Pour verser dans l'analogie sportive, Julie Snyder a servi un as fumant, mardi matin, en trompetant l'embauche de René Angélil comme directeur de Star Académie 2009.

En temps normal, un scoop de ce calibre brûle les lèvres: un coup de téléphone anonyme et hop, l'info sort en primeur dans un journal. Mais pas cette fois-ci. Le secret a été jalousement gardé. Dans un des studios enfouis au premier sous-sol de TVA, Julie Snyder, le concepteur Stéphane Laporte et la patronne des programmes, France Lauzière, avaient convié la presse artistique (c'est nous, ça!) pour une «importante annonce» concernant la quatrième mouture de Star Académie, qui décollera en février.

Bof. Au mieux, on s'attendait à ce que Garou hérite d'un titre important. Au pire, c'était (insérez ici le nom d'une vedette de série B). Petite journée, quoi.

Imaginez notre visage quand le colonel Parker du Québec a foncé dans le studio au volant d'une voiturette de golf peinturlurée aux couleurs de Star Académie. Quel coup! Sourire moqueur en coin, Julie Snyder épiait la réaction des journalistes. Équipe Snyder: 1, presse écrite: 0.

Sérieusement, j'ai quitté TVA grisé par un enthousiasme quasi juvénile. La notoriété de René Angélil, un des imprésarios les plus connus de la planète, attirera sûrement les plus grandes stars sur le plateau dominical chauffé par Julie Snyder. Comme en France, où la Star Ac accueille régulièrement les Rihanna, Madonna et Stevie Wonder. Applaudira-t-on des stars de ce calibre sur les ondes de TVA?

Sans blague: j'avais même hâte que la cloche sonnant le début des classes à Sainte-Adèle retentisse. Faut le faire.

Puis, le lendemain, la réalité convergente de toute l'opération m'a brutalement rattrapé. Non seulement le recrutement de René Angélil avait été estampillé en page frontispice du Journal de Montréal (n'y avait-il pas d'autres nouvelles plus importantes ce jour-là?), mais l'imprésario piquait une jasette avec Guy Jodoin chez Sucré salé, émission-vedette de TVA.

Rappelons qu'après son point de presse public, René Angélil n'a accordé qu'une seule entrevue individuelle. Et devinez à qui? À la reporter de TVA, bien sûr. Les autres (c'est nous, ça!) ont dû courir après le mari de Céline Dion dans un corridor sombre, alors qu'il filait vers la porte de sortie, bien escorté.

Ayant la mémoire d'un enfant de trois ans et demi, ce détail capital m'avait échappé: l'émission Star Académie ne débarque jamais seule. C'est un détachement de Panzers préparant un blitzkrieg. C'est une pieuvre médiatique qui rase tout sur son passage en agitant bruyamment ses nombreux tentacules. Aucun moyen d'y échapper, à moins de s'exiler à Punta Cana. Et encore. Pour votre gouverne, la «nouvelle» sur René Angélil à Star Académie a aussi roulé toute la journée sur LCN.

C'est dommage. Car les galas du dimanche de Star Académie, orchestrés de main de maître par Jean Lamoureux, débordent de moments qui graveront l'histoire de la télé québécoise. Personnellement, je frissonne encore en repensant au retour triomphal de Marjo, qui a enflammé la scène des studios Mel's. Incroyable.

Le problème? Les bons coups de Julie, Jean et Stéphane (la Sainte-Trinité de Star Ac) se noient dans une épaisse soupe d'entrevues inutiles avec la cousine germaine de candidat inconnu X et de confidences banales de la belle-mère de candidate naïve Y. Honnêtement, on s'en fout. Peut-on seulement regarder une émission de télévision sans subir un tel assaut?

M'est avis qu'avec l'entrée en scène de René Angélil et de sa célèbre épouse, qui chantera dans un des galas, la pression médiatique ne baissera pas. Au contraire. La machine s'emballe déjà et l'académie n'ouvre ses portes que dans six mois. Ouf.

Sur ces paroles inquiétantes, amis lecteurs, je pars faire le plein de soleil, de polars, de plage et de bonne musique. Profitez bien des derniers jours d'été. Car dans quelques mois, on ressort pelles, tuques et balais à neige.

Dernier truc, c'est demain et lundi que s'animera le festival Osheaga au parc Jean-Drapeau de l'île Sainte-Hélène. Au menu: The Killers, Cat Power, N*E*R*D, Plants&Animals, Jack Johnson, MGMT, CSS, Duffy, The Kills, Chromeo et Jamie Lidell. On veut du beau temps!

Je lévite

Avec le «spinoff» de Beverly Hills 90210. En plus de la nouvelle cuvée d'élèves qui fourmilleront dans les corridors de la West Beverly High School, les créateurs grefferont à l'intrigue les vétérans Brenda Walsh (Shannen Doherty), Kelly Taylor (Jennie Garth), Donna Martin (Tori Spelling) et même Nat (Joe E. Tata), le propriétaire du Peach Pit. La deuxième mouture de 90210 débute le 2 septembre, sur la chaîne Global.

Je l'évite

My Blueberry Nights en DVD. Visuellement, le film de Wong Kar Wai épate et sa musique (j'adore Cat Power!) nous envoûte. Mais l'histoire? Aïe. Plus ennuyante que ça, Norah Jones s'endort en bavant dans son assiette de tarte aux bleuets. Ne riez pas: cette scène a bel et bien été gardée au montage. Ordinaire.