Combien le gouvernement Charest va-t-il nous siphonner de plus que l'an dernier? La réponse à cette classique question du contribuable terre à terre, c'est... quatre milliards de dollars.

Oui! 4 000 000 000$ de plus que l'an passé en impôts, taxes, droits, tarifs, permis de tout genre.

Cela représente une augmentation de notre facture fiscale provinciale de 8,4%, celle-ci passant de 47,7 à 51,7 milliards. Voilà une méchante hausse, quand on considère que l'inflation joue autour de 2,0% et que la hausse des dépenses totales est de l'ordre de 4,1%.

Aux yeux de certains lecteurs, la facture fiscale totale apparaîtra peut-être excessivement élevée. Si elle est si considérable, c'est parce qu'elle tient compte de tous les revenus que le gouvernement du Québec vient chercher dans nos poches sous une panoplie de sources directes et indirectes.

Cela inclut les revenus (impôt, taxes, droits, permis) perçus par le gouvernement, par les fonds spéciaux et par les réseaux de la santé et de l'éducation (impôts fonciers). Parmi les 35 fonds spéciaux, les plus imposants sont: le FINESSS (Fonds de financement des établissements de santé et de services sociaux), le FRAF (Fonds relatif à l'administration fiscale), le FORT (Fonds des réseaux de transport terrestre) et le Fonds vert.

À la lumière des résultats consolidés publiés dans le nouveau budget du ministre Raymond Bachand, la facture fiscale de 51,7 milliards se décompose comme suit: l'impôt sur le revenu et les biens payés par tous les contribuables rapportera 32,2 milliards (2/3 particuliers, 1/3 sociétés), alors que les revenus tirés des taxes à la consommation s'élèveront à 17,1 milliards et les revenus de droits et permis, à quelque 2,4 milliards.

Revenons à la ponction additionnelle de 4 milliards que le gouvernement Charest va effectuer lors de sa prochaine année financière de 2011-2012.

Le plus gros du morceau sera puisé à même les taxes à la consommation (taxes de vente, taxes sur le carburant, taxe sur le tabac, etc.). Le gouvernement s'attend à nous soutirer 2,2 milliards de plus à ce chapitre. On parle ici d'une hausse de revenus de taxes de 14,7%.

Bien entendu, l'impôt sur le revenu et les biens représente toujours une source intarissable de revenus pour les gouvernements. Le gouvernement Charest prévoit venir chercher dans nos poches 1,5 milliard de plus à ce chapitre. Ce qui représente une ponction supplémentaire de 4,8%.

Du côté des revenus tirés des droits et permis, la créativité fiscale rapportera au cours de la prochaine année un supplément de 308 millions, soit un ajout de 14,6%.

Concernant les revenus provenant des sociétés d'État, le gouvernement Charest s'attend globalement à une faible augmentation de 77 millions, soit à peine 1,6% par rapport à l'actuelle année financière. Les gains supplémentaires tirés d'Hydro-Québec (+135 millions), de Loto-Québec (+9 millions) et de la SAQ (+53 millions) sont presque totalement effacés par la réduction des revenus (-120 millions) en provenance de la fusion Société générale de financement-Investissement Québec.

On conviendra qu'une facture salée additionnelle de 4 milliards de dollars d'impôts, de taxes, de droits, de permis, de tarifs... ça va réduire considérablement notre revenu disponible.

Au cas où vous ne sauriez pas, j'aimerais vous rappeler que le gouvernement Charest nous avait également plumé le portefeuille personnel de 4 milliards d'impôt et de taxes additionnels dans le cadre de son précédent budget, soit celui qui se termine à la fin du mois.

On résume: on va donc payer en cette nouvelle année financière 2011-2012 quelque 8 milliards de dollars de plus en impôts, taxes, droits... qu'au cours de l'année 2009-2010.

Vous avez bien lu: 8 000 000 000$.

Allez hop, au travail! Le gouvernement du Québec veut notre bien...