On peut imaginer qu'André «Moose» Dupont aurait pris quelques kilos à 58 ans. Mais non, pas même l'ombre d'une bedaine. Toujours le même grand costaud avec le grand sourire. Il n'a pas vieilli.

Personnage très coloré à l'époque des Flyers de Philadelphie - souvenez vous, il terminait ses phrases par «en ta» , Dupont est un peu plus réservé, mais ne rate jamais une occasion de déconner et d'éclater de rire.

«J'ai joué 40 parties de hockey l'hiver dernier, avec des anciens. Je suis pas mal en forme.»

André Dupont a été choyé par les dieux du hockey et il est le premier à le dire. Il a connu les plus belles années du Canadien Junior, alors que les jeunes du CH attiraient plus de spectateurs que le grand club au vieux Forum. Puis il a gagné deux fois la Coupe Stanley et participé à quatre finales avec les Flyers de Philadelphie. Il a terminé sa carrière comme capitaine des Nordiques de Québec aux côtés des frères Stastny.

Le bon moment, le bon endroit

«Je n'ai jamais raté les séries éliminatoires en 14 saisons dans la LNH». Dupont a été repêché par les Rangers, il est demeuré longtemps à Philadelphie avant de passer aux Blues de St.Louis, puis aux Nordiques.

«Toutes des bonnes équipes dans des bonnes villes de hockey. Le Canadien Junior, c'est un de mes plus beaux souvenirs. On avait presque une équipe d'étoiles avec Tardif, Houle, Perreault, Richard Martin, Richard Lemieux, Normand Gratton, Gary Connelly, Arthur Quoquochi, Serge Lajeunesse, Jocelyn Guèvremont C'était l'enfer dans le Forum, la foule nous poussait dans le dos

«À Philadelphie, on avait surtout un bon groupe de gars. Je me suis fait des amis pour la vie chez les Flyers. Mel Bridgman m'a tout de suite embauché comme dépisteur des Sénateurs d'Ottawa à la fin de ma carrière.

«Et puis on avait Fred Shero comme entraîneur. J'ai adoré cet homme. Il a été le premier à instaurer un vrai système de jeu dans la Ligue nationale. Certains disaient que le système de Shero, c'était Bernard Parent. Mais Parent avait une moyenne de plus de quatre buts accordés par partie quand il est arrivé avec nous. Sa moyenne est descendue à moins d'un but. On ne donnait pas de retours et personne pouvait s'approcher de lui. Il recevait des lancers de loin

«Shero pensait à tout, il choisissait seulement des bons gars, il n'y avait pas de bum ni de gars détestables dans le vestiaire. On était une vraie famille et on l'est encore aujourd'hui. Les amateurs nous aimaient ou nous détestaient, mais on remplissait tous les arénas, même à Los Angeles où les gradins étaient toujours à moitié vides.

«J'ai participé à un match des étoiles qui a eu lieu à Philadelphie. C'est un autre beau souvenir. J'ai été chanceux, j'étais toujours à la bonne place au bon moment.»

Trois-Rivières

André Dupont est retourné à Trois-Rivières comme directeur général et entraîneur des Draveurs, l'équipe locale de hockey junior, et il y est toujours. Un autre qui n'a pas oublié la ville du Sieur de Laviolette.

Il travaille présentement pour le groupe Paraphe, des agents de hockeyeurs. Dupont est responsable du développement des jeunes. Il conseille «sept ou huit» clients, dont Marc-André Bergeron et Stéphane Veilleux, du Wild du Minnesota, Michel Ouelette, du Lightning de Tampa, et Alex Burrows, des Canucks de Vancouver. (Burrows est de Montréal.)

«Je pense que le hockey d'aujourd'hui a pris la bonne direction. Et je suis surpris de voir comment le Canadien est aimé par les jeunes à Montréal. Avant, il n'y avait que des suits au Forum et au Centre Bell. Maintenant, ce sont des jeunes. Le CH a fait du bon travail de marketing.

«Il y a juste une chose qui me fatigue: l'idée d'abolir les bagarres. Il n'y en a presque plus!

«Si on élimine les bagarres, il y a des petits joueurs qui vont devenir baveux. Et c'est là que le trouble commence. Le policier est là pour calmer tout le monde. Pas besoin de se battre à toutes les parties. Le policier calme ses adversaires et il calme ses propres joueurs. Il va dire aux petits de son équipe de rester tranquilles parce qu'il est tanné de les défendre. Et puis, une petite bagarre de temps en temps, le monde aime ça. Ça fait vendre de la bière.

«Le Canadien est allé chercher George Laraque, un bon petit gars. Il en avait besoin. Les partisans vont l'adorer.»

Le bonheur

Moose Dupont, comme ses copains des Flyers, a toujours été généreux en entrevue. Pas pressé, franc, direct On a vraiment l'impression de parler à un homme heureux.

«Le plus beau dans tout ça, c'est que je suis marié avec Ginette Plourde depuis 38 ans et on est toujours bien ensemble. Elle m'a fait deux beaux enfants qui sont maintenant dans la trentaine. Ça prend une femme solide pour passer à travers la carrière d'un joueur de hockey. On est souvent partis. On déménage souvent.

«C'est dur, on doit travailler là-dessus, mais il y a toujours plus de bons côtés que de mauvais. Ma femme est aussi responsable que moi de mes succès.»

Ne change jamais, Moose Dupont.

À part ça?

Alors, quoi de neuf en ville? Nous, à Trois-Rivières, dans la ville du milieu, on est bien, même si le beau temps se laisse désirer.

Et à Québec? La SRC nous dit que le bilan de la visite de Paul McCartney est entièrement positif, y compris pour le rayonnement international de notre capitale.

Pardon? Entièrement positif?

Je pense que la polémique autour de la visite de «l'Anglais» a fait le tour du monde plusieurs fois, grâce à Google et Yahoo. Il faudrait peut-être regarder les choses en face et appeler un chat un chat.

Maintenant, place à Céline et René. Et les choses sont déjà tendues. De grâce, les amis, ne nous faites plus honte. All you need is love...