Les colonnes de chiffres de l'économie mondiale ont été à la merci cette année de la crise européenne des dettes souveraines. Et ce n'était pas jojo comme résultats alors que ça sent la récession à plein nez en Europe. Conséquemment, les grandes places boursières de par le monde ont été secouées à maintes reprises, allant jusqu'à déprimer cet automne même les plus optimistes des investisseurs quand tous les indices accusaient momentanément des reculs de 20 % et plus.

Alors que les républicains mettent systématiquement des bâtons dans les roues des démocrates de Barack Obama, l'économie américaine s'en est relativement bien tiré, malgré la lenteur chronique de sa reprise. C'est toutefois la Bourse américaine qui a causé la surprise de l'année financière : en dépit de ses excès, à la baisse comme à la hausse, Wall Street présente au bout du compte une relative bonne performance par rapport aux autres grandes places boursières du monde, comme au Canada, en Europe, en Asie... sans oublier les marchés émergents. Eh oui ! le Dow Jones fait un pied de nez à tous les baromètres boursiers en affichant jusqu'à présent une hausse de 5 % !

Mais, en cette veille de Noël, j'aimerais surtout attirer votre attention sur les « vraies » nouvelles financières qui m'ont interpelé en tant qu'observateur de la scène locale.

Simple occupation

Commençons avec les indignés d'Occupy Wall Street et de leurs collègues, tels Occupy Londres, Los Angeles, Tokyo, Berlin, Toronto. Entre nous, ils ont causé plus de peur que de mal aux financiers de la planète. Chose certaine, chez nous, Occupons Montréal et Occupons Québec n'ont pas réussi à déplacer des foules de sympathisants. Ça doit être la faute à Occupation Double, qui attirait régulièrement un million et demi de téléspectateurs !

Le PQ de la séparation

Le printemps dernier ? Pendant que le monde entier se préoccupait des lendemains du « Printemps arabe » et de ses manifestations populaires dans de nombreux pays du monde arabe, les péquistes se chicanaient sur la place publique au sujet de la subvention au nouvel amphithéâtre du tandem Régis Labeaume et Pierre Karl Péladeau. Les députés Lisette Lapointe, Louise Beaudoin, Jean-Martin Aussant et Pierre Curzi se sont « séparés » du PQ en raison de la controversée subvention libérale de 200 millions de dollars, qu'appuyait leur chef Pauline Marois.

Deux coqs, un ministre

Au cours de l'été, nous avons eu droit à un combat de coqs mettant aux prises les hauts dirigeants des deux grandes vaches à lait du gouvernement du Québec, soit Thierry Vandal d'Hydro-Québec et Jean St-Gelais de Revenu Québec. Revenu Québec réclamait 4,7 millions de dollars à Hydro-Québec, à titre de taxe sur le capital. Hydro a refusé de payer. Exaspéré par l'entêtement du fisc, Hydro-Québec a traîné Revenu Québec devant les tribunaux. En raison des frais juridiques et du gaspillage de temps et d'énergie que cela nécessitait de la part de Revenu Québec et d'Hydro-Québec, il est évident qu'au bout du compte, le gouvernement du Québec s'en trouverait perdant puisqu'il est l'actionnaire unique des deux entités.

L'argentier et ministre des Finances Raymond Bachand a décidé d'arrêter le ridicule combat judiciaire, en disant à MM. Vandal et St-Gelais qu'ils avaient chacun raison ! Beau travail, les gars ! Et ils l'ont cru.

Conclusion du ministre Bachand : « Dossier réglé et futurs honoraires sauvés ! »

La pirouette boursière

La pirouette de l'année revient à la Bourse de Londres. Après avoir annoncé en début d'année un ambitieux projet de regroupement de ses activités avec la Bourse de Toronto, la direction de la Bourse de Londres a décidé d'y renoncer. Il faut dire qu'elle n'avait pas reçu l'appui massif des actionnaires de la Bourse torontoise. Il ne reste plus sur les rangs que l'offre de 3,8 milliards du consortium canadien Maple, lequel est composé de 13 grandes institutions financières canadiennes, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec, Teachers', Desjardins, la Financière Banque Nationale, le Fonds de solidarité de la FTQ, etc.

Le sans-gêne

Dès le lendemain de l'annonce hautement médiatisée du projet de fusion des groupes propriétaires des Bourses de Londres (LSEG) et Toronto (TMX), quatre hauts dirigeants de Groupe TMX se sont empressés de passer à la caisse en liquidant des blocs d'actions obtenus par exercice d'options. Pendant ce temps-là, les deux grands patrons des Bourses de Londres et Toronto vantaient à tour de bras la future fusion en laissant entendre qu'elle bénéficierait aux actionnaires.

Chez Orbite Aluminae, on ne lésine pas sur l'attribution d'options. En octobre dernier, le conseil d'administration a octroyé aux administrateurs (donc à eux-mêmes du conseil) et aux hauts dirigeants de généreux blocs d'options. Un mois et demi plus tard, la direction d'Orbite dévoilait une « évaluation économique préliminaire favorable » pour son projet d'usine d'alumine métallurgique dans la région gaspésienne. L'étude donnait au dit projet une valeur de 7,7 milliards. Du coup, le titre a explosé de 51 %, à 3,81 $, de même que la valeur des options octroyées en octobre. Puis, la méfiance a pris le dessus et le titre a piqué du nez pour se ramasser récemment à 2,12 $. Il a regagné du terrain depuis, tournant autour des 2,50 $. À suivre...

Vlan ! le mur

Les entreprises et les villes qui offrent à leurs employés des régimes de retraite à prestations déterminées ont demandé au gouvernement Charest de les secourir en vue de les aider à trouver une solution à long terme pour réduire les charges des employeurs. Un premier sursis a été accordé, le gouvernement acceptant de prolonger pour une durée de deux ans les mesures temporaires d'allègements financiers qui permettent de renflouer le déficit de solvabilité sur une période de 10 ans au lieu de seulement 5 ans. La prolongation court jusqu'au 31 décembre 2013.

Les municipalités sont dans le trou de 3 milliards avec leurs régimes de retraite. Hydro-Québec et le Mouvement Desjardins accusent également des déficits de solvabilité de 3 milliards chacun avec leurs régimes.

Sur les 600 autres régimes de retraite offerts par des entreprises qui ont pignon sur rue au Québec, plus de la moitié sont acculés au mur des lamentations et supplient le gouvernement Charest de les aider à solutionner l'épineux problème de financement.

Une chance que le père Noël existe !