Quand on regarde évoluer les grands indices boursiers depuis le début de l'année... on se désole. Mais quand on cible les divers secteurs, là on peut trouver ici et là matière à consolation.

J'admets que ce n'est pas facile de rester optimiste depuis le fameux krach éclair de mai dernier. Chaque fois que la Bourse tente de repartir à la hausse, des mauvaises nouvelles viennent lui asséner un nouveau coup de Jarnac, au grand désespoir de la majorité des investisseurs. Vendredi dernier, la Bourse a monté. Mais pour combien de temps?

Les investisseurs ne sont pas les seuls à se retrouver ces temps-ci dans le camp des pessimistes de la Bourse. Il y a également les analystes qui broient majoritairement du noir. Pour preuve, sur les 130 analystes répertoriés par la firme américaine Investors Intelligence, on retrouvait à la fin de juillet à peine 38% d'analystes optimistes (bull). Le pourcentage de pessimistes (bear) atteignait les 35% et le nombre d'analystes qui s'attendaient à une autre correction en août s'élevait à 27%.

Dans le milieu financier, ça sent également la déprime chez les conseillers en valeurs mobilières, les planificateurs et conseillers financiers gravitant dans l'industrie des fonds communs de placement.

Le milieu financier semble prendre pour acquis que les marchés boursiers continueront à faire du surplace ou presque d'ici la fin de l'année 2010.

Malgré le pessimisme qui plane au-dessus de la Bourse mondiale, il y a, sur le marché canadien, six secteurs sur 14 qui ont enregistré depuis le début de l'année une belle performance. Et entre parenthèses, vous trouverez également la performance que ces mêmes secteurs à la hausse ont enregistrée au cours des 12 derniers mois.

- Matériaux de base: +13,0% (+29,5%)

- Aurifères: +16,6% (+28,7%)

- Produits de consommation discrétionnaire: +9,7% (+16,2%)

- Soins de santé: +25,2% (+40,0%)

- Immobilier: +13,4% (+23,8%)

- Télécommunications: +9,6% (+15,7%)

Pour «apprécier» à sa juste hausse la performance des titres de ces six secteurs boursiers, j'aimerais vous rappeler que depuis le début de l'année l'indice principal de la Bourse canadienne, soit le S&P/TSX Composite, affiche 0 de rendement. Et pour la période des 12 derniers mois, on parle d'une progression de 6,8%, laquelle est nettement en dessous de celle des six secteurs haussiers.

Encore plus significatif, sachez que l'indice représentant les 60 plus grandes sociétés canadiennes, soit le S&P/TSX 60, affiche pour sa part une perte de 2% depuis le commencement de l'année et un modeste gain de seulement 3% en 52 semaines.

Maintenant, si vous détenez des titres dans ces six secteurs à succès qui ont fortement progressé, rappelez-vous que les gains accumulés sur papier ne vous enrichissent que sur... papier. Pour concrétiser ses gains encore faut-il les encaisser en vendant ses actions, au moins en partie.

Par ailleurs, si je décidais de réinvestir des sous en Bourse actuellement, je miserais non pas sur les secteurs gagnants mais plutôt sur les secteurs éclopés.

Au nombre des «éclopés», on retrouve le secteur financier qui recule de 7% depuis le début de l'année (-5% sur un an), le secteur des technologies de l'information avec lui aussi une baisse de 7% ("2% sur 1 an) et le secteur énergie avec une chute de 10% depuis janvier et 0% depuis 12 mois.

Et les investisseurs qui ne veulent pas se casser la tête avec le «stock picking», c'est-à-dire la sélection de titres particuliers, je les invite à miser plutôt sur l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto.

Pourquoi? Parce qu'il n'a rien foutu de bon depuis le mois de janvier (-2%) et août 2009.

On peut se procurer cet indice en l'achetant comme une simple action. Son symbole boursier est XIU.