Il y aura bientôt un mois que Montréal a été pris d'assaut par les Bixi, ces vélos en libre-service dont la popularité ne se dément pas avec plus de 3000 déplacements quotidiens. Une telle croissance, évidemment, ne peut se faire qu'au prix de quelques pépins, nous rappellent quotidiennement les courriels de lecteurs. Rien de majeur, remarquez... Mais ces désagréments, les cyclistes ponctuels s'en passeraient bien.

Voici 10 idées pour améliorer ce tout nouveau moyen de transport dont les Montréalais sont déjà amoureux.

1- Affichage. Une Torontoise a profité du réseau Bixi à la mi-mai, repartant chez elle avec le sourire... jusqu'à ce qu'elle consulte son relevé de carte de crédit. Plus de 63$ pour quelques heures de vélo en une seule journée.

Apposer un autocollant clair et simple sur chaque borne. Simplifier les consignes sur écran, qui s'étirent sur 50 pages!

2- Confirmation. Un habitué s'est fait refuser l'accès aux Bixi, car on l'accusait de ne pas avoir rapporté son vélo la veille. Il avait pourtant vu la lumière verte s'allumer, unique preuve de son geste. Stationnement de Montréal ne le croyait pas, jusqu'à ce qu'il retourne à la station où son Bixi de la veille était sagement barré.

Imprimer systématiquement un reçu de confirmation lors du retour d'un vélo.

3- Entretien. Au moins sept personnes nous ont raconté avoir attendu en vain le reçu indiquant le numéro de réservation, qui sert à libérer le Bixi. Pénurie de papier.

Embaucher plus d'employés d'entretien, afin d'alimenter régulièrement les bornes.

4- Fiabilité. Vous êtes en retard à votre rendez-vous. Vous pédalez plus vite. Une fois à destination, vous cherchez une station... qui refuse le retour du vélo. Vous avez beau forcer, le Bixi ne se barre tout simplement pas. Que ce soit la cassette, la station ou le système électronique, les défectuosités surviennent souvent, trop souvent même.

Corriger les nombreux défauts électroniques des stations avant que les usagers ne se rebiffent.

5- Ajustement. L'auteur de ces lignes a déjà dû visiter quatre stations Bixi avec sa clé d'abonné avant de pouvoir libérer un vélo. Chez Stationnement de Montréal, on explique qu'à chaque fois qu'une personne appuie, volontairement ou pas, sur le bouton «réparation» (petite clé à molette), le Bixi se barre jusqu'à ce qu'un réparateur se pointe.

Enlever cette fonction et la remplacer par un numéro de téléphone.

6- Tarifs. Les usagers réguliers du réseau de transports en commun de Montréal peuvent bénéficier d'un rabais sur leur abonnement à Bixi. Or il faut acheter 12 cartes mensuelles pour bénéficier d'un rabais de... 38$. Vous partez un mois en vacances? Oubliez votre ristourne.

Revoir les rabais accordés afin qu'ils soient plus intéressants, plus accessibles et qu'ils soient disponibles aux acheteurs de la TRAM (train-bus-métro).7- Multimédia. L'entreprise Sparko a créé une application iPhone permettant de connaître en temps réel le lieu des stations et le nombre de vélos s'y trouvant. Stationnement de Montréal, qui n'a toujours pas de système similaire, n'a pas félicité la compagnie. Elle l'a mise en demeure.

Offrir un tel service en ligne, main dans la main avec Sparko.

8- Déplacements. Un usager du site internet Twitter a raconté avoir dû visiter neuf stations avec son Bixi avant d'en trouver une qui n'était pas pleine. Neuf.

Revoir dès maintenant l'emplacement et la taille des stations, afin d'optimiser le réseau et de diminuer les frustrations potentielles.

9- Stations. Devant La Presse, la station Bixi rogne d'environ deux mètres une place de stationnement. La nature ayant horreur du vide, les automobilistes s'acharnent néanmoins, quotidiennement, à entrer leur grosse auto dans cet espace tronqué. Un d'eux a même reculé sur un Bixi la semaine dernière.

Mieux protéger les stations Bixi avec des pots de fleurs en béton, comme à Paris.

10- Implantation. Finir d'installer les 300 stations du réseau une fois pour toutes. Combien d'usagers ont consulté la carte papier du réseau, pour s'apercevoir une fois à destination que la station n'était pas encore implantée.

Achever rapidement l'installation des dernières stations et mettre en service les 3000 vélos.

Photo André Pichette, La Presse