Dans le cadre du présent cycle haussier, Wall Street a un sacré un bon allié: la Réserve fédérale américaine (Fed). La semaine dernière, la Fed a redonné une fois de plus un coup de pouce aux investisseurs en annonçant qu'elle maintiendrait son taux directeur à presque zéro d'ici la fin de 2014.

Le fait de garder le taux cible de la Fed au niveau du plancher a vraiment eu un effet boeuf sur la Bourse. Ça alimente le «Bull Market» de Wall Street depuis maintenant trois ans.

Du 9 mars 2009 à aujourd'hui, l'actuel cycle haussier a permis à l'indice phare de la Bourse de New York, le S&P 500, de doubler de valeur. Même chose pour le Dow Jones. Encore plus important: cela a permis à la Bourse américaine de traverser avec un certain aplomb la récente crise des dettes souveraines européennes.

Au bout du compte, d'ailleurs, c'est Wall Street qui s'est le mieux sorti de cette autre crise financière mondiale. La Bourse canadienne, elle, eu la vie dure, étant incapable de récupérer la totalité des pertes subies lors de la tumultueuse période de juillet à novembre 2011. Malgré cela, son principal indice, le S&P/TSX Composite, a tout de même progressé de 63% depuis trois ans.

La Bourse américaine a beau filer vers de nouveaux sommets, les États-Unis n'en continuent pas moins de traverser une période économique difficile, étant toujours aux prises avec un chômage élevé, un marché immobilier plombé, un déficit budgétaire énorme, une faible demande, une reprise économique fragile... Mais il faut croire que les investisseurs continuent de conserver une solide confiance dans la Bourse américaine. Ils anticipent manifestement une reprise économique qui aura pour effet de générer une croissance des bénéfices des grandes entreprises inscrites en Bourse.

Trêve d'optimisme, il est toujours bon de se rappeler que les cycles boursiers ne fonctionnent jamais de façon linéaire. Ils sont toujours «déjoués» par des périodes de correction: à la baisse lorsqu'on est dans un cycle haussier comme c'est actuellement le cas, ou à la hausse quand on est dans un cycle fondamentalement baissier.

Selon les données compilées par Desjardins Marchés des capitaux, Wall Street a traversé huit périodes de correction à la baisse depuis le début du présent cycle haussier amorcé au début de mars 2009.

Les corrections ont varié de -3,8% (en 12 jours, en novembre 2010) à -17,9% (en 101 jours en 2011). La correction moyenne donne 7,8% et s'échelonne sur 31 jours.

Plus récente correction

La plus récente correction a pris fin le 10 avril dernier, après un modeste recul de 4,2%, en 8 jours. Le S&P 500 avait touché son sommet des 12 derniers mois lors de la séance du 2 avril dernier, à hauteur 1419 points. Même chose pour le Dow Jones, qui a fermé à 13 264 points.

Bien que l'amplitude des fluctuations soit différente, la Bourse canadienne a emboîté le pas à Wall Street, tant des phases haussières que baissières. Par contre, le S&P/TSX de la Bourse de Toronto n'a pas encore réussi à rattraper son haut des 52 dernières semaines.

Cela dit, les grands indices boursiers nord-américains traînent encore passablement la patte par rapport à leurs sommets historiques respectifs, qui s'élèvent à 1565 points pour le S&P 500, à 14 164 points pour le Dow Jones et à plus de 15 073 points pour le S&P/TSX Composite.

La Bourse canadienne en retard

Par rapport à leurs sommets historiques respectifs, le S&P 500 accuse encore un recul de 10,4% comparativement à 6,4% pour le Dow Jones et à près de 20% pour le baromètre S&P/TSX Composite de la Bourse canadienne.

Comme vous pouvez le constater, la Bourse canadienne accuse un important retard face aux grands indices de la Bourse américaine.

Le bon côté de ce retard canadien: ça donne plus d'espoir! En théorie. Si la Bourse canadienne accuse du retard sur la vitesse de croisière de Wall Street, c'est en raison de sa surpondération dans le secteur des ressources, lourdement touché par la crise européenne et le ralentissement économique mondial.

En terminant, une mise en garde s'impose au sujet du rendement annualisé sur trois ans que rapportent les gestionnaires de portefeuille des fonds communs et des caisses de retraite.

Si les rendements sont si élevés, c'est uniquement en raison du fait que la période de référence va de mars 2009 à mars 2012. En mars 2009, les Bourses avaient touché leurs creux du précédent cycle baissier.

Ne vous laissez pas leurrer!