4 pourront peut-être en témoigner.

Photo: PC

Vincent Lecavalier amorce sa 13e saison dans la LNH heureux et sans souci.