Les voitures hybrides ont obligé l'industrie automobile à amorcer un virage ces dernières années. Encore timide, celui-ci est néanmoins significatif en ce qu'il oblige les constructeurs à innover comme rarement ils l'ont fait dans le passé.

Poussés dans le dos par des histoires à succès comme la Prius, mais surtout par des normes d'émissions polluantes de plus en plus sévères, dont celles du Québec, les fabricants n'ont en effet d'autres choix que de développer toujours plus la technologie, afin d'améliorer le couplage entre les moteurs thermique et électrique.

Il s'agit d'une excellente nouvelle pour les automobilistes. D'abord parce que ces nouveaux modèles leurs permettent à la fois de réduire leur consommation d'essence et leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi parce qu'ils influent directement sur leurs habitudes de conduite.

On a beaucoup vanté les moteurs électriques ces dernières années, mais on a moins parlé des ordinateurs de bord hyper sophistiqués dont sont équipés la plupart des hybrides. Or ces gadgets méritent plus d'attention, car ils ont l'immense mérite d'avoir un impact direct non seulement sur la consommation de l'automobile, mais aussi sur la façon de conduire cette dernière.

Ne l'oublions pas: la quantité de polluants émis dépend du moteur, mais aussi de celui qui commande le moteur.

Il faut essayer une Prius pour comprendre comment on devient vite obsédé par ces graphiques montrant en temps réel la consommation du véhicule et le fonctionnement des moteurs, tantôt thermique, tantôt électrique. On ajuste aussitôt nos habitudes de conduite afin de solliciter le moins possible le moteur polluant.

Cela est encore plus vrai avec la toute récente Fusion hybride, que nous avons testé tout au long de la semaine. À côté de l'indicateur de vitesse, Ford a ajouté... une vigne. Plus le conducteur a le pied léger, moins il pollue, plus la vigne se développe: des tiges et des feuilles apparaissent, de plus en plus nombreuses et vertes. Le conducteur reçoit une récompense visuelle et immédiate pour ses efforts, à la manière d'une animation de jeu vidéo.

«Nos tests ont montré que de nombreux conducteurs comprenaient mal l'impact de leur conduite sur leur consommation, explique en entrevue depuis Detroit Nancy Gioia, directrice de «l'électrification globale» chez Ford. Certains croient par exemple qu'il est mieux de freiner brusquement, alors que c'est le contraire.»

D'où l'idée d'un «coaching technologique». En roulant avec la Fusion, vous voyez instantanément l'effet de votre conduite: un brusque coup sur l'accélérateur fait disparaître une feuille, une accélération douce permet de les voir se multiplier; la mise en marche du climatiseur dégarnie la vigne, un freinage en douceur la regarni.

«Nous évaluons qu'avec la vigne, le conducteur le plus réfractaire aux changements réduit en moyenne sa consommation d'essence de 3%, tandis que celui qui est plus réceptif la diminue de 15%, ce qui s'ajoute évidemment aux réductions habituelles d'une voiture hybride», précise Nancy Gioia.

Ce qui signifie que l'ajout d'une technologie similaire sur des voitures conventionnelles aurait aussi un impact sur la conduite. Dans ce cas, pourquoi ne pas ajouter ce gadget à tous les modèles? «Pour vous dire franchement, confie Mme Gioia, c'est précisément ce que nous sommes en train de regarder.»

Que les autres constructeurs se le tiennent pour dit.

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Photo fournie par Ford.

Le tableau de bord de la Fusion hybride inclut à sa droite une... vigne!

En attente du Bixi...

Les amateurs du Bixi payeront cette année le même tarif que l'an dernier, pour un réseau d'une même ampleur. Stationnement de Montréal, qui gère le service, a en effet décidé de ne pas toucher à la grille tarifaire en 2010, pas plus qu'au nombre de stations (400) qui seront déployées «au plus tard le 1er mai». Pourtant, l'an dernier, les autorités avaient fait miroiter la possibilité d'une augmentation de l'offre et d'une baisse des tarifs si le Bixi était vendu à l'étranger. À ce jour, Boston, Minneapolis, Londres et Melbourne ont opté pour le Bixi. Mais on précise que les revenus ne sont qu'anticipés pour l'instant, puisque les réseaux ne sont pas encore implantés dans ces villes.

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De l'eau gaspillée

Un Canadien sur cinq a l'habitude d'arroser son entrée de garage pour la faire reluire, selon la troisième étude annuelle sur l'eau commanditée par RBC et Unilever. Selon ce sondage, les Canadiens se disent soucieux d'économiser l'eau, mais ils «admettent se livrer sciemment à des activités qui entraînent son gaspillage». Même qu'ils gaspilleraient plus que l'an dernier, se désole Bob Sandford, président de l'Initiative canadienne de partenariat en lien avec la Décennie internationale de l'eau de l'ONU. «Il y a clairement, croit-il, un fossé entre l'attitude des Canadiens en matière d'économie de l'eau et ce qu'ils font en réalité.»

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PHOTO: IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Bac vert

Question: Pour contrer le suremballage, pourquoi Québec n'a pas simplement imposé une taxe aux entreprises qui suremballent?

Réponse: Le projet de loi  déposé mercredi prévoit  le transfert, des villes aux entreprises, des coûts de collecte, de transport et de tri des matières recyclables en 2015. Il s'agit en quelque sorte d'une taxe déguisée, car les compagnies qui mettent en marché des contenants et des emballages devront se répartir la facture entre elles: celles qui produiront plus de déchets, payeront plus, même chose pour celles qui opteront pour des matières non recyclables. Actuellement, les villes payent la moitié du coût du recyclage.

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Photo: Alain Roberge, La Presse

Les entreprises qui produisent des contenants et des emballages devront payer 100% des coûts de recyclage de leurs produits à compter de 2015.