Comme le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction de la CSN viennent de boucler leur année financière au 31 mai, des actionnaires se demandent s'ils doivent effectuer leurs transactions avant ou après la révision au début du mois de juillet du cours de l'action.

Les deux fonds de travailleurs révisent deux fois l'an le prix de leurs actions respectives, en janvier pour refléter la valeur du portefeuille à la fin du premier semestre se terminant le 30 novembre de chaque exercice financier, et en juillet, pour déterminer la valeur à la fin du deuxième semestre se terminant le 31 mai.

Prenons l'actionnaire qui désire acquérir de nouvelles actions. Si le prix de l'action est révisé à la baisse, il a avantage à attendre après la révision du prix pour effectuer sa transaction d'achat. Dans le cas contraire où l'action serait révisée à la hausse, il lui faudrait les acheter bientôt afin de profiter du prix actuel.

D'autre part, l'actionnaire vendeur qui est sur le point de prendre sa retraite (et qui a le droit de vendre ses actions des fonds syndiqués) se retrouve quant à lui devant le dilemme suivant. Si l'action est révisée à la baisse, il a intérêt à liquider sa position immédiatement alors que si l'action est rehaussée, il aura avantage à les liquider après ladite révision des prix.

L'action du Fonds de solidarité s'élève présentement à 25,03$ et celle de Fondaction de la CSN à 9,38$. La révision des prix sera effectuée le mardi 5 juillet par le Fonds de la FTQ et le mardi 12 juillet par Fondaction.

Les actionnaires doivent-ils miser sur une hausse de la valeur des actions ou une baisse? Comme les deux fonds de travailleurs investissent une grande partie de leurs actifs dans les PME québécoises, dont une forte concentration est issue du secteur privé, il est pour le moins «risqué» de s'aventurer dans des prévisions de rendement pour de tels portefeuilles aussi particuliers. Mais qu'à cela ne tienne, il s'agit tout de même de portefeuilles qui renferment une solide position dans les marchés boursiers et le marché obligataire. C'est ce qui explique d'ailleurs pourquoi les hauts dirigeants de ces fonds ne rechignent pas trop lorsqu'on compare leur performance aux indices des fonds équilibrés.

Lors de leur premier semestre, au 30 novembre dernier, le Fonds de solidarité a rapporté un rendement de 5,0% et Fondaction un rendement de 3,1%. C'est une performance semestrielle inférieure à celle de l'indice des «Fonds communs canadiens équilibrés neutres» du Globe and Mail. Cet indice s'était apprécié de 6,3% lors de ce semestre.

Pour le semestre terminé à la fin mai, l'indice équilibré du Globe a progressé d'un autre 4,9%. Cela laisse donc présager une bonne nouvelle: les fonds FTQ et CSN devraient ainsi afficher un rendement positif pour les six derniers mois de leur exercice financier 2011 et, par le fait même, réviser prochainement à la hausse le prix de leurs actions respectives.

Autre facteur qui joue en faveur d'une hausse prochaine des actions des deux fonds de travailleurs: tous les indices financiers ont bouclé ledit semestre (de décembre à mai) en hausse. Voici les rendements semestriels rapportés par la firme Aubin Actuaire Conseil:

- S&P/TSX: "7,9%

- S&P 500: +15,0%

- MSCI Monde: +8,3%

- MSCI EAEO: +8,4%

- MSCI Marchés émergents: +5,7%

- DEX Obligations univers: +2,3%

- DEX Obligations long terme: +2,9%

- DEX Obligations à rendement réel: +5,7%

La firme Aubin a également calculé la performance semestrielle que des portefeuilles types des caisses pouvaient rapporter lors de ce semestre. Cela donne une performance variant de 4,6% (60% d'obligations et 40% d'actions) à 6,1% (35% d'obligations et 65% d'actions).

Autre indice susceptible de nous donner un avant-goût de la performance des PME: l'indice BMO Nesbitt Burns actions canadiennes de faible capitalisation a rapporté un rendement semestriel de 8,8%.

Conclusion: si tous les indices financiers ont réussi à boucler les six derniers mois à la hausse, il irait de soi que le Fonds de solidarité de la FTQ et Fondaction de la CSN bouclent eux aussi le semestre avec une respectable performance. Dans le cas contraire, je n'aimerais pas, mais vraiment pas être à la place des patrons des deux fonds, Yvan Bolduc, du Fonds FTQ, et Léopold Beaulieu, de Fondaction.