Les Red Wings de Detroit sont la dernière équipe à avoir remporté la Coupe Stanley deux années de suite, en 1997 et 1998. Avec l'embauche de Marian Hossa, ils risquent fort d'être aussi la prochaine à réussir l'exploit.

Il est beaucoup trop tôt pour parler de dynastie, surtout que s'ils veulent garder Hossa plus d'un an, les Wings risquent d'avoir des problèmes à maintenir leur formation intacte tout en respectant le plafond salarial. Deux des héros des récentes séries, Henrik Zetterberg et Johan Franzen, deviendront joueurs autonomes sans compensation dans 12 mois et vont assurément obtenir des augmentations significatives.

Mais d'ici là, les Wings promettent d'être terrifiants. Mike Babcock peut bien dire que l'acquisition de Hossa est «fantastique». Pour composer ses deux premiers trios, l'entraîneur des Wings aura l'embarras du choix: Hossa, Zetterberg, Franzen, Pavel Datsyuk, Mikael Samuelsson, Valtteri Filppula, Tomas Holmstrom Pas beaucoup de gros boeufs de l'Ouest dans le lot, mais assez de talent, de coeur et de sens collectif pour battre les trois quarts des clubs de la LNH une main dans le dos.

Et ça, c'est sans parler d'une brigade défensive qui comprend non seulement le sextuple gagnant du trophée Norris, Nicklas Lidstrom, mais aussi Brian Rafalski, Niklas Kronwall et Brad Stuart. Les Wings ne doivent pas trop s'ennuyer de Mathieu Dandenault.

Le choix de Hossa d'opter pour un contrat d'un an lui rapportant à peine plus que son salaire de l'an dernier est pour le moins surprenant, surtout qu'il aurait pu faire sauter la banque ailleurs, notamment à Edmonton.

Peut-être aurait-il dû s'entendre avec les Penguins, avec qui il a affronté les Red Wings en finale cette année. Après tout, ils lui offraient apparemment une rémunération annuelle similaire, mais pour un contrat de longue durée.

Mais sa décision de jouer à Detroit n'est pas dénuée de sens. S'il évite une blessure majeure (un «si» important, j'en conviens), le gros contrat viendra l'été prochain. Au rythme où les salaires augmentent, l'attaquant slovaque pourrait bien devenir un homme de 10 millions.

Le choix de Hossa confirme par ailleurs que les Wings, après 15 ans au sommet de la LNH, exercent un pouvoir d'attraction sans égal. Pour un joueur qui rêve d'ajouter une conquête de la Coupe Stanley à son CV, le club du propriétaire Mike Ilitch est plusieurs coches au-dessus des autres.

Par comparaison, le Canadien, malgré le patient travail de reconstruction des dernières années, a encore l'air d'un simple wannabe. Du moins, jusqu'au jour où Mats Sundin finira par comprendre qu'au fond, il rêve encore de se faire casser des Sher-Wood sur le dos et qu'il n'y a pas de meilleur endroit que Montréal pour ce faire.