Stéphanie Dubois et Aleksandra Wozniak ont volé le show sportif depuis le début de la semaine. Même Georges Laraque n'était pas assez fort et brutal pour ternir le jeu des deux Québécoises.

Hier, Stéphanie a forcé la deuxième joueuse mondiale à livrer un vrai match de tennis. Mlle Dubois n'a pas été intimidée, elle a frappé les balles avec détermination et elle a finalement cédé les points importants en obligeant Jelena Jankovic à dépasser sa fatigue pour s'en tirer. Évidemment que Jankovic trainait une fatigue qui lui collait aux jambes. Elle avait livré un match la veille qui s'était terminé tard en fin de soirée après le marathon gagné par Sharapova.

Mais on était rendu à jeudi et la Coupe Rogers pouvait encore offrir une Québécoise sur le court central.

«Je suis bien content pour nos joueuses, bien content pour les amateurs. C'est certain que Stéphanie Dubois et Aleksandra Wozniak ont gardé l'attention sur le tennis. Mais je suis un grand garçon, et on se débrouille dans des circonstances qui sont exceptionnelles», soulignait Normand Legault hier en fin d'après-midi.

On a le droit à une course de Nascar exceptionnelle cette semaine. Jacques Villeneuve, heureux comme un prince qui vient de réveiller la Belle au bois dormant, est prêt pour la bagarre. Comme Patrick Carpentier. Et voilà Ranger qui entre dans la course. Si les Québécoises ont accaparé les manchettes en début de semaine, ce sont les Québécois qui vont avoir les projecteurs en attendant la finale de dimanche au tennis.

Compte tenu des difficultés énormes causées par la présentation des Jeux olympiques de Pékin et de la dramatique situation économique aux États-Unis, Normand Legault s'en tire bien. Normalement, avec une course suivant le grand succès de l'an dernier, Legault aurait pu espérer une forte progression de son évènement. Encore plus de spectateurs et encore plus de revenus des commanditaires et des compagnies supportant les écuries. Ce ne sera pas le cas. Son organisation devrait faire aussi bien mais avec Villeneuve et Ranger se frottant à Patrick Carpentier et aux autres pilotes du Nascar, il aurait pu espérer un plus gros party.

Puis, il faut dire que les Québécois vivent un été faste de spectacles gratuits. Il y a le 400e de Québec, il y a le Festival de jazz et tous les autres festivals qui se poursuivent cette semaine avec les FrancoFolies et il y a les vacances de la construction qui vident une partie de la ville. (En fait, ces festivals ne sont pas gratuits. Les 50% de citoyens qui payent des impôts les subventionnent en partie.)

Violence dans le hockey

Ma source est excellente. Le comité mandaté par la ministre Michelle Courchesne est sur le point de déposer son rapport. Et on s'enligne vers une recommandation qui aura du mordant. Si on ne peut empêcher complètement les batailles chez les mineurs qui jouent au hockey, incluant ceux qui évoluent dans la LHJMQ, on va s'arranger pour faire réfléchir les jeunes fiers-à-bras qui seraient tentés d'abuser de leur force sur la patinoire. La première infraction entraînerait une suspension de trois matchs. Avec une sévérité progressive pour les bagarres subséquentes.

En lisant ces lignes, les propriétaires d'équipe de la LHJMQ vont entreprendre des manoeuvres pour tenter de faire fléchir la ministre Courchesne. C'est la tactique habituelle.

Peut-être vont-ils confier un mandat de lobbyiste professionnel à Georges Laraque puisque le gros Georges porte maintenant la flanelle sacrée qui transforme en parole d'évangile n'importe laquelle turpitude. Un Christ noir chanté par les Jacques Demers et les Benoît Brunet de ce monde.

Jonathan Roy: bravo les Bleuets!

Par ailleurs, comment ne pas être fier du procureur de la justice de Chicoutimi qui a déposé des plaintes au criminel contre Jonathan Roy pour son assaut sauvage contre Bobby Nadeau, le gardien de but des Saguenéens de Chicoutimi.

Ce n'était pas une décision facile puisque les mandarins du hockey pèsent lourd dans la vie politique en région. Et à Québec. Mais l'agression était tellement brutale, tellement vulgaire et tellement évidente qu'un procureur le moindrement courageux ne pouvait passer à côté. Mais j'ai souligné «moindrement courageux» ce qui, dans la société québécoise, est plus rare qu'on pense.

Jonathan va s'en tirer, on le sait déjà. Les avocats de Patrick Roy vont expliquer qu'un jeune a le droit à l'erreur et qu'il ne faut pas l'empêcher de bâtir sa carrière et sa vie. Ils auront raison. Mais au moins, il y a un signal d'envoyé. Pour certains procureurs, une agression est une agression.

Peut-être pourrait-on dépêcher ce procureur courageux à Kahnawake et à Kanesatake? Si un crime est un crime? Non?