Je suis bien heureux qu'un journal comme le vôtre décide enfin de s'intéresser à la maladie de Lyme, qui a fait de grands ravages au Québec depuis de nombreuses années.

Ma fille Marianne souffre de cette maladie depuis maintenant 22 ans, mais cela fait 2 ans seulement qu'elle a eu la confirmation formelle, aux États-Unis, de la cause de la maladie débilitante qui l'affecte depuis si longtemps et qui l'empêche de conserver un emploi.

Depuis plus de 20 ans, elle a rencontré un grand nombre de médecins québécois qui ont tous nié en bloc - sauf un qui a maintenant pris sa retraite - la possibilité qu'elle souffre de cette maladie (qui n'existait pas, à leurs yeux) ! Pendant toutes ces années, elle a été abandonnée par le corps médical québécois, mais a courageusement cherché à s'en sortir toute seule en revenant demeurer chez ses parents, où elle est depuis sept ans.

Dans un récent texte publié dans La Presse+, des médecins québécois reconnaissaient l'existence formelle de cette maladie, mais en y ajoutant un jugement très mal inspiré, selon moi, en prétendant que cette dernière peut être soignée efficacement avec des antibiotiques pour une durée de deux à quatre semaines.

Or, cela n'est vrai que pour les premiers mois suivant l'infection du malade, après quoi la maladie devient chronique et ne répond plus à aucun traitement.

Malheureusement, un grand nombre de patients québécois ont subi, de la part du corps médical québécois, le déni constant de leur état d'infection, jusqu'à ce que leur maladie soit devenue chronique.

Et les médecins signataires de cette lettre ont maintenant le culot de venir leur reprocher de suivre à leurs frais des traitements risqués et peu concluants offerts aux États-Unis !

Traiter les autres comme ils le font d'« antiscientifiques » est proprement révoltant. Est-ce que le déni constant constitue la véritable « science » de la communauté médicale du Québec ? Cette communauté fait-elle de la recherche dans ce domaine ? Où est donc votre « science » et comment fonctionne-t-elle ?

Les malades québécois qui souffrent d'une forme chronique de la maladie de Lyme recherchent en vain un traitement qui pourra enfin les guérir pour de bon. Ils le prendraient bien au Québec (et sans frais), ce fameux traitement.

Les médecins doivent 1) développer un protocole fiable leur permettant de diagnostiquer à coup sûr la maladie de Lyme - le protocole de dépistage canadien n'est pas du tout fiable, comme le reconnaissent maintenant tous les spécialistes du domaine - et 2) entreprendre sans plus attendre une recherche approfondie leur permettant de comprendre comment les bactéries malignes arrivent à se protéger du système immunitaire du malade et se rendre inattaquables aux traitements.

Une fois ce processus de protection bien compris, ce qui serait une contribution scientifique majeure à l'échelle mondiale, un traitement efficace pourrait alors être développé. Ce serait une façon de compenser l'incroyable incurie du monde médical québécois qui a abandonné si cavalièrement les patients qui les consultaient, préférant nier trop longtemps l'existence même de la maladie de Lyme qu'ils n'ont jamais cherché à traiter.