Le «trolley» Beaubien. Jean-Réal Lamarche s'en souvient comme si c'était hier. L'absence d'émanations polluantes, le bruit réduit à sa plus simple expression... mais surtout les jurons du chauffeur, en hiver, qui devait descendre de son véhicule pour raccrocher les perches aux fils suspendus.

«Les politiciens n'ont-ils pas de mémoire, se désole-t-il. Nos vieux "trolleys" roulent encore à Cuba, mais nous, on n'est pas à Cuba!»La stupéfaction de ce Montréalais fait certainement écho à celle de nombreux autres lecteurs, qui ont eu l'impression «d'avancer par en arrière» en apprenant que Laval envisage d'implanter le trolleybus sur son territoire.

Pourtant, quand on constate l'intérêt croissant des villes du monde pour ce moyen de transport écologique, la surprise n'est pas autant liée à l'annonce de Laval, qu'au temps nécessaire pour qu'un élu québécois s'y intéresse enfin.

Les trolleybus d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec ceux qui ont roulé à Montréal de 1937 à 1966. Ils sont équipés de batteries (San Francisco, Vancouver, Beijing) ou d'un moteur hybride électricité-diesel (Athènes, Boston, Philadelphie), ce qui leur permet une plus grande autonomie... tout en évitant au chauffeur d'avoir à affronter le froid hivernal.

Les lignes de contact aériennes ont aussi gagné en discrétion. Elles peuvent même disparaître complètement dans les secteurs plus délicats. À Rome par exemple, où le trolleybus a été réintroduit en 2005, le coeur de la ville est exempt de fil. Les autobus se promènent les perches baissées.

Ajoutons à cela tous les avantages que confère le trolleybus, comme l'absence de bruit et de pollution, une durée de vie plus longue que celle des autobus, une grande rapidité d'implantation ainsi que de faibles coûts d'exploitation.

Au Québec, tout cela est d'autant plus intéressant que ces véhicules seront alimentés par l'hydroélectricité, une énergie propre et renouvelable, comme à Seattle et à San Francisco. L'argent déboursé pour l'exploitation des trolleybus demeurera par conséquent au Québec, plutôt que d'être envoyé en Norvège et au Venezuela d'où provient notre pétrole.

Pourquoi, dans ce cas, avoir tant tardé à s'intéresser au trolley? Certains reprocheront aux villes leur immobilisme. D'autres leur aversion (justifiée) pour les fils aériens. Allons-y plutôt avec le manque de volonté de l'organisation la plus susceptible d'en profiter, Hydro-Québec.

Il est tout de même étonnant qu'une société aussi puissante, dotée d'un si grand capital de sympathie, forte des meilleurs ingénieurs de la province se soient cantonnées aussi longtemps dans le béton.

On a qu'à lorgner du côté de la France pour voir que d'autres modèles sont possibles. Électricité de France (EDF), avec sa division transports et véhicules électriques, est omniprésente dans le paysage urbain de l'Hexagone.

L'organisation soumissionne sur à peu près tout ce qui bouge, en plus d'apporter son soutien aux villes pour les inciter à recourir davantage à l'électricité : tramway, bus électriques, trolleybus, navettes électriques, etc.

La bonne nouvelle, c'est que selon nos sources, Hydro-Québec aurait l'intention de créer, elle aussi, une unité de transport électrique. L'implication à Laval serait un pas en ce sens, en attendant le dévoilement du plan stratégique de la société.

Voilà un virage qui permettrait certainement au Québec d'avancer par en avant...

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329 litres

C'est la quantité d'eau que consomment quotidiennement les Canadiens, selon un sondage Ipsos Reid (commandé par RBC et Unilever). Ils se classent au deuxième rang des pays industrialisés à ce chapitre, après les Américains. Fait intéressant, les Canadiens évaluent que leur consommation quotidienne ne dépasse par 66 litres d'eau...

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Courrier du bac

Q : Les beaux jours revenus, je souhaite me mettre au compost. Quel contenant utiliser dans la cuisine?

R : LA question. Combien ont abandonné le compostage domestique, faute d'un contenant pratique et hermétique? Un collègue présentait une solution à ce problème dans nos pages, samedi dernier. Il s'agit de Mr.Eco, petite poubelle étanche qui peut se démonter et entrer dans le lave-vaisselle (40 $). Intéressant, mais il y a plus simple: un pichet à jus en plastique doté d'un bon couvercle fera le travail. Il est certes petit, mais il se transporte facilement, se dépose sur le comptoir et se vide avec aisance dans le composteur.