Jusqu'à tout récemment, les titres des six grandes banques canadiennes avaient tellement grimpé depuis leurs creux respectifs de la crise financière de 2008-2009 qu'ils présentaient peu de potentiel à la hausse. Ils étaient vraiment chers par rapport aux bénéfices rapportés.

Mais là, comme ils viennent de subir une «petite» correction par rapport à leurs récents hauts, je crois que nos titres bancaires vont susciter un nouveau regain d'intérêt.

Et ça tombe pile puisque la correction arrive à l'aube de la nouvelle ronde de publication des résultats financiers trimestriels, voire ceux du deuxième trimestre allant du 1er février au 30 avril. C'est à compter de demain que les banques canadiennes dévoileront à tour de rôle leurs résultats trimestriels.

À ce propos, les analystes des maisons de courtage s'attendent à ce que les bénéfices du second trimestre soient globalement inférieurs à ceux rapportés pour le premier trimestre des banques canadiennes. Aucune surprise de ce côté-là puisque le deuxième trimestre bancaire affiche régulièrement une performance inférieure au premier.

Mais par rapport au deuxième trimestre correspondant de 2009, les résultats de 2010 devraient être en hausse, sauf peut-être à la Banque Nationale, qui avait, elle, affiché de solides résultats l'an passé.

Les six grandes banques canadiennes se classent parmi les plus solides banques au monde, grâce à la qualité de l'ensemble de leurs actifs et à leur solide capitalisation.

Toutefois, lors de leurs récents sommets en Bourse, nos titres bancaires se négociaient à prix relativement élevés, compte tenu de la croissance potentielle des revenus et du niveau de rendement des dividendes versés aux actionnaires.

Pour chacune des grandes banques canadiennes, voici la fulgurante progression du cours de leurs actions respectives, entre leurs creux du dernier bear market et leurs plus récents hauts.

- Banque de Montréal (BMO): 24,05$ à 65,71$ ("173%)

- Banque Scotia (BNS): 23,99$ à 52,89$ ("120%)

- Banque CIBC (CM): 36,52$ à 77,38$ ("112%)

- Banque Nationale (NA): 24,25$ à 64,70$ ("167%)

- Banque Royale (RY): 25,52$ à 62,89$ ("146%)

- Banque TD (TD): 32,37$ à 77,37$ ("139%)

À la suite d'une telle explosion des cours bancaires, on comprendra que cela avait considérablement refroidi l'appétit des investisseurs pour les grosses banques canadiennes.

Lors des dernières semaines, la crise financière européenne a replongé le monde entier dans la grande vulnérabilité boursière. Ce qui a eu pour conséquences d'entraîner Wall Street et tous les autres marchés boursiers dans une solide correction par rapport au pic de l'année.

Les banques canadiennes, aussi solides soient-elles, ont également écopé. Pour chacun des six titres bancaires, voici cette fois la correction subie entre le creux à l'ouverture de la séance de vendredi dernier et le haut d'il y a quelques semaines.

- Banque de Montréal: de 65,71$ à 57,91$ (-11,9%)

- Banque Scotia (BNS): de 52,89$ à 47,71$ (-9,8%)

- Banque CIBC: de 77,38$ à 71,74$ (-7,3%)

- Banque Nationale: de 64,70$ à 56,80$ (-12,2%)

- Banque Royale (RY): de 62,89$ à 57,28$ (-8,9%)

- Banque TD: de 77,37$ à 69,01$ (-10,8%)

Bien que la correction fasse mal aux actionnaires des banques canadiennes, du moins temporairement, convenons qu'elle demeure très modeste à comparer à la flambée des cours bancaires depuis 2009. Si les titres bancaires chutaient d'un autre 5 à 10%, cela réactiverait à coup sûr la demande pour les actions des banques canadiennes.

Cela dit, voici le prix cible moyen anticipé par les divers analystes des services de recherche des maisons de courtage: Banque de Montréal (64$); Banque Scotia (57$); Banque CIBC (80$); Banque Nationale du Canada (66$); Banque Toronto-Dominion (80$); et Banque Royale du Canada (65$).