Désolé pour Michael Phelps et ses médailles en chocolat, mais tout ça n'était qu'amuse-gueule. Les vraies choses commencent ce soir avec les premières épreuves d'athlétisme, la discipline reine des Jeux, la seule.

Premières séries du 100 mètres ce matin, quarts de finale en soirée pour mettre la table à un des événements les plus attendus des Jeux, la finale (et les demis) du 100 mètres demain soir.

Trois princes noirs pour le titre de roi du sprint. Je vous les présente en vitesse (ha ha ha).

Le chouchou

Celui que tout le monde voudrait voir gagner: Usain Bolt, Jamaïcain, 21 ans, détenteur du record du monde, 9.72, établi ce printemps à New York. Il sortait de nulle part croyait-on. Pas du tout, les gens de l'athlétisme ont un oeil sur lui depuis six ans, depuis qu'il s'est révélé au championnat du monde junior sur 200 mètres.

Une foulée de géant, (1m96), un physique pour courir le 400. S'il court le 200 c'est qu'il est un peu paresseux, et surtout parce que dit-il, au désespoir de son coach: «Le 400 est une course beaucoup trop dure, c'est tuant le 400, je ne veux pas mourir.» S'il n'en tenait qu'à lui, il ne courrait que le 100 mètres parce que c'est juste la moitié de 200!

Le jour de son record du monde, il a couru le 100 contre l'avis de son entraîneur, s'il te plaît coach laisse-moi courir le 100, pour m'amuser coach, s'il te plaît...

Et bang! Coup de tonnerre dans le ciel du sprint: 9.72.

Le négligé

Asafa Powell, Jamaïcain aussi. Connu pour rater les grands rendez-vous. Connu pour se planter quand ça compte, surtout quand Tyson Gay est dans le couloir voisin. C'est ce qui est arrivé à Osaka aux championnats du monde l'automne dernier. Powell a été lamentable, terminant troisième. Et deux semaines plus tard, à Rieti en Italie, personne pour le faire freaker, tranquille, il battait son propre record du monde, 9,74, en série, en série. Vous avez tout le personnage dans le détail de cette anecdote.

Moins le rendez-vous est important, plus il court vite. Son rêve: personne dans les estrades, juste lui sur la piste et un chrono. Foncièrement, sur ses qualités intrinsèques, le meilleur des trois (il était de la finale à Athènes, cinquième).

Le favori

L'Américain Tyson Gay, actuel champion du monde. Au contraire de Powell, l'homme des grands rendez-vous. C'est drôle parce que comparé aux matamores, aux grandes gueules intimidantes que sont les sprinters américains, Tyson Gay était plutôt timide et discret. C'est la faiblesse de Powell qui lui a donné de l'assurance qui en a fait le puncheur qu'il est devenu. C'est le favori, même si c'est le moins rapide des trois; son meilleur chrono: 9.84 (qui est aussi le meilleur chrono de Bruny Surin). Il était au départ quand Usain Bolt a couru en 9.72.

Il voudra d'autant moins se rater qu'il ne s'est pas qualifié pour le 200, éliminé sur une chute aux essais américains.

Les Canadiens? Hélas, hélas! Un seul inscrit, Anson Henry, qui passera peut-être le premier tour ce matin mais se fera sortir en quarts ce soir.

Aujourd'hui aussi, les quatre premières épreuves de l'heptathlon, sans sa reine depuis 10 ans, la Suédoise Carolina Klüft, mais avec Jessica Zelinka, une Canadienne qui ne serait pas si loin des meilleures si elle ne relevait pas d'une blessure.

Aujourd'hui toujours, finale du poids et là encore, un Canadien pas si loin du podium, Dylan Armstrong. C'est une bonne idée, je trouve, de s'appeler Armstrong quand on lance le poids.

Aujourd'hui enfin, une de mes courses favorites, le 10 000 féminin, les Éthiopiennes (les deux Dibaba) contre les méchantes Chinoises. Je dis n'importe quoi, elles ne sont pas méchantes, c'est juste qu'elles ont mauvaise réputation. C'est une Chinoise qui avait gagné à Athènes. Elle ne sera pas là, lalère.