Dans le Globe and Mail de mercredi dernier, une série d'athlètes canadiens se plaignaient du manque de fonds et de soutien de la part de leur fédération et, par ricochet, du gouvernement canadien.

Ces discours commencent à être redondants. À tous les Jeux olympiques, les mêmes plaintes reviennent. Sauf que des analystes du mouvement olympique canadien répètent, de leur côté, que les fonds sont suffisants, mais mal utilisés.

Qui dit vrai? Probablement les deux clans un peu.

Un dirigeant nous donne l'exemple chinois, où des milliers d'enfants sont «scannés» et intégrés dans les sports olympiques. Pauvre madame, je ne pense pas que les Canadiens voudraient voir leurs petits disparaître aux mains d'entraîneurs cruels. Pas la même culture, comme on dit.

Ces débats ne semblent pas vouloir disparaître. On aura une idée de ce qui se passe vraiment en 2010 lors des Jeux d'hiver de Vancouver. Une avalanche de fonds est prévue et puis nous sommes un peu plus vaillants en sports d'hiver.

Autre débat qui se poursuivra: faut-il négliger les Jeux d'été et investir dans ceux d'hiver?

Et la roue tourne pendant que les médailles se font attendre.

La parlote

Les Jeux olympiques se suivent et se ressemblent. Vous zappez de CBC à TSN aux stations américaines et vous voyez des images d'action, du sport. Vous zappez à la SRC et il y a une tête qui parle. On repassera

Il s'agit peut-être d'un phénomène culturel - le fait de mettre ses reporters et analystes en vedette alors que ce sont les athlètes, les vedettes du jour -, mais c'est raté comme télé et mon collègue Pierre Trudel a bien fait de le noter hier. Surtout en ce qui regarde l'émission Zone olympique. Trop de parlote, pas toujours pertinente ni intéressante, un anti-climax total.

Et puis tiens, puisque vous avez la gentillesse de me lire, je vous offre un scoop: Michel Villeneuve ne parle pas vraiment, il fait lip sync...

Cela dit, les reportages scientifiques de Charles Tisseyre, de l'excellente émission Découvertes, on en voudrait plus.

Enfin, une question: qu'est-ce que Marie-José Turcotte fait en studio à Montréal? Elle s'y connait bien plus en sport olympique que entéca Mon boss me fait signe de me mêler de mes affaires...

Sherraine Schalm

Jusqu'ici, mon coup de coeur olympique revient à l'escrimeuse canadienne Sherraine Schalm, une Albertaine établie à Montréal. Vous avez peut-être vu la longue entrevue qu'elle a accordée, dans un français impeccable, à la SRC avant son combat. Une façon lucide, drôle et saine de parler de sport, sans se prendre au sérieux.

Sherraine Schalm a été éliminée à son premier match par une athlète de Hongrie, un pays où l'escrime est un sport traditionnel. 15-13, une bataille spectaculaire où l'on voyait que les deux filles ne s'aimaient pas tellement.

Après sa défaite, Sherraine a dit: «C'est décevant, j'aime faire de l'escrime, je voudrais en faire encore, mais je n'ai plus le droit, je suis éliminée. C'est un sport cruel. Quelques minutes et tout est fini.»

On vous aime quand même, Mme Schalm...

Moment émouvant

Les gymnastes chinoises - on dirait qu'elles ont 12 ans - nous ont offert un autre moment émouvant de ces Jeux. Oui, j'avais la gorge serrée Les sourires et les gestes de célébration de ces petites bombes sont uniques. On sent que ça vient de loin

Les Américaines ont terminé au deuxième rang et je suis toujours surpris de la froideur des analystes de gymnastique envers ces enfants qui commettent des erreurs. Ils parlent de leurs faiblesses, ils les blâment d'avoir fait perdre leur équipe.

Il me semble qu'elles sont un peu jeunes pour ça.

Pendant ce temps, à Québec

Pauline Marois et la ministre Michèle Courchesne se chicanent à propos du drapeau québécois qui n'est pas affiché à Pékin. Ces gens-là n'ont rien de plus important à faire? Voyez-vous des athlètes québécois essayer de faufiler leur drapeau devant la télé? C'est défendu et ils ne semblent même pas y penser. Mme Marois parle, et beaucoup, pour absolument rien.

Est-ce que quelqu'un pourrait informer nos politiciens des problèmes à Montréal-Nord, par exemple?

Ils le font exprès ou quoi?

Au Zeller's près de chez vous

Vous le croirez si vous voulez, mais j'ai eu la réflexion suivante en voyant l'équipe canadienne au cours de la cérémonie d'ouverture: on dirait qu'ils sortent de chez Zeller's, des touristes quétaines en Republique dominicaine Le pantalon blanc à plis et tout

Il y avait des témoins.

Et voici une nouvelle pub qui nous demande de nous procurer les vêtements des athlètes canadiens à La Baie et chez Zeller's, justement.

On appelle ça le flair journalistique.

D'ailleurs, j'ai compris à ce moment-là que le Canada partait un pas derrière les autres.

Mais soyons courageux, mes amis, il nous faut toujours près d'une semaine avant de remporter une première médaille. Dommage que les JO n'en durent que deux

Tiens, voilà de la balle-molle féminine - ça sonne bizarre, non? balle-molle féminine, mais bon - et nous menons 7-0 contre les Pays-Bas.

Qu'est-ce que je vous disais, ça sent la médaille.