Les Canadiens détiennent actuellement un actif de quelque 41 milliards de dollars dans les fonds de marché monétaire. Surprise! plusieurs de ces fonds, pourtant reconnus pour être sûrs, rapportent un rendement négatif depuis 1 an.

Oh boy! Comment une famille de fonds communs de placement peut-elle «réussir» à appauvrir les détenteurs de parts de son fonds de marché monétaire? C'est simple comme bonjour: il ne suffit que d'exploiter ses clients et le tour est joué.

Et voici comment des familles de fonds communs y parviennent.

Théoriquement, un fonds de marché monétaire est très sûr et ne peut rapporter un rendement négatif. Pourquoi? Parce que le portefeuille d'un fonds monétaire ne contient que des placements à court terme totalement sûrs ou presque, comme des bons du Trésor gouvernementaux, des obligations gouvernementales, des obligations corporatives de haute qualité, des coupons détachés, etc.

Qu'on se le tienne pour dit: tous les portefeuilles de fonds monétaires respectent ces critères de qualité. Mais ce qui fait la différence entre un fonds monétaire rentable pour ses détenteurs de parts et un fonds non rentable, c'est tout simplement le ratio des frais de gestion.

Vous aurez deviné que plus ledit ratio est élevé, plus le gestionnaire du portefeuille «mange» le rendement et, conséquemment, moins il en reste aux détenteurs des parts.

Voici une liste de fonds de marché monétaire qui exigent des frais de gestion si élevés que cela entraîne le portefeuille du fonds dans le rouge (Tableau A).

Voilà pour les fonds de marché monétaire à rendement négatif. Passons maintenant aux fonds monétaires qui exigent des frais de gestion si élevés que cela a grugé le rendement au cours des 12 derniers mois (Tableau B).

Il y a de quoi décourager le plus ardent défenseur des fonds communs de placement.

Pensez-y deux minutes. La majorité des 346 fonds monétaires offerts sur le marché canadien rapportent un rendement inférieur à celui (0,65%) de la nouvelle cuvée des obligations d'épargne du Canada.

Et dire que plusieurs groupes de fonds communs ont le culot de facturer des frais de gestion qui dépassent de cinq à dix fois le rendement offert.

Une honte pour l'industrie canadienne des fonds communs.