Les climatologues ont péché par arrogance. Trop longtemps, ils ont professé leur théorie du haut de leur tour d'ivoire, imposant leur vérité comme parole d'évangile.

Les climatologues ont péché par arrogance. Trop longtemps, ils ont professé leur théorie du haut de leur tour d'ivoire, imposant leur vérité comme parole d'évangile.

Puis le «climategate» est survenu, suivi des révélations sur les erreurs du GIEC. Les chercheurs ont beau avoir tenté de balayer les critiques en les qualifiant de « science vaudou », ils se sont bien vite rendus compte qu'ils devaient, cette fois, faire face à la musique.

La preuve en est ce féroce débat qui oppose la communauté scientifique à l'ancien ministre français Claude Allègre. En publiant L'imposture climatique, son plus récent brûlot déjà au sommet des ventes, ce dernier a obligé les chercheurs à descendre dans la rue pour rectifier les faits.

Il était temps! Les climatologues ont trop longtemps pensé qu'ils étaient dispensés de débattre. Il faut donc applaudir cette lettre envoyée à l'Élysée, signée par plus de 600 chercheurs qui exigent un appui du gouvernement et la tenue d'un «débat scientifique serein et approfondi».

S'il est curieux de demander le soutien de l'État, il est en revanche plus qu'opportun d'accepter de participer à la discussion collective déclenchée par le «climategate».

Comme leurs confrères québécois dans le dossier de l'amiante, les scientifiques n'ont d'autre choix que de décortiquer publiquement les propos tenus par ceux qui remettent leurs conclusions en question.

Le livre d'Allègre, membre de l'Académie des sciences, a ainsi eu droit ces derniers jours à une nécessaire révision par les pairs. Qu'il a lamentablement échoué d'ailleurs.

Ouvrage d'entretien entre un journaliste et un scientifique, L'imposture climatique a le mérite de critiquer la prédiction climatique à long terme, mais dans l'ensemble, il sombre dans les approximations et les contradictions, quand ce n'est pas carrément dans la fraude intellectuelle.

Malgré une formation en géochimie, Claude Allègre mélange météo et climat, contredisant le réchauffement par quelques hivers froids. Il reconnaît que les glaciers fondent, mais il « croit » que cela n'a rien à voir avec la température de la Terre. Il est persuadé que le climat change, mais il estime que le GIEC a tout faux lorsqu'il soutient qu'il y a réchauffement.

Mais plus troublants encore sont les démentis formulés par plusieurs chercheurs qu'Allègre cite pour appuyer son propos. Cela a d'ailleurs obligé ce dernier à avouer qu'il avait «redessiné» toutes les courbes illustrant le livre.

«Il y a donc des inexactitudes ou même des exagérations par rapport aux originaux. C'est un choix éditorial», a-t-il simplement plaidé. Une réponse aussi édifiante que celle qu'il a servie à la lettre des scientifiques: «nulle et stupide».

Il est sain de remettre en question des conclusions qui font consensus, mais faut-il être en mesure d'étayer ses dires. En acceptant de participer à un débat collectif, on le voit bien, les chercheurs ont inversé le fardeau de la preuve.