Face aux Bruins, hier, il a hérité de la première étoile du match et c'était pleinement mérité.

Jacques Martin a dit du jeune David Desharnais, cinq pieds et sept pouces, originaire de Laurier-Station, en banlieue de Québec, qu'il avait été le meilleur des siens.

Jamais repêché, il ne doit qu'à Guy Carbonnneau, propriétaire des Saguenéens de Chicoutimi où évoluait Desharnais, d'avoir été invité au camp du Canadien.

«Qu'il n'ait jamais été repêché par le Canadien est une honte, a dit Jacques Demers sur les ondes de RDS, hier. Il est clair que dans le cas Desharnais les dépisteurs du Canadien n'ont pas fait leur travail.»

Encore une fois, aurait pu ajouter Demers.

Dans les deux matches auxquels il a participé, Desharnais a été parmi les meilleurs du Canadien, sinon le meilleur. Rapide, créatif, impliqué, s'il est vrai que les postes se gagnent au camp d'entraînement, Desharnais devrait commencer la saison à Montréal.

On dit de lui qu'il est la copie conforme de Martin St.-Louis. Même parcours, même gabarit, même force d'accélération et même bagout.

Tout à fait d'accord.

Maintenant, Desharnais commencera-t-il la saison à Montréal?

Je ne crois pas.

Pourquoi?

Parce que c'est comme ça.

Disons que Maxime Sauvé, un ancien des Remparts, l'émule de Desharnais chez les Bruins, a plus de chance de percer l'alignement des Bruins que Desharnais en a de demeurer à Montréal. Les Bruins, de tout temps, ont toujours été moins frileux que le Canadien.

Les décideurs de la Ligue nationale vous savez ont aussi leurs gros défauts. Des erreurs, ils en commettent et des grosses à part ça. Le cas de Martin St.-Louis, le meilleur marqueur de la ligue il y a quelques années, en est un bel exemple. Avant que le Litghning ne lui donne sa chance, Martin St. Louis, jamais repêché lui non plus, avait offert gratuitement ses services au Canadien mais Réjean Houle avait refusé. Trop petit. Celui de Francis Bouillon, boudé par toutes les équipes de la Ligue avant que le Canadien ne décide il y a quelques années de le rapatrier, est un autre beau cas d'incompétence crasse. Et on ne parle pas d'un Robidas que le Canadien a laissé filer...

Or donc?

Or donc, faudra se croiser les doigts et attendre.

Jacques Martin, hier, a dit que Desharnais aura peut-être ce soir une autre chance de se faire valoir face aux Penguins. J'espère que les dirigeants du Canadien sauront écarquiller les yeux. S'il continue sur sa lancée, Desharnais devrait en toute justice mériter le droit de commencer la saison, ici.

Mais rien n'est moins sûr.

Les dirigeants du Canadien ont parfois des raisons que la raison des partisans ne connaît pas.

Ils sont conservateurs. Peu enclins à porter le grand coup. Bref, ils n'aiment pas qu'un aussi petit joueur, un invité par surcroît, vienne chambouler tout leur plan.

Laraque: une sage décision

On se fout vraiment de savoir s'il souffre d'une blessure «au bas du corps» ou pas, il ne fallait pas que notre bon vieux Georges, vendredi et samedi, serve de faire-valoir aux goons des Sénateurs.

Quand on campe le rôle d'un policier chevronné au sein d'une équipe, en matches hors-concours on ne donne pas de aux jeunes taureaux. On attend que la saison commence. Bonne décision.

Quant à Eric Neislon, il a livré tout un message. Vendredi, il a clairement indiqué au Canadien qu'il était prêt à prendre la place de Laraque si jamais ce dernier se blessait. Ce qui ne devrait pas tarder à se produire puisque si Laraque est fort comme un boeuf, il est fragile comme une oie. Neilson, vendredi, a laissé tomber les gants en trois occasions. Dans son premier combat, il a plombé une droite au visage de Jeremy Yablonskie. Dans les deux autres, il s'est assez bien débrouillé. Bon, Neislon n'est pas Laraque mais au moins il n'a pas besoin de recevoir un fax pour engager le combat.

Lui reste maintenant à peaufiner son style. Une grosse job.

* * *

Le Canadien, après la dégelée de 6-1 subie samedi, à Ottawa...

Jacques Martin : «Nous n'étions pas prêts.»

Carey Price : «Notre préparation doit être meilleure.»

Mile Cammalleri : «Notre compétitivité n'y était pas. Nous demeurions sur place. Nous n'étions pas créatifs. Nous ne prenions pas les bonnes décisions.»

Notons, comme ça, qu'avec les trois périodes pourries disputées samedi à Ottawa et les deux premières périodes, pourries aussi, disputées hier à Québec, le Canadien nous laisse un peu songeur.

À une dizaine de jours du début de la saison, si on n'est pas capables de bien se préparer mentalement à disputer un match, c'est que chez certains les mauvaises habitudes de travail acquises pas le passé sont toujours présentes.

Habitudes de travail, éthique de travail, il n'y a pourtant pas une journée sans que Jacques Martin en fasse allusion.

Pas grave. Faut pas s'énerver. C'est juste des matches préparatoires. Vos p'tits gars ont encore bien du temps devant eux... Et puis quoi, Carey Price? Quatre buts d'alloués en 16 lancers samedi et après.

Aie! On est en matches hors-concours, vous l'oubliez ou quoi? Et puis, qu'en savez-vous? Samedi, Carey, essayait peut-être de nouvelles jambières, un nouveau masque, un nouveau biscuit. Sa nouvelle attitude en entrevue, comme l'on fait remarquer les connaisseurs, devrait pourtant vous réconforter. Vous l'avez vu s'adresser aux médias? Il ne fixe plus le sol comme par le passé. Il se tient plus droit. Il est plus articulé. Sa voix est plus limpide. Ses propos sont plus clairs. Sa casquette ne lui voile plus les yeux. On dirait déjà un homme d'âge mûr. Sur le but de Kovalev par exemple, il a avoué avoir bien vu la rondelle mais que le lancer était parfait. Humble avec ça, notre sapré Carey. Moi je dis qu'il va connaître une grosse saison!

Vous autres?