De tous les abris fiscaux (REER, Fonds de la FTQ, Fondaction, Capital régional Desjardins, etc.), ce sont les actions accréditives qui «rapportent» les plus alléchantes économies d'impôt, jusqu'à 60% des sommes investies. Les actions accréditives sont émises par des sociétés d'exploration de ressources, telles les mines juniors et les petites sociétés d'exploration pétrolière et gazière.

Le prix à payer pour bénéficier de tels avantages fiscaux? Sachez que les actions accréditives remportent toutefois la palme de l'abri fiscal le plus risqué, tous placements confondus. Voilà pourquoi cet abri fiscal ne s'adresse idéalement qu'à des investisseurs ayant les reins financiers suffisamment solides en cas d'effondrement des titres. Et, cela va de soi, on parle ici d'investisseurs qui ont également un haut degré de tolérance aux risques boursiers. Le cours des actions des petites sociétés d'exploration de ressources est hautement volatil, à la hausse (oh le bonheur!) comme à la baisse (oh le malheur!).

La mise au point sur le degré de risque étant faite, il y a deux façons d'investir dans les actions accréditives. On peut soit acquérir des actions dans le cadre d'un placement accréditif individuel fait par une société d'exploration minière ou gazière inscrite en Bourse, soit investir dans l'achat de parts d'une société en commandite qui investit dans un panier d'accréditives émises par plusieurs sociétés d'exploration.

Vous aurez deviné qu'il est nettement moins risqué d'acquérir des parts d'une société en commandite d'actions accréditives que de miser uniquement sur quelques accréditives individuelles. Pourquoi? Comme la société en commandite investit dans un panier (5, 10, 15, etc.) d'actions accréditives émises par différentes sociétés d'exploration, cette diversification procure inévitablement une certaine protection à l'investisseur. Il suffira que deux ou trois accréditives du panier aient une performance relativement bonne en Bourse pour parer la contre-performance, s'il y a lieu, des autres titres accréditifs. La contrepartie de cette diversification de la société en commandite d'accréditives? Vous diluez vos chances de réaliser de gros gains en capital.

Un exemple d'émission d'actions accréditives qui a permis à des investisseurs de frapper le gros lot: celle de Quest Uranium Corp, en 2008. Les actions ont été émises à 6 cents. L'action de cette mine junior, dont le nom a été changé pour Quest Rare Minerals (QRM) à la suite de sa découverte de métaux rares, se négocie aujourd'hui à 4,70$, près de 78 fois son prix d'émission.

Mais pour une émission aussi payante, on en trouve 10 autres dont les actions se négocient sous le prix d'émission ou, au mieux, végètent. Remarquez que l'action accréditive qui végète n'en demeure pas moins fort «rentable» pour son acquéreur puisque ce dernier a tout de même bénéficié d'une alléchante déduction fiscale.

Avis aux petits investisseurs qui veulent tenter leur chance avec les accréditives: trois firmes de courtage québécoises sont les preneurs fermes de la nouvelle émission d'actions accréditives de la société en commandite CGE Ressources 2010 S.E.C.

Les preneurs fermes québécois sont, par ordre d'importance: Valeurs mobilières Desjardins, Industrielle Alliance valeurs mobilières et Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

L'objectif de cette émission: vendre des parts pour une valeur globale de 20 millions de dollars. Les parts sont vendues à 25$ l'unité. La souscription minimale est de 5000$, soit l'achat de 200 parts.

Sur les 20 millions pouvant être recueillis auprès des investisseurs, c'est une somme d'environ 17,7 millions (88%) qui serait potentiellement investie dans l'achat d'actions accréditives de diverses sociétés d'exploration. La différence de 12% sert à couvrir la rémunération des placeurs pour compte (1,35 million), les frais du placement (500 000$) et une réserve de fonds de roulement (500 000$).

Les économies d'impôt prévues dans le cadre d'un tel investissement varieront de 590$ à 632$ par tranche de 1000$ d'investissement. Par ricochet, le «réel» risque de l'investisseur portera donc sur une somme de 400$ par tranche de 1000$.

Les promoteurs de CGE Ressources ont fait six émissions depuis 2006. En tenant compte des économies d'impôt et de la valeur de revente des parts, les détenteurs des parts de la société en commandite ont encaissé un rendement moyen allant de 20 à 50%, selon les émissions.

Voilà un placement accréditif qui s'est avéré certes rentable, mais... à risque élevé.