Les données de septembre sur les ventes des détaillants comportent quelques éléments réjouissants : exprimées en valeur ou en volume, elles ont progressé de 0,6 %.

À ces chiffres, Statistique Canada a aussi précisé que la valeur estimée des ventes en août a été révisée : de -0,1 %, elles avancent modestement à 0,1 %.

Ces chiffres sont d'autant bienvenus que les grossistes n'ont pas eu la même veine : la valeur de leurs ventes a reculé de 1,2 % et leur volume, de 1,5 %. Il est vrai qu'elles avaient progressé au cours de quatre des cinq mois précédents tandis que celles des détaillants faisaient plutôt du surplace durant la même période.

Même si on fait en général peu état des ventes des grossistes, elles pèsent pourtant plus lourd : 56 milliards, contre 44 milliards pour celles des détaillants, en septembre.

C'est donc dire que les chiffres encourageants des détaillants ne compensent pas ceux, très décevants, des grossistes, auxquels il faut ajouter le repli de 0,2 % du volume des ventes des manufacturiers.

Encore inconnues, les dépenses des ménages dans les services en tout genre : si elles épousent la tendance observée chez les détaillants, alors elles ont sans doute augmenté quelque peu.

Cela dit, si on exclut la valeur des ventes des concessionnaires de véhicules neufs et des vendeurs de pièces, on n'observe plus de progression dans le chiffre d'affaires total des magasins.

Si on ajoute à ce sous-ensemble les stations-service, on remarque même un recul de 0,2 %. L'agence fédérale précise toutefois que les prix à la pompe ont augmenté de 0,9 % au cours du mois.

L'effet des prix a aussi joué sur la valeur des ventes des magasins d'alimentation, qui ont reculé de 0,8 % au cours du mois. Les prix des aliments étaient en baisse de 0,7 % sur une base annuelle, le mois dernier. Il s'agit du premier recul depuis 2000 qui se répercute sur le chiffre d'affaires des supermarchés sans pour autant que diminue le panier de provisions des consommateurs.

La valeur des ventes de détaillants de produits de santé et de soins personnels et des magasins d'accessoires de maison a aussi reculé, bien qu'on n'observe pas de déflation dans ces segments.

À l'échelle des provinces, seuls les détaillants du Manitoba et de la Saskatchewan enregistrent des reculs.

Ceux du Québec voient leurs ventes progresser de 0,9 %, portant l'avancée annuelle de leur chiffre d'affaires à 3,7 %, alors que la moyenne canadienne se situe à 2,5 %.

La progression de septembre suggère que les consommateurs seront appelés à jouer un rôle moteur de la croissance, à nouveau durant l'automne.

Statistique Canada a aussi publié pour la première fois une estimation des ventes en ligne réalisées tant par des détaillants que par des entreprises de magasinage électronique et de vente par correspondance.

En septembre, le commerce en ligne aurait généré des recettes de 958 millions, ce qui représente 2,1 % des ventes au détail au Canada.

Ces chiffres peuvent sembler faibles. Ils excluent toutefois les achats faits par des Canadiens sur des sites étrangers et pour lesquels l'agence fédérale n'a pas les moyens d'obtenir des données.

Au final, les ventes des détaillants semblent l'aspect le plus positif de la performance économique en septembre.

Voilà pourquoi les prévisionnistes s'attendent à un rythme d'expansion quasi nul pour le dernier mois du trimestre. Autrement dit, même si la croissance a été robuste au troisième trimestre, à hauteur de 3 % en rythme annuel, elle a perdu beaucoup d'élan à l'orée de l'automne.

Un rythme de croissance inférieur à 2 % cet automne est présentement dans les cartes alors qu'on ne connaît pas encore le sort que la prochaine administration américaine réserve aux exportateurs canadiens.

Infographie La Presse