L'échéance pour la production de vos déclarations de revenus approche à grands pas. Pour vous rafraîchir la mémoire fiscale, voici quelques conseils de dernière minute.

La meilleure stratégie pour «bénéficier» de notre système fiscal consiste à produire ses déclarations de revenus, et ce, peu importe si on doit payer des impôts ou pas. Cela nous permet de profiter de toutes les déductions fiscales et crédits d'impôt auxquels nous avons droit. Après tout, on commence à payer de l'impôt dès que notre revenu imposable (après les crédits personnels de base et l'abattement provincial) atteint les 11 000$.

D'entré de jeu, souvenez-vous qu'il y a des revenus non imposables (à ne pas déclarer) tels: les gains de loterie, les biens reçus en héritage, le crédit pour la TPS, le crédit d'impôt pour solidarité, les crédits d'impôt relatifs à la prime au travail, la prestation canadienne pour enfants, le paiement de soutien provincial aux enfants et supplément pour enfant handicapé, les indemnités compensant les victimes d'actes criminels ou d'accidents d'auto, le produit d'une police d'assurance-vie à la suite d'un décès, les indemnités de grève, les sommes tirées d'un CELI (compte d'épargne libre d'impôt), les prestations d'assurance salaire.

> Un crédit d'impôt pour la TPS est offert aux gens à modeste revenu d'au moins 19 ans ou marié (ou parent d'un enfant). Il s'agit dans les faits d'un crédit remboursable qui est versé à la condition de produire sa déclaration fédérale. Le crédit annuel maximal est de 253$ par adulte, plus 133$ par enfants, plus un supplément de 133$ pour célibataire et chef de famille monoparentale.

> L'ancien crédit pour la TVQ a été intégré dans le crédit d'impôt pour la solidarité. Ce crédit remboursable inclut également le remboursement d'impôts fonciers et le crédit pour les villages nordiques. Versé mensuellement, le crédit est réduit à partir d'un seuil de revenu familial de 31 695$. Il est calculé selon votre situation en additionnant les sommes auxquelles vous avez droit pour chacune des trois composantes de ce crédit d'impôt, soit la TVQ, le logement et la résidence sur le territoire d'un village nordique. Les sommes allouées varient selon que l'on vit seul, en couple, avec enfants ou pas. Une personne vivant seule peut recevoir jusqu'à 908$ de crédit de solidarité avec les composantes TVQ et logement. Si elle a droit à la composante nordique, s'ajouteront près de 800$. Pour permettre à Revenu Québec de calculer le crédit auquel les gens ont droit, il faut remplir l'annexe D de la déclaration provinciale.

> Dans le cas des couples, regroupez vos dons de bienfaisance et faites-les déduire par le plus haut revenu. Faute de revenu imposable suffisant pour déduire les dons, on peut les reporter sur cinq ans.

> Le fractionnement de revenu de pension? Il est permis d'allouer à son conjoint jusqu'à la moitié de son revenu donnant droit au crédit d'impôt pour pension. C'est avantageux pour autant qu'un des conjoints gagne un revenu plus faible. L'avantage du fractionnement? Ça peut permettre à des aînés d'éviter de rembourser les prestations de pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), de conserver le crédit en raison de l'âge et de réclamer le crédit pour revenu de pension.

Le revenu de pension admissible des aînés de 65 ans et plus comprend les prestations d'un RPA (régime de pension agréé) et d'un RPDB (régime de participation différée aux bénéfices); les paiements tirés d'un FERR (Fonds enregistré de revenu de retraite); les paiements de rente viagère provenant d'un REER.

Du côté des particuliers de moins de 65 ans, le revenu de pension admissible comprend les prestations d'un RPA et certains paiements reçus par suite du décès du conjoint.

Notez que les prestations de pension de Sécurité de la vieillesse, le supplément de revenu garanti, les versements de la RRQ (et de son pendant canadien RPC) et les retraits de REER ne sont pas admissibles au fractionnement de revenu.

> Si vous avez encaissé des gains en capital, n'oubliez pas de déduire vos pertes en capital de l'année courante, et si ce n'est pas assez, déduisez celles des années précédentes. Le taux actuel d'inclusion des gains en capital dans le revenu imposable est de 50%. Même chose pour les pertes en capital. De plus, si vous êtes aux prises avec un solde de pertes en capital, vous pouvez les déduire des gains en capital déclarés au cours des trois années antérieures. Si vos pertes en capital dépassent toujours les gains, il faut quand même les déclarer, question de les «enregistrer» auprès du fisc.

> Si vous gagnez des revenus à titre de travailleur autonome (ou d'entreprise, de profession libérale, d'agriculture, de pêche), vous avez le droit de déduire un lot de dépenses: frais de bureau à domicile (portion du loyer, de l'hypothèque, du chauffage, etc.), frais de papeterie, frais de représentation, dépenses de télécom, frais de déplacement, publicité, tenue de livre, personnel, etc.

En passant, les contribuables qui rapportent des revenus autonomes ou d'entreprise ou de professionnel ont jusqu'au 15 juin pour déposer leurs déclarations. Pour éviter les frais d'intérêt, ils doivent cependant acquitter leurs soldes d'impôts d'ici le 30 avril, comme la masse des contribuables.

> Dans le cas des ménages, il est conseillé de regrouper ses frais médicaux avec ceux du conjoint, simple question de pouvoir dépasser le seuil minimum de frais non admissibles. Au fédéral, ledit seuil minimum est de 3% du revenu net de la personne (maximum: 2052$). Au provincial, il est de 3% du revenu net des deux conjoints. La liste des frais médicaux admissibles est très longue.

> La famille monoparentale a le droit de demander pour un enfant à charge le montant pour équivalent de conjoint, soit une déduction de 10 527$ au fédéral.

> Le fédéral offre aux familles un crédit d'impôt pour les activités sportives (dépenses maximales de 500$ par enfant de moins de 16 ans) et un crédit similaire pour les dépenses d'activités artistiques.

Allez, hop!