Au lendemain de ce second tour des élections régionales, le paysage politique s'est clairement décanté, et nul, dimanche soir, qu'il appartienne à la majorité ou à l'opposition, n'a tenté de contourner la réalité telle qu'elle s'imposait. Pas de déni côté UMP comme au terme du premier tour : c'est bien une défaite qu'a enregistrée le camp présidentiel. La gauche, elle, la gauche plurielle ou solidaire, pouvait acter sa victoire, sans pour autant donner l'impression de la savourer. Il n'était question que de responsabilité et d'exigence, de devoirs et d'obligations renforcés par ce verdict des urnes. Et pour cause : si la gauche l'a emporté, les Français sont loin de voir la vie en rose ou même en vert.

Quelque chose en effet est cassé dans notre pays, un ressort intime et psychologique qui rend les uns et les autres malheureux. Il y a du Anna Karénine dans cette France de 2010, où, si les familles heureuses n'ont pas d'histoire, les familles malheureuses le sont chacune à sa façon. Le "mal français" est désormais une sorte de malheur français dont le symptôme apparaît par exemple dans cette panne civique qui a pour nom l'abstention.

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