Après avoir frôlé la catastrophe boursière la semaine dernière, il faut s'attendre à d'autres séances de grande volatilité au cours de la présente semaine. On n'y échappera pas. On devrait assister à une autre guerre de tranchées entre les acheteurs bullish et les vendeurs bearish.

Les grands investisseurs sont sur le qui-vive. Et à fleur de peau. La moindre nouvelle d'importance sur l'actualité économique mondiale servira de prétexte aux deux clans pour se livrer bataille, à la hausse comme à la baisse. Une bataille qui, à l'instar de la semaine passée, se livre de 24 heures en 24 heures. Et ce, en changeant de direction à la vitesse de l'éclair, peut-être plusieurs fois lors d'une même séance.

Croisons les doigts pour que le revirement de tendance à la hausse de jeudi et vendredi derniers puisse se poursuivre au fil des prochaines séances.

Il semble que le creux de la violente correction boursière des dernières semaines ait été atteint mardi dernier lorsque le Dow Jones est venu près de tomber sous son support technique des 10 500 points et le S&P 500 sous son support des 1100 points.

Je sais que bien des investisseurs se moquent éperdument de l'analyse technique et de ses seuils de support à la baisse et de résistance à la hausse. Cela dit, je trouve que l'analyse technique a grandement sa raison d'être parce qu'elle tient compte du «mental» des boursicoteurs, avec leurs excès de déprime et d'euphorie. Et Dieu sait qu'il y en a en Bourse. Il faut percevoir l'analyse technique comme un complément à l'analyse fondamentale (revenus, bénéfices, croissance, etc.) des entreprises.

Lorsque les indices boursiers traversent les seuils techniques, cela déclenche généralement un certain affolement, qui accélère la baisse lorsque le support est franchi, ou la hausse lorsque la résistance est traversée. Dans un cas comme dans l'autre, le marché (c'est-à-dire l'ensemble des investisseurs) se lance à la recherche de nouveaux seuils, de support lorsque le marché traverse une période de correction ou de résistance lorsqu'il est dopé à la hausse.

Prenons l'exemple du Dow Jones. Nombre d'analystes techniques lui attribuent depuis un certain temps un seuil de support à 10 500 points et un seuil de résistance à 13 000 points.

Sachez qu'il a atteint un haut de 12 928 points le 2 mai dernier et un creux de 10 588 points la semaine dernière. Dans le cas du S&P 500, son support technique est de 1100 points et son seuil de résistance, de 1400. Le 2 mai, il a touché un haut de 1370 points. Et la semaine dernière, un creux de 1101 points.

Vous conviendrez avec moi que la fourchette entre le support et la résistance s'est avérée drôlement proche. Lorsque les deux importants indices de Wall Street se sont approchés du seuil de résistance, en mai, le marché s'est mis à végéter... jusqu'à ce qu'il casse la semaine dernière.

Puis après avoir testé leurs supports, ils sont repartis dans l'autre direction...

Ce qui est de bon augure.

Quand, mardi dernier, le Dow Jones a touché le creux des 10 588 points, il se trouvait à accuser une chute de 18,1% par rapport à son sommet annuel de mai dernier à 12 928 points.

Pour sa part, en reculant jusqu'à 1101 points, le S&P 500 présentait à ce moment-là un recul de 19,6% comparativement à son haut de mai dernier, à 1370 points.

Qu'en est-il du troisième indice majeur de Wall Street, le NASDAQ, lequel bénéficiait d'un support à 2600 points et un seuil de résistance à 3000? Le 2 mai dernier, il a touché les 2888 points. Et après plusieurs mois de surplace, il a succombé à la pression des mauvaises nouvelles, en défonçant la semaine dernière son support de 2600 points. Il est tombé à un creux de 2331 points. Cela représentait une baisse de 19,3% par rapport à son haut de mai à 2888 points. Le nouveau support du NASDAQ est maintenant à 2100 et le seuil de résistance a été ramené à 2900 points, au lieu du précédent seuil de 3000 points.

Depuis les creux de mardi, Wall Street s'est solidement redressé dans un marché extrêmement volatil. Voici les gains enregistrés entre le creux de mardi et la fermeture de vendredi:

- S&P 500: de 1101 à 1178 points ("7,0%)

- Dow Jones: de 10 588 à 11 269 points ("6,4%);

- NASDAQ: de 2331 à 2508 points ("7,6%);

- S&P/TSX Composite: de 11 617 à 12 542 points ("8,0%).

Comme vous pouvez le constater, la Bourse de Toronto a suivi de près le redressement de Wall Street. Il faut dire que l'ampleur de la correction à Toronto était similaire à celle de Wall Street alors que le S&P/TSX a perdu 19% entre son haut du printemps et son creux de mardi passé.

Espérons que le virement de cap vers le nord se poursuivra cette semaine.

En terminant, j'aimerais quand même vous rappeler qu'il est normal de subir des corrections à la baisse dans un marché haussier. La semaine dernière, avec une correction de 19%, nous étions à un point de pourcentage d'un marché baissier. La bonne nouvelle? On a résisté.

Du creux de mars 2009 au haut de 2011, le S&P 500 avait gagné 102%, le Dow Jones 99,8%, le NASDAQ 128,3% et le S&P/TSX Composite de Toronto, 91,6%.

Il était donc normal de subir une solide correction, question de nous rappeler que la Bourse n'est pas un casino.