Si la tendance historique se poursuit, Wall Street va boucler l'année 2010 dans le rouge!

De combien? Près de -12%!

Vous vous demandez sans doute si j'ai reçu une boule de cristal sur la tête pour oser annoncer d'avance une telle importante baisse de la Bourse en cette difficile année 2010? En fait, j'ai plutôt été «frappé» par le haut coefficient de corrélation historique entre les années baissières qui ont affiché successivement des baisses le premier mois de l'année et le premier semestre, comme c'est le cas cette année.

Dans une analyse de la firme Standard & Poor's, on rapporte que depuis 1900, le principal indice de la Bourse de New York, le S&P 500, a cumulé 26 années avec des pertes successives pour le mois de janvier et le premier semestre. Et cette année, c'est la 27e, avec une baisse de 3,6% en janvier et un recul de 7,6% pour l'ensemble des six premiers mois de 2010.

Puis après? Alors là, les statistiques sont vraiment de mauvais augure. À preuve, sur les 26 précédentes années qui ont associé un recul le premier mois de l'année avec un premier semestre à la baisse, il y en a 20 qui ont finalement bouclé l'année avec des pertes.

On parle donc d'un coefficient de corrélation de 76%. Et sur les six années positives qui ont déjoué les pronostics de mauvais présage, sachez que cinq sur six ont affiché de faibles hausses, de 0,1% à quelque 4%.

Sur les 20 années baissières qui avaient accumulé des pertes lors du premier mois, du premier semestre et de l'année complète, la médiane des pertes annuelles s'élève à -11,7% pour le S&P 500 de la Bourse new-yorkaise.

Quelles étaient les pires années? Encore tout frais à la mémoire... Je vous donne d'emblée le net recul de l'année 2008: -38,5%, après avoir affiché des baisses respectives de 6,1% en janvier et de 12,8% lors du premier semestre de l'année.

Au chapitre des années au rendement négatif catastrophique, suivent ensuite l'année 1907 avec un recul de 33,2%; l'année 1917 avec une perte de 30,6%; l'année 1974 avec une baisse de 29,7%; l'année 1920 avec une chute de 23,7%; et l'année boursière 2002 avec un trou de 23,4%.

Revenons à l'année 2010, laquelle, je vous le rappelle, affiche -3,7% pour janvier et -7,6% pour le semestre.

Au début de l'année, la grande majorité des analystes et stratèges anticipaient une bonne performance pour l'ensemble de 2010. Je faisais partie de ces optimistes!

Évidemment, beaucoup de mauvaises nouvelles, notamment celles portant sur la sévère crise financière qui a frappé l'Europe de plein fouet le printemps dernier, sont venues assombrir le paysage boursier. Que dire aussi de la marée noire dans le golfe du Mexique, de la difficile reprise américaine, du krach éclair du 6 mai dernier qui a eu pour effet de montrer à quel point la Bourse est vulnérable... Rien de rassurant pour les investisseurs!

Le S&P 500 se négocie aujourd'hui autour de 1100 points, affichant un recul d'à peine 2% par rapport à la fin de 2009.

Selon moi, le S&P 500 a des chances de terminer l'année 2010 à contre-courant de la tendance historiquement négative des 26 années qui affichaient, comme cette année, des pertes en janvier et lors du 1er semestre.

D'où vient mon optimisme? Eh bien, il repose tout simplement sur des données fondamentales de prévisions de bénéfices pour les multinationales composant l'indice phare de Wall Street, le S&P 500.

Les titres du S&P 500 s'échangent actuellement à 12,3 fois les bénéfices anticipés des 12 prochains mois. Pour les 20 dernières années, le rapport cours/bénéfices historique est de 18,4.

Le S&P 500 serait donc actuellement sous-évalué de 33% par rapport à la moyenne historique de son rapport cours/bénéfices.

Il ne reste plus qu'à nous souhaiter bonne chance d'ici la fin l'année!