Être adolescent, c'est modifier son image, affirmer son identité, confronter l'autorité et, surtout, appartenir à un groupe!

Être adolescent, c'est modifier son image, affirmer son identité, confronter l'autorité et, surtout, appartenir à un groupe!

Les jeunes cherchent à faire leur place dans la vie sociale en essayant d'être indépendant de leurs parents, et de l'école, en se constituant un nouveau groupe d'appartenance constitué de normes (qu'elles soient acceptables ou non).

Le problème, à l'adolescence, c'est que les jeunes subissent constamment des pressions sociales à propos de leur comportement. Ils doivent être beaux, intelligents, polis, assidus au travail, coopératifs et... hétérosexuels.

En fait, en 2010, l'adolescent s'interroge. Qu'est-ce que la normalité? Qu'est-ce qui est acceptable et marginal? Être différent, au secondaire, c'est la fin du monde! Si un jeune est catalogué négativement par ses pairs (pour diverses raisons), il est critiqué, rejeté, battu.

Alors, quand un adolescent tente de faire sa place dans la société, instinctivement, il se choisit des amis ayant les mêmes goûts que lui (vêtements, loisirs, etc.). En étant ensemble, les jeunes projettent une image distincte de l'autorité, avec laquelle ils vivent, mais qui les identifie comme des semblables. Que se passe-t-il quand un de ceux-ci s'interroge sur son orientation sexuelle?

Être gai ou lesbienne est-il normal? Si le jeune avoue ses préférences, sera-t-il rejeté par son groupe? Qu'en penseront ses parents? Ses enseignants? Les autres élèves de l'école? Devrait-il se risquer et dire la vérité? Non! La majorité des adolescents se posant les mêmes questions les gardent enfouies au plus profond d'eux-mêmes pour éviter de perdre leurs amis.

Pourtant, l'école doit être l'endroit idéal pour se sentir en confiance! Il y a encore beaucoup d'éducation à faire pour que l'homophobie disparaisse des écoles québécoises; et du monde!

J'enseigne au secondaire et je crois que c'est mon devoir d'aider ces jeunes gais et lesbiennes à s'accepter. Je veux aussi sensibiliser les autres élèves de mon niveau en développant leur empathie. Pour ce faire, j'invite, à chaque année, les intervenants du GRIS (Groupe de recherche et d'intervention sociale). Mes élèves écoutent le récit de vie d'un gai et d'une lesbienne et peuvent leur poser des questions. Ces témoignages les émeuvent et démystifient l'homosexualité.

Le plus important, pour moi, à travers les discours de ces intervenants, et les lectures faites en classe, c'est de faire comprendre aux élèves qu'être homosexuel, c'est aimer quelqu'un.

Je veux remercier la direction de mon école qui croit en mes projets. Je salue aussi toutes les initiatives gouvernementales du Québec qui visent à faire en sorte que les homosexuels aient les mêmes droits que les hétérosexuels. Par contre, comme le spécifie Jasmin Roy dans son autobiographie Osti de fif, il faudrait que le ministère de l'Éducation, du loisir et du sport crée un programme obligatoire sur le sujet au secondaire.

Les enseignants devraient avoir la possibilité de suivre une formation pour traiter des réalités homosexuelles dans leurs classes, et propager un seul message: l'amour, c'est inoffensif, magnifique. Alors, pourquoi le condamner?